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Vision Express sur … : Le gouvernement pourra-t-il résoudre toutes ces équations des femmes ?

Publié le mardi 11 mars 2014 à 10h09min

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L’occasion était trop belle pour la laisser passer. En tout cas, des femmes du Burkina Faso, de la diaspora du Ghana et de la Côte d’Ivoire l’ont saisie pour exposer les situations qui bloquent leur épanouissement. En effet, pour la 4e fois, les représentantes des femmes des 13 régions que compte le Faso se sont retrouvées avec le chef de l’Etat lors de leur rendez-vous biennal du Forum national des femmes.

Avec comme thème de réflexion : « Entrepreneuriat féminin, problématique de financement des activités économiques », ce fut une aubaine pour les unes et les autres de partager leurs expériences et d’exposer les contraintes qu’elles rencontrent dans leurs initiatives d’entreprendre. Entre autres entraves, la pauvreté, l’analphabétisme, le manque de garantie, les démarches administratives très longues… Bref, leur autonomisation financière fait face à nombre d’obstacles. Pendant trois jours, elles se sont penchées sur comment l’Etat et les institutions bancaires peuvent leur venir en aide afin de faciliter leur contribution au développement socioéconomique du pays. Le 4 mars dernier, lors de leur face-à-face avec Blaise Compaoré, les différentes catégories socioprofessionnelles des femmes par la voix de leurs représentantes respectives, ont tout dit au Président. De la coiffeuse à la dolotière, en passant par la cinéaste, la mécanicienne, la couturière, l’étudiante, l’enseignante-chercheur, les doléances ont fusé et renvoient toutes au renforcement des capacités sanitaires, intellectuelles et financières des femmes. Avec à quelques endroits, l’allègement des taxes d’importations de certains consommables comme en coiffure et en transformation de produits agricoles. En ce qui concerne, par exemple la santé, les femmes ont demandé à Blaise Compaoré, l’approvisionnement suffisant et continu des produits de soins obstétricaux néonatals d’urgence, le recrutement conséquent de personnel médical qualifié. Quant aux restauratrices, elles ont souhaité des formations en restauration à l’étranger ainsi que la prise en compte de mesure visant à privilégier les mets locaux lors des cérémonies officielles… Les dolotières, quant à elles, veulent une subvention pour l’acquisition de foyers à gaz pour une meilleure production écocitoyenne, le financement d’un projet de stabilisation de la bière locale pour permettre son exportation.

Certaines femmes veulent de la dotation dans les centres de formation, d’une halte-garderie, d’autres comme les chercheurs aimeraient avoir un fonds spécifique pour les femmes enseignantes aux fins du financement des formations et projets de recherches. Viennent se greffer l’accession des femmes aux postes de responsabilités dans les universités, la construction de cités universitaires exclusivement réservées aux filles, l’octroi de plus de bourses aux étudiantes, l’institutionnalisation d’un cadre de rencontre et d’échanges entre les étudiantes et les femmes modèles…

Attentif, le président du Faso l’a été pendant le face-à-face avec les femmes. Cependant sur les huit recommandations du forum passé en 2012, seulement deux ont pu être réalisées. Les six autres sont toujours en cours. C’est pourquoi l’on se demande si le Président du Faso pourrait résoudre toutes ces équations. Les ministres ont pour leur part tenté de donner des réponses à certaines contraintes et rassuré qu’elles seront levées incessamment. Sauf qu’il ne suffit pas de venir au Forum pour parler des projets à longs termes qui ne verront peut-être jamais le jour. Ce qui porte à croire que les femmes du Burkina Faso doivent attendre et encore attendre. Le bout du tunnel, mesdames, ne semble pas être pour demain !

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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