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Cinq tonnes de petit mil pour les réfugiés maliens de Sag-nioniogo

Publié le mercredi 26 février 2014 à 10h58min

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Cinq tonnes de petit mil pour les réfugiés maliens de Sag-nioniogo

Ce mardi, le Ministère des affaires étrangères a organisé une remise de dons aux réfugiés maliens du camp de Sag-nioniogo (province du Kadiogo). En tout, sept tonnes de petit mil ont été distribuées dont cinq pour les réfugiés et deux pour les populations du village qui les accueillent. Un geste apprécié par les bénéficiaires malgré des conditions de vie toujours difficiles.

Surprise à la descente du bus qui transportait les journalistes de Ouagadougou jusqu’au camp de Sag-nioniogo : sur 2830 réfugiés recensés par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Unhcr) – l’organisme qui gère conjointement le camp avec la Commission nationale pour les réfugiés (Conaref) - en août 2013, seulement une centaine sont présents pour la cérémonie de la remise de dons organisée par le Ministère des affaires étrangères. Où sont passés les autres ? « Partis vendre des objets en ville », nous indique l’un des réfugiés qui, aidé par sa famille, était en train de confectionner de petites boîtes ornées de motifs traditionnels lorsque nous sommes arrivés. Si d’autres ont regagné leur pays d’origine, la plupart des maliens - essentiellement touareg - qui peuplent le camp s’occupe comme ils peuvent en attendant de pouvoir un jour rejoindre le Mali dans la paix.

Prise en charge alimentaire : « C’est bon mais c’est pas arrivé »

Si les réfugiés s’organisent pour gagner un peu d’argent, c’est aussi pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles souvent nombreuses. Comme l’a déclaré le chef du camp de Sag-nioniogo, Mohamed Ag Almoumoud, au sujet de l’aide alimentaire lors de la cérémonie de remise de dons : « c’est bon mais c’est pas arrivé ». Conscients des efforts et sacrifices que doivent fournir les autorités burkinabè – une grande collecte de fonds avait réuni près de 13 millions de F CFA le 27 juin dernier - et les populations locales, le chef du camp déplore néanmoins la diminution de la prise en charge des réfugiés dur le plan de la santé : « nous avons des malades au camp et il faut les soigner  », déclare-t-il au Faso.net.

Une solution politique

Essentiellement touareg, les réfugiés des différents camps installés au Burkina Faso attendent bien évidemment une solution politique pour pouvoir enfin rentrer chez eux. À Mentao, près de Djibo (Nord du Burkina), la population du camp semble adhérer de plus en plus au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui dénonce le non-respect des accords de Ouagadougou par Bamako. Si ce dernier était très attaché à la médiation burkinabè, les autorités maliennes semblent aujourd’hui davantage se tourner vers le Maroc et l’Algérie. Revenus au Ministère des affaires étrangères, nous croisons d’ailleurs Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA, qui nous confie bientôt s’envoler pour le pays de Mohammed VI et la Russie. « Le MNLA n’a pas de frontières », se justifie-t-il. Les réfugiés non plus...

Pierre Mareczko

Lefaso.net

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