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4e sommet de l’Union africaine : les dossiers brûlants attendront

Publié le mercredi 2 février 2005 à 08h24min

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Crise ivoirienne, représentation africaine au conseil de sécurité de l’ONU, situation au Darfour, au Burundi, en Somalie et dans les autres régions du continent en conflit, tel était, entre autres sujets, le menu annoncé par le président de la Commission de l’Union africaine, S.E. Alpha Oumar Konaré

A l’occasion de la 4e session de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de cette instance, qui se tenait les 30 et 31 janvier à Abuja, au Nigeria. Mais à l’issue de trois huis clos marathons, la santé et l’agriculture ont pris le dessus sur ces dossiers, qui ont été renvoyés à de futures rencontres, le temps qu’ils soient mûris.

Quand, à l’ouverture de la session, le 30 janvier 2005 au centre international des conférences d’Abuja, le président Alpha Oumar Konaré a terminé son allocution, la plus longue d’ailleurs des quatre interventions qui ont ponctué l’événement, on s’attendait à ce que de grandes résolutions tombent à la fin du sommet. En effet, disait-il, "si la sécurité du continent ne s’améliore pas, aucun développement n’est possible.

Et si les dossiers évoqués lors de la récente réunion au sommet du Conseil de paix et de sécurité à Libreville ont connu des avancées significatives, il n’en demeure pas moins que des évolutions récentes de certaines situations appellent à prendre des décisions et à entreprendre des actions énergiques, franches qui ne devraient empêcher l’indispensable solidarité africaine ; laquelle ne saurait être silence ou fuite en avant et qui, bien que pétrie d’esprit d’humanisme et de justice, se vivifie grâce à la vérité et au droit..."

Et d’égrener les principes édictés au Gabon pour mettre un terme aux conflits qui secouent le continent : refus de l’exclusion, unité de nos pays dans le respect de la diversité et du pluralisme, refus de l’usage de la violence, respect des engagements pris au Darfour, au Sud-Soudan, exigence de l’ouverture politique, de la réunification et du désarmement en Côte d’Ivoire, neutralisation des Interhamwe et de toutes les forces négatives entre la RDC et le Rwanda, etc.

Puis il lancera un appel aux partenaires pour qu’ils dissuadent les mouvements d’opposition qui ont trouvé asile chez eux de continuer d’utiliser les armes quand les conditions d’un dialogue sont réunies et garanties par la communauté internationale et africaine, avant de se tourner vers certains pays auxquels, selon lui, il faut intimer très clairement l’ordre d’éteindre leurs filières de mercenaires, le mercenariat devant être traité avec rigueur. Tout comme l’usage des enfants soldats, les violences faites aux femmes, les crimes rituels.

Abordant les questions liées à la réforme du système des Nations unies, il dira en substance que le sommet devra opter pour "une stratégie d’influence" africaine pour l’affirmation d’un véritable multilatéralisme en vue d’une démocratie plus prononcée au sein des institutions et une gestion des questions de sécurité dans une vision humaine.

Toutes ces conditions réunies feront, conclura-t-il, de l’Afrique une seule entité, "unie du Nord au Sud, d’Est en Ouest, une Afrique ni noire, ni blanche, ni occidentale, ni orientale, ni sursaharienne, ni subsaharienne, une Afrique d’abord africaine avant d’être anglophone, francophone, hispanophone ou lusophone, une Afrique plurielle et diverse..." Mais comme le dit un adage, ce n’est pas tout ce que veut l’homme qu’il obtient, surtout dans un monde fait de divergences et de conflits de leadership.

En tout cas, après les applaudissements qui ont ponctué son intervention ainsi que celles du président en exercice de l’UA, l’hôte du sommet, Olusegun Obasanjo, du représentant de la Ligue arabe et du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, les séances de travail à huis clos ont dû être houleuses au regard de leur longueur, qui chamboula du reste le programme prévisionnel.

Qui pis est, au finish, aucun communiqué final et pas davantage de conférence de presse. Néanmoins, nous en eûmes quelques échos grâce à la disponibilité du chef de l’Etat burkinabè, auquel nous avons posé deux questions.

Santé, agriculture en attendant les prochains mois

A une première question relative au contenu des travaux, Blaise Compaoré répondra en substance qu’il a porté essentiellement sur l’agriculture et la santé même si les crises que traversent certaines régions du continent, ainsi que la représentation de l’Afrique au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU n’ont pas été occultées.

D’ailleurs, des rencontres au niveau ministériel et des chefs d’Etat se tiendront respectivement courant février et en mars à l’effet de délibérer sur ce dernier dossier pendant, qu’il a été fait le point des crises et qu’un document portant accord de non-agression et de défense commune attend d’être ratifié. Mais pourquoi ces longs huis clos ? Y aurait-il eu des points sur lesquels les discussions ont achoppé ? telle fut notre deuxième question.

Ce à quoi le président du Faso répondra que face aux problèmes d’agriculture et de santé, l’Afrique entend s’inscrire dans le réel, le concret et qu’elle s’attelle pour ce faire à la recherche d’un leadership pour la promotion de la santé des populations. D’où la nécessité qu’il y avait de faire une revue des engagements initialement pris, d’écouter attentivement les pays sur leurs expériences dans certains domaines, etc. En un mot, il fallait mettre le temps qu’il faut pour que l’œuvre soit parfaite.

O. Sidpawalemdé Ouaga - Abuja - Ouaga


Vu, vécu et entendu

- C’est le ministre des Affaires étrangères nigérian, Iyorcha Ayu, qui a accueilli le président burkinabè à son arrivée à l’aéroport d’Abuja. C’était le 30 janvier aux environs de 9h 30 mn heure locale, soit 8h 30 UTC. L’avion présidentiel a mis 1h 30 mn pour rallier les deux capitales.

- Pendant que les travaux se déroulaient au centre international des conférences d’Abuja, la plupart des délégations présidentielles étaient logées au Nicon Hôtel. Quant aux journalistes burkinabè ainsi que certains membres de la délégation, on leur avait destiné le tout nouvel hôtel "Valencia"

- Pour être chamboulé, le programme l’a vraiment été au cours de cette Assemblée. Jugez-en vous-même : alors qu’il était prévu une pause-déjeuner de 13h à 15 heures le 30 janvier 2005 et un banquet à 20 heures après la reprise de 15 heures, c’est aux environs de 18 heures qu’intervint la première pause ; il s’ensuivit une reprise des travaux à 20 heures et le banquet eut lieu vers minuit. Certains présidents, dont le nôtre, ne purent y prendre part. Quant à la journée du 31 janvier, où devait avoir lieu la fin de la session dans la matinée, elle fut bouclée vers 17 heures, sans conférence de presse ni communiqué final.

- Parmi ceux qui ont rendu visite au président Blaise Compaoré au cours de son séjour, l’ex-président nigérian Abdul Abubakar Salamy. C’était le 31 janvier dans la matinée. A sa sortie d’audience, il a dit être allé remercier Blaise Compaoré pour l’avoir soutenu alors qu’il était à la tête de son pays et surtout pour lui faire le point du processus de paix au Liberia, dans lequel il est impliqué.

- En marge de la conférence, Mme Chantal Compaoré a inauguré un centre pour enfants encéphalopathes. En outre elle a fait du lobbying dans la perspective de la rencontre des premières dames d’Afrique qu’elle organise dans le cadre de la lutte contre le Sida et les conflits sur le continent.

O.S

L’Observateur

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