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Le Burkina Faso reçoit une part insuffisante de l’aide internationale consacrée à l’eau potable et à l’assainissement.

Publié le dimanche 23 mars 2014 à 23h41min

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Le Burkina Faso reçoit une part insuffisante de l’aide internationale consacrée à l’eau potable et à l’assainissement.

Entre 2010 et 2012, le Burkina Faso n’a reçu en moyenne que 2,60 dollars d’aide publique au développement par habitant pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. C’est le constat surprenant qui ressort du nouveau rapport de l’organisation internationale de développement WaterAid « Bridging the divide : Using aid flows to tackle inequality in water and sanitation access » (Réorienter l’aide publique au développement pour réduire la fracture de l’accès à l’eau et à l’assainissement) publié à la veille de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2014.

C’est une somme dérisoire alors que 5,2 millions de Burkinabè (soit 30% de la population) n’ont pas accès à l’eau potable, et que 15,1 millions (87,5% de la population) vivent sans installations sanitaires de base.

Le rapport montre que l’aide internationale pour le développement n’atteint pas ceux qui en ont le plus besoin, et exacerbe les inégalités entre pays au lieu de les réduire.

Le Burkina Faso est l’un des 48 pays les plus pauvres de la planète, (les pays les moins avancés selon la classification de l’ONU). Pourtant, il n’a fait partie de la liste des 10 principaux pays bénéficiaires de l’aide publique au développement qu’une seule fois au cours des six dernières années, en 2009. De fait, sur les 48 pays les moins avancés, seuls 8 ont figuré une fois au moins sur cette liste au cours des six dernières années.

Le Burkina Faso a perçu en moyenne 43,4 millions de dollars par an pour le secteur de l’eau et de l’assainissement entre 2010 et 2012. Durant cette même période, l’île Maurice a perçu en moyenne 73,8 millions de dollars par an, alors que sa population est beaucoup moins importante (1,3 million d’habitants), et que le taux de couverture en assainissement de base y dépasse 90 %, celui de l’eau potable étant supérieur à 99 %.

« Le but de l’aide internationale est d’aider les populations pauvres de la planète à sortir de la pauvreté pour mener des vies productives en bonne santé, et de répondre de manière positive aux injustices de notre monde fondamentalement inégalitaire. Alors que environ 12 800 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année au Burkina Faso à cause d’un accès insuffisant à l’eau potable et aux installations sanitaires de base et de mauvaises conditions d’hygiène, pourquoi l’aide au développement pour l’eau et l’assainissement n’est-elle pas ciblée sur ceux qui attendent désespérément d’avoir accès à ces services essentiels dans notre pays ? », demande le Dr Halidou KOANDA, Représentant Pays de WaterAid au Burkina Faso.

Plus de 330 000 personnes vont se mobiliser cette semaine partout dans le monde et participer à des Marches pour l’eau et pour l’assainissement en solidarité avec les centaines de millions d’habitants de la planète qui n’ont pas d’autre choix que de marcher pour aller chercher de l’eau. Cette mobilisation de masse portée par le collectif End Water Poverty revendique l’accès universel et durable à l’eau potable et à des conditions sanitaires décentes.

Alors qu’un habitant de la planète sur dix n’a pas accès à l’eau potable et que plus d’un sur trois vit sans installations sanitaires de base, la plupart des pays et des bailleurs continuent de n’accorder qu’un niveau de priorité relativement faible aux financements nécessaires pour résoudre cette crise : l’eau et l’assainissement ne représentaient que 6 % de la totalité de l’aide au développement en 2012.

À cela il faut ajouter qu’une partie importante des aides promises ne se matérialise pas. Pour des raisons qui restent obscures, les bailleurs n’ont honoré que les deux tiers de leurs engagements en faveur de l’eau et de l’assainissement au cours des dix dernières années, soit 27,6 milliards de dollars de moins que les 81,2 milliards promis depuis 2002.

Le rapport de WaterAid est publié en amont de discussions cruciales qui se dérouleront à la Banque mondiale à Washington les 10 et 11 avril prochains au cours de la 3e réunion de haut niveau du partenariat Assainissement et Eau potable pour Tous. Les ministres du gouvernement burkinabè se réuniront avec leurs homologues d’autres pays en développement et des pays donateurs pour discuter de la crise du secteur de l’eau potable et de l’assainissement.

WaterAid Burkina Faso demande à ce qu’un objectif dédié à l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement soit inclus dans les objectifs de Développement durable post-2015, pour que chaque habitant de la planète ait accès à ces services de première nécessité d’ici 2030. Il devient nécessaire et urgent de doter notre pays d’un document de Vision 2030 du secteur de l’eau et l’assainissement.

Le rapport « Bridging the divide : Using aid flows to tackle inequality in water and sanitation access » (Réorienter l’aide publique au développement pour réduire la fracture de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans le monde » en version anglaise peut être téléchargé à l’adresse suivante : www.wateraid.org/publications

Pour en savoir plus ou pour organiser un entretien, veuillez contacter :

Roch W. OUEDRAOGO, Manager Communication et Appui aux Organisations de la Société Civile, WaterAid au Burkina Faso/ rochouedraogo@wateraid.org / 00226 50 37 41 70/ 00226 70 74 09 75 / 65 17 83 17.

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