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Thèse de Parasitologie médicale à l’INSSA : « Mention très honorable » pour le Dr Da Dari Yannick

Publié le mardi 18 mars 2014 à 02h10min

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Thèse de Parasitologie médicale à l’INSSA : « Mention très honorable » pour le Dr Da Dari Yannick

Mars 2014, le Dr Da Dari Yannick a soutenu et ce pour la première fois à l’INSSA sa thèse de doctorat en parasitologie médicale. La « Mention très honorable avec félicitation du jury » a récompensé les travaux de l’impétrant.

L’Institut national des sciences de la santé (INSSA) continue de jouer sa partition dans la formation universitaire au Burkina Faso. Après avoir mis sur le marché du travail 17 médecins entièrement formés à l’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso en novembre 2013, l’institution pilotée par le Professeur Robert Tinga GUIGUEMDE, vient de franchir un autre palier. Plus connu pour la formation des médecins, l’INSSA a ouvert en 2009 une formation doctorale en parasitologie médicale. Directeur de l’INSSA, le Professeur Robert Tinga Guigeumdé, parsitologue est également le directeur de cette formation doctorale. Ouverte aux titulaires d’une Licence ès sciences biologiques ou d’un Diplôme d’études approfondies (DEA) en biologie, cette formation doctorale vient de connaitre son premier impétrant. Après un Master (2 années après la Licence), Da Dari Yannick a mené à terme et avec brio sa thèse de doctorat (3 années après le Master).

Parcours du Dr DA Dari Y. Frédéric

Etudiant de la première promotion de l’étude doctorale en parasitologie médicale, Da Dari Yannick a mené ses travaux de recherches à la direction régionale de l’Ouest de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé. Sous la codirection du Pr. Jean Bosco Ouedraogo, directeur régional de l’IRSS et du Dr Cohuet, chercheur de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, France). Pour sa thèse, le Dr Da a mené des travaux à même d’aider la science à trouver un vaccin contre le paludisme. Quatre ans de recherche intense en collaboration avec des instituts partenaires de l’l’IRSS, notamment (Imperial college de Londres/Angleterre, IRD de Montpellier /France) ont permis à l’ex étudiants de s’armer intellectuellement pour affronter son jury, composé d’éminents chercheurs. Notons que le président du Jury, Robert Tinga Guiguemde, professeur titulaire à l’INSSA/UPB avait à ses côtés, Jean Bosco Ouedraogo, Directeur de Recherche, IRSS/CNRST, Rock K Dabire, Directeur de Recherche, IRSS/CNRST, Yves Traore, Maître de Conférences, UFR-SVT Université de Ouagadougou, Halidou Tinto, Maître de Recherche, IRSS/CNRST

« Mention très honorable avec félicitation du jury »

Après avoir exposé ses travaux au jury, Dr Da s’en est sorti avec la plus haute distinction : « Mention très honorable avec félicitation du jury ». Cette mention vient confirmer les prouesses ce jeune Docteur. En rappel, il a été lauréat d’un prix international lors de la conférence panafricain sur le paludisme à Durban/Afrique du Sud en Octobre 2013, pour ses travaux sur le concept de vaccin bloquant la transmission du paludisme. En reconnaissance pour de ses efforts, le Dr DA a été élevé au grade de « Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques » le 10 Février 2014 lors d’une cérémonie organisée par le Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation. À l’âme bien née, la valeur n’attend donc point le nombre d’années.

Substance des travaux de thèse du Dr DA

Le paludisme est une des vielles maladies infectieuses qui fait le plus de ravage en Afrique en général, et au Burkina Faso en particulier depuis des années. Véritable problème de santé publique, la persistance de cette maladie est en partie liée à la résistance des parasites aux antipaludiques, et des moustiques aux insecticides. Face aux difficultés dans le contrôle et l’éradication de cette endémie, la communauté scientifique s’est orientée davantage ces dernières années dans la recherche pour la mise à disposition d’un vaccin. Les candidats-vaccins testés jusque-là, visaient les deux premiers stades du développement du parasite au sein de l’homme : vaccin contre les stades hépatiques et vaccin contre les stades sanguins. Plusieurs essais vaccinaux avec l’un ou l’autre de ces deux stades sont actuellement en cours en Afrique parmi lesquels le vaccin RTS’S expérimenté à Nanoro par l’équipe de l’IRSS/Centre Muraz. Plus récemment, une nouvelle vision de vaccin contre le paludisme est apparue : bloquer la transmission du paludisme de l’homme au moustique. En effet, le passage obligatoire des parasites de l’homme au moustique vecteur a été identifié comme étant un des maillons les plus faibles de la chaine qui maintient le cycle de la maladie. Mettre au point un vaccin capable de rompre la chaine de transmission à cette étape est l’une des stratégies prometteuses devant contribuer à limiter l’impact du paludisme dans les zones endémiques. Nommé vaccin bloquant la transmission, ce concept a connu des progrès significatifs et des candidats vaccins identifiés se sont avérés efficaces sur des spécimens de laboratoire. Il était donc important d’évaluer cette efficacité dans les conditions très proches du naturel avant l’expérimentation de ces vaccins sur des sujets humains. C’est dans ce contexte que M. DA Dari Frédéric a conduit ses travaux de thèse sous le thème « Evaluation expérimentale de l’efficacité de cinq candidats vaccins bloquant la transmission du paludisme au Burkina Faso ». Au terme des travaux, l’équipe de recherche est parvenue à la conclusion que deux des cinq candidats vaccins testés sont potentiellement efficaces pour bloquer la transmission du paludisme sur le terrain, mais à une seule condition : pouvoir stimuler une production importante par l’homme du niveau d’anticorps. En cela, les deux candidats vaccins sont prometteurs et ont été sélectionnés pour un essai clinique au Royaume Uni afin de vérifier leur capacité à produire des anticorps chez des volontaires vivant en zone non endémique. Si les résultats sont concluants, la prochaine étape sera l’expérimentation de ces candidats vaccins en zone endémique, très probablement au Burkina Faso.

Hermann Ouédraogo

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