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Université de Ouagadougou : Débats nourris autour des biotechnologies

Publié le dimanche 9 mars 2014 à 23h22min

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Université de Ouagadougou : Débats nourris autour des biotechnologies

L’Université de Ouagadougou a abrité le jeudi 6 mars 2014 une conférence publique sur les biotechnologies animée par Christophe Brugidou, directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de Montpellier.

« Application des biotechnologies dans la gestion des pathogènes de plantes et production de protéines d’intérêt », tel est le thème de la conférence qui a réuni essentiellement des enseignants-chercheurs, des étudiants. L’exposé du Dr Brugidou a porté sur les recherches qui sont en cours ici au Burkina (station de recherche à Kamboinsin) et à ailleurs (Montpellier en France et Hanoi au Vietnam) pour trouver une solution aux attaques du virus de la panachure jaune du riz qui fait subir d’énormes pertes aux producteurs de riz dans de nombreux pays du monde. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la situation alimentaire des habitants de la planète. Et les biotechnologies, à en croire le conférencier, pourraient offrir des moyens pour combattre efficacement ce virus du riz. Mieux, les résultats des recherches sur le virus de la panachure jaune du riz pourraient servir aussi comme remède à une autre maladie : la leichmaniose, communément appelée chez nous ‘’maladie de Ouaga 2000’’.

Débats sur les OGM

Comme il fallait s’y attendre, l’exposé a donné lieu à des échanges nourris sur la problématique des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) dans le pays. Les effets néfastes qu’ils pourraient avoir sur les consommateurs ont été évoqués par certains intervenants. D’autres se sont interrogés sur l’intérêt du présent cadre d’échanges, surtout que les recherches dont il est question ici n’ont pas encore abouti.

Sur la première question, Edgar Traoré, chercheur en génétique de l’amélioration des plants à l’INERA (Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles) a insisté sur le rôle que joue l’Agence nationale de biosécurité dans la protection des citoyens contre les éventuels risques. Pour ce qui concerne la deuxième question, l’avis de Christophe Brugidou est que l’enjeu d’une telle rencontre pour les Etats comme les nôtres, c’est la possibilité que cela leur offre de travailler à avoir, à partir des informations données, une indépendance alimentaire par rapport aux produits sur le marché. Le pays peut, dit-il, faire des choix judicieux et garder une certaine indépendance alimentaire. Un point de vue que partage le modérateur de la conférence, Fidèle Tiendrébéogo, par ailleurs coordonnateur du Forum ouvert sur les biotechnologies agricoles du Burkina Faso (OFAB-Burkina Faso). « L’idée de localiser cette conférence ici à l’université, c’est aussi de susciter des vocations au niveau de la jeune génération pour que nous ne soyons pas juste des consommateurs passifs de technologies mais que nous ayons dans les années à venir la masse critique nécessaire, le minimum d’enseignants-chercheurs qui puissent amener le Burkina vers le haut, et pas en passifs consommateurs de technologies mais en développeurs de technologies », a indiqué Dr Tiendrébéogo.

Et de se féliciter dans la mobilisation des enseignants-chercheurs, des étudiants à la conférence : « Cette rencontre est la bienvenue parce qu’on est là au cœur de la pépinière, au cœur des acteurs, c’est-à-dire ceux qui sont concernés au quotidien par la biotechnologie, que ce soit les enseignants, les chercheurs ou les étudiants ». Nèbpawindé Kaboré, étudiant en MASTER 2 à l’Unité de Formation et de Recherche en Science de la Vie et de la Terre (UFR-SVT), se félicite lui aussi de la présente conférence publique initiée par l’INERA en partenariat avec OFAB-Burkina. « Cette conférence qui a parlé de productions entrant dans l’alimentation et l’alimentaire m’a beaucoup intéressé. C’est une œuvre salutaire parce que cela nous permet de savoir ce que font les chercheurs dans les instituts de recherche pour trouver des solutions aux problèmes des producteurs, et les résultats qui sont obtenus à travers ces recherches », a-t-il indiqué.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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