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Chirac à Dakar : développement et Côte d’Ivoire au ménu des échanges

Publié le jeudi 3 février 2005 à 09h28min

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Le président français Jacques Chirac a entamé mercredi une visite officielle de trois jours au Sénégal où, à peine arrivé, il a réitéré ses propositions en faveur d’une taxe internationale pour financer le développement des pays pauvres.

La situation en Côte d’Ivoire s’est aussi immédiatement imposée. M. Chirac a ainsi affirmé la France était disposée à y maintenir les quelque 5.000 soldats français de l’opération Licorne mais à la condition exprès que le gouvernement ivoirien et les dirigeants africains le demandent.

"Si l’on demande à la France de maintenir Licorne, nous examinerons cette demande de manière positive à condition que les responsables africains nous le demandent", a-t-il dit lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue sénégalais Abdoulaye Wade qui a suivi un premier entretien en tête-à-tête.

La France a déployé quelque 5.000 soldats, sous mandat de l’Onu, pour tenter de maintenir le cessez-le-feu entre les rebelles qui occupent le nord de la Côte d’Ivoire et les forces gouvernementales.

"Si on souhaite que nous restions, nous resterons, si l’on souhaite que nous ne restions pas, nous partirons. Il faut que l’on sache les choses très clairement", a souligné le président français.

"Nous ne sommes pas en train de conquérir la Côte d’Ivoire, nous sommes en train d’y défendre un minimum de stabilité et de démocratie", a-t-il lancé.

Profitant de sa présence sur le sol africain, M. Chirac a aussi tenté de faire progresser son initiative en faveur d’une taxe internationale et a reçu l’appui du président Wade qui a assuré que "le Sénégal soutient cette idée".

Celle-ci est fermement combattue par les Etats-Unis et est concurrencée par l’initiative britannique de Facilité financière internationale fondée sur un emprunt souscrit par les pays riches.

Le président français a rappelé qu’il fallait trouver 50 milliards de dollars par an, "une goutte d’eau" dans les échanges mondiaux, pour réduire par deux l’extrème pauvreté dans le monde.

Faute de quoi, a-t-il prévenu, les jeunes Africains "ne pourront pas supporter longtemps d’être les écartés du développement".

Jacques Chirac a par ailleurs assuré mercredi soir le Sénégal que "la France n’entend pas diminuer son appui" financier, militaire et culturel à ce pays. Le Sénégal "doit pouvoir compter sur une aide publique généreuse" afin de financer son développement, a dit M. Chirac dans un toast prononcé lors du dîner offert en son honneur par le président sénégalais Abdoulaye Wade au palais présidentiel. Le PIB par habitant dans cette ancienne colonie française est de moins de 500 dollars par an et environ 40% de la population est au chômage.

M. Chirac séjournera jusqu’à vendredi matin dans la capitale sénégalaise pour une visite officielle dans cette ancienne colonie française indépendante depuis 1960 où il n’était pas venu depuis 1995.

Il a été accueilli en fin d’après-midi, dans une capitale pavoisée aux couleurs des deux pays, par des milliers de Sénégalais enthousiastes, souvent très jeunes, au son assourdissant des tambours et des sifflets et au rythme des danses.

MM. Chirac et Wade avaient pris place à bord d’une voiture découverte, précédée d’une escorte de cavaliers, qui avançait avec peine au-milieu d’une foule dansant et chantant, difficilement contenue par les forces de sécurité.

Avant d’arriver à la présidence, le président français s’est lancé, comme il aime le faire, dans un bain de foule. Les entretiens entre les deux présidents ont ainsi commencé avec près d’une heure de retard.

Jeudi, M. Chirac devait se rendre à Saint-Louis, l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française (AOF), à 270 km au nord de Dakar. Il devait ensuite rendre visite à Dakar au 23e Bataillon d’Infanterie de Marine (Bima), qui compte 650 hommes et qui a envoyé un peloton blindé en Côte d’Ivoire puis rencontrer la communauté française.

Avec près de 27.000 Français vivant au Sénégal, ce pays de 10 millions d’habitants est aujourd’hui le principal point d’appui de la France en Afrique de l’Ouest après que la Côte d’Ivoire a sombré dans la tourmente.

Quelque 360 Français de Côte d’Ivoire, dont 290 enfants scolarisés, se sont d’ailleurs repliés à Dakar, à la suite des violences anti-françaises à la fin 2004.

AFP

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