Après plusieurs mois de perdus dans la conduite du développement dans ces localités, il ne devrait plus y avoir de place pour divertir les populations. En tout cas si on considère que toute cette bagarre qui a conduit à de nouvelles élections est le fait que les uns et les autres avaient effectivement le développement de leur localité au centre de leur combat politique. Mais que malheureusement, on le leur empêchait.
En effet, si le gouvernement a été obligé de dissoudre ces conseils municipaux, c’est tout simplement parce que les élus locaux s’y livraient une bagarre de leadership ou d’intérêts. Ce qui a plombé et mis en retard pendant quelques mois, le développement de ces communes. Puisqu’aucun exécutif local n’y fonctionnait. La reprise des élections étaient donc l’une des meilleures manières de départager ces gens, pardon ces politiciens qui ont bloqué la mise en œuvre de la décentralisation dans leur commune.

Depuis ce dimanche, ils ont été départagés par les électeurs et chacun sait désormais à quoi s’en tenir. Pour leur part, les populations qui se sont massivement déplacées dans les urnes attendent fermement de leurs élus ou réélus qu’ils enclenchent rapidement le processus de mise en œuvre des plans de développement communaux et l’exécution des programmes de développement. Elles ne sauront attendre plus longtemps. C’est pourquoi, elles ne devront plus permettre à qui que ce soit de retarder la marche de leur commune vers le développement. Les choix sont faits.

Aussi, les élus, quelle que soit leur formation politique, doivent maintenant comprendre une fois pour toutes que les querelles de personnes, de leadership et d’intérêts personnels doivent prendre fin. Et que par conséquent, ils ne devront avoir en tête que le développement de leur commune. Dans cette dynamique, ils devront se donner la main, véritablement sans calcul mercantile aucun. L’histoire ayant retenu que c’est à travers eux que se fera le développement de leur commune, ils devront se mettre tout de suite à la tâche, constituer cette sorte de force d’intervention rapide contre le sous-développement. Au cas contraire, s’ils remettent encore ça, ils auront une fois de plus raté le coche et démontré qu’ils ne sont pas de véritables fils et filles de leur localité. Parce que, au lieu d’œuvrer pour le compte de leur commune et de leurs compatriotes, électeurs qui ont porté leur choix sur eux, ils ramènent tout à eux, et eux seuls.

Quant aux partis politiques ou leurs leaders qui ont toujours tout ramené à "si ce n’est pas moi ça ne sera jamais personne d’autre", ils doivent comprendre que le temps des héros solitaires est révolu et que les populations ont besoin de cohésion, de solidarité et de concorde pour faire face à leurs besoins de tous les jours. Qui sont entre autres, l’alphabétisation, l’éducation, l’accès aux soins de santé et à l’eau potable, la sécurité des biens et des personnes. C’est dire qu’en principe, ce devrait être fini pour de bon et chacun devra savoir bien s’occuper des siens. Car, il faut savoir tourner la page. Pendant qu’il est temps.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso