LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

En réponse au point de vue de ma concitoyenne Yaméogo Estelle : La chute fatale du CDP ou l’histoire de l’arnaqueur arnaqué.

Publié le lundi 31 mars 2014 à 00h05min

PARTAGER :                          
En réponse au point de vue de ma concitoyenne Yaméogo Estelle : La chute fatale du CDP ou l’histoire de l’arnaqueur arnaqué.

Chère concitoyenne Yameogo Estelle,

J’ai lu avec attention, votre point de vue paru le 28 Mars 2014 sur le site lefaso.net. Je me serais gardé de vous répondre si votre article ne souffrait pas d’une partialité frappante et à la limite insultante pour nous jeunes adhérents et sympathisants du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP).

Dès l’entame, vous qualifiez les dirigeants du MPP de « nouveaux opposants qui n’ont rien fait pour promouvoir les jeunes quand ils dirigeaient le CDP ». A ce niveau, vous semblez méconnaitre ou faites semblant de ne pas comprendre le fonctionnement des institutions dans une république. Un parti politique se bat pour la conquête du pouvoir d’Etat. Apres avoir atteint cet objectif, il propose des hommes et des femmes pour former le gouvernement chargé de mettre en pratique le programme du Chef de l’Etat. Le gouvernement reste avant tout sous l’autorité de ce dernier.

Alors, si comme vous le dites, rien n’a été fait pour les jeunes, ne serait-il pas plus juste d’engager avant tout la responsabilité du Chef de l’Etat ? Je suis certain que les jeunes du Burkina Faso sont reconnaissants à l’égard du gouvernement pour les récentes mesures prises, bien que nous savons tous que le Président Blaise Compaoré ne fait jamais rien sans rien.

Cependant, si comme vous le dites, cela traduit toute l’importance que le Chef de l’Etat accorde à la jeunesse de son pays, dites-moi : Où était toute cette attention lorsque les jeunes du Ministère des Affaires Etrangères étaient injustement affectés dans les provinces pour avoir pacifiquement manifesté leur désaccord vis-à-vis de la politique du gouvernement qui consiste à recaser des « vieux » (sans formation en diplomatie) dans les ambassades au détriment des jeunes diplômés ? Les jeunes étudiants de l’université de Ouagadougou, injustement expulsés « pour réfection des bâtiments » ne méritaient-ils pas eux aussi l’attention du Chef de l’Etat ? Comme disent les mossis, celui qui raconte oublie que celui qui écoute a un minimum d’intelligence.

Je poursuivrai en disant que c’est tant mieux si, comme vous le dites, « les responsables actuels du CDP l’ont compris…Ils ont compris que l’innovation et des idées nouvelles sont la clé du développement ». Tant mieux donc s’ils l’ont enfin compris car j’espère et souhaite que cela signifie la fin de l’accaparement des marchés publiques par des « vieux » et « vielles » qui gravitent autour de la FEDAP/BC au détriment de mes amis jeunes entrepreneurs qui essayent tant mieux que mal à sortir la tête de l’eau, que Assimi Koanda (que mon éducation ne me permet pas de qualifier de « jeune ») cèdera son poste de secrétaire exécutif national du CDP au profit d’un jeune, que le CDP se résignera enfin à modifier l’article 37 de notre constitution et présentera un jeune comme candidat à l’élection présidentielle de 2015. Si c’est cela l’innovation au CDP, alors j’applaudis. Toute autre signification du mot innovation de la part de ce parti politique ne serait que baliverne.

Vous dites : « Avec ces géniteurs du MPP, les jeunes n’ont pas leur place parce que c’est un conglomérat de politiciens décidés à reconquérir des postes perdus ». Si vous jouissez de tous vos droits reconnus par les lois de votre pays, sentez-vous libre en tant que citoyenne Burkinabè de créer votre parti politique que je vous propose d’appeler « Parti Burkinabè des Jeunes » qui pourrait se joindre à la mouvance présidentielle ainsi qu’au Front républicain. Ainsi, en tant que jeune Burkinabè, je déciderai librement, si je le souhaite, d’adhérer aux idéaux de votre parti ou d’aller voir ailleurs. Mais attendant, souffrez que la loi n’interdise pas aux « vieux » de créer un parti politique et aux « jeunes » d’y adhérer s’ils y trouvent leur compte. Ainsi fonctionne la démocratie.

Je dois également dire mon étonnement lorsque vous qualifiez les dirigeants du MPP « d’assoiffés de pouvoir ». Sauf si votre intention depuis le début était d’insulter l’intelligence de ces milliers de jeunes adhérents du MPP, ayez l’honnêteté de reconnaitre ceci : Entre les démissionnaires du CDP et ceux qui cherchent à s’accrocher au pouvoir après tant d’années en modifiant encore une fois notre constitution, il n’y a vraiment pas à comparer. Nous savons tous qui mérite réellement ce titre.

Pour terminer, je vous invite à méditer ceci, bien que je ne m’attende pas à ce que vous reconnaissiez que vous êtes dans l’erreur car comme disent les mossis « il est difficile de réveiller quelqu’un qui ne dort pas » : Le vendredi 28 Mars 2014, alors que paraissait votre article, le Président du Ghana John Dramani Mahama a été élu à tête de la CEDEAO, succédant ainsi au Président Alassane Dramane Ouattara. Au cours de ses deux mandats, ce dernier s’est beaucoup investi pour la sous-région Ouest Africaine, depuis la guerre au Mali, au terrorisme au Nord du Nigeria en passant par le coup d’Etat en Guinée Bissau, sans oublier les nombreux projets de développement dont il s’est battu pour trouver les financements.

Cependant, puisque les règles voulaient que ce soit le tour d’un pays anglophone qui prenne la tête de l’institution sous régionale, le Président Ouattara a transmis les attributs a son successeur dans une bonne ambiance le samedi 29 Mars 2014. La CEDEAO n’a pas cessé de fonctionner, la cohésion entre chefs d’Etats n’a pas été ébranlée, et notre sous-région ne s’est pas embrasée pour autant. C’est tout le malheur que nous souhaitons à notre cher pays le Burkina Faso : Que la constitution soit respectée, que l’on fasse l’économie d’un referendum, que le meilleur gagne lors de la campagne Présidentielle de 2015, et que la paix et la cohésion sociale qu’a toujours connu le peuple Burkinabè ne soit pas ébranlée.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Salam Sanfo
Un citoyen.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?