LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Projet « Périsan » de Wateraid : Pour l’assainissement durable des quartiers non lotis et périphériques de Ouagadougou

Publié le vendredi 28 mars 2014 à 01h28min

PARTAGER :                          
Projet « Périsan » de Wateraid :  Pour l’assainissement durable des quartiers non lotis et périphériques de Ouagadougou

Une délégation de l’Union européenne a visité, le vendredi 21 mars dernier, les zones de mise en œuvre du projet « Assainissement durable dans les quartiers non lotis et périphériques de la commune de Ouagadougou » (Périsan). La tournée a également été marquée par des échanges avec les acteurs qui travaillent sur le terrain.

L’accès aux toilettes demeure un problème public au Burkina Faso. En 2013, les chiffres indiquaient que 6 ménages sur 10 ne disposaient pas de toilettes. Cette situation est plus accrue en milieu rural où seulement 3,1% de la population avaient accès aux toilettes. Les autres 96,9% se soulageaient en plein air.

Ouagadougou, la capitale, n’échappe pas à cette réalité. Le problème d’assainissement se pose avec insistance dans les quartiers non lotis et périphériques. Pour y remédier, l’Organisation non gouvernementale britannique, WaterAid, a lancé le projet « Assainissement durable dans les quartiers non lotis et périphériques de la commune de Ouagadougou » (Périsan). Financé par l’Union européenne à plus de 2 milliards de francs CFA, le projet est mis en exécution par Wateraid en partenariat avec la Commune de Ouagadougou, l’ONG Eau Vive et l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA). La durée de la mise en œuvre est de 48 mois allant d’avril 2013 à mars 2017. Il concerne 7 arrondissements de la ville de Ouagadougou.

Construire des latrines

Le projet « Périsan » devra permettre à termes de réaliser près de 15000 latrines. Il va toucher 270 000 personnes dont 124 740 enfants de 5 quartiers non lotis et de 16 secteurs périphériques. Cette population représente environ 67% des habitants des quartiers spontanés de Ouagadougou.

Pour le travail de terrain, la Mairie a recruté 7 animateurs et 3 techniciens en assainissement. En début de projet, ces employés s’évertuent à convaincre les populations de la nécessité de disposer de latrines à domicile. « Nous nous faisons souvent accompagner auprès des populations par des leaders d’opinion que sont les chefs coutumiers, les chefs religieux ou les hommes politiques. Nous échangeons avec les gens sur le projet afin de les amener à comprendre la nécessité des latrines », explique Elie Sawadogo, l’un des techniciens d’assainissement. WaterAid s’est aussi attaché les services des cinq délégataires de l’ONEA. Chacun dispose d’un cahier de charge qui définit le nombre de latrines à réaliser.

Les arrondissements concernés sont ceux du 3, 4, 7, 8, 9, 10, 11 et 12. Au cours de sa sortie, la délégation de l’Union européenne, après une visite de courtoisie rendue au maire de la commune de Ouagadougou, s’est d’abord rendue au Lycée municipal Nicolas De Peux dans l’arrondissement 10. Dans cet établissement scolaire, ce sont 6 latrines qui sont en construction. Trois étaient déjà achevées et les 3 autres en finition. Pour les élèves, c’est un soulagement. « Avant la construction de ces latrines, nous allions soit dans les cours voisines, soit à la maison. Et là, nous étions obligés de faire pression sur nous-même et attendre la fin des classes avant de rentrer à la maison », raconte Issa Ouédraogo.

Lors de la visite du quartier Tabtenga, une des zones non loties concernées par le projet, Luca Busetto de l’Union Européenne a pu déceler les limites de la partie concernée et s’est également entretenu avec le responsable Du Bureau d’études BERA, délégataire de la zone. Avec lui, il a été question du rôle des délégataires, de l’organisation pratique du travail et des difficultés rencontrées. A l’issue de la visite, M. Busetto s’est dit satisfait de ce qui se fait. « Il est un peu tôt pour apprécier la mise en œuvre globale du projet mais je pense que ce qui se fait très bien. Le projet va contribuer à répondre à un besoin pressant au sein de la population », a-t-il indiqué.

Pour le Dr Halidou Koanda, Représentant Pays de WaterAid, le projet « Périsan » a été pensé pour répondre à un besoin au sein de la population. « Des gens, parce qu’ils n’ont pas de latrines, se soulagent en pleine nature ou dans des maisons inachevées. Tout cela constitue des sources de maladies pour les populations », a-t-il indiqué.

Le projet Périsan contribuera sans doute à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement dans le secteur de l’assainissement.

Financé à plus de 2 milliards FCFA, le projet va doter plusieurs ménages de Ouagadougou en latrines. L’expérience pourrait faire tache d’huile et pourrait être étendu à d’autres villes du Burkina Faso ou en Afrique.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique