Ce sont donc des habituées de la haute compétition et pour qui connait le Ghana on sait que c’est un pays de football à l’image d’autres pays comme la Côte d’Ivoire. Elles sont à la recherche d’une quatrième participation. Le mérite de cette équipe, c’est de n’avoir pas fermé le jeu. Cela lui a coûté les 3 buts en 20 minutes, mais par la suite, elles ont su se ressaisir pour ne plus rien encaisser. En allant au stade ce dimanche soir, ils étaient nombreux, ceux qui croyaient que l’équipe nationale allait être littéralement balayée. Ce ne fut pas le cas. Chapeau bas à cette équipe, mais aussi à la Fédération burkinabè de football qui a cru en cette équipe, qui a cru et qui croit qu’une équipe nationale de football féminin est possible ; et ces jeunes filles lui donnent déjà raison. Les équipes dirigeantes qui se sont succédé n’ont pas eu ce flair. Les appels de madame Karama (qui organisait à l’époque le tournoi des 6 nations et qui regroupait des équipes venues de la sous-région) à la mise en place d’une équipe nationale furent vains. Et pourtant à cette époque le Burkina disposait de grandes joueuses à l’image des sœurs Simporé, de Habiba Sana, Awa Farota, la meilleure gardienne de sa génération. Ces joueuses ont prouvé qu’elles étaient capables de rivaliser avec n’importe quelle équipe. Elles l’ont prouvé au cours des différents tournois sur le continent et même au-delà. A force d’attendre la mise en place d’une équipe nationale qui n’arrivait pas à émerger, elles ont été obligées de s’exiler en Guinée équatoriale où elles ont intégré l’équipe nationale. Aujourd’hui elles font le bonheur de ce pays au grand dam du Burkina. C’est dommage et à y voir de près, vous y verrez l’ombre d’une jalousie très mal placée à la burkinabè.

Chapeau bas donc pour le colonel Sita Sangaré et son équipe qui auront eu le mérite de débuter, de mettre en place une équipe nationale féminine. L’histoire retiendra que c’est sous la direction de cette équipe fédérale que le Burkina a participé pour la première fois de son histoire aux éliminatoires de la CAN du foot féminin. Dans moins de deux semaines, l’équipe défendra les couleurs nationales à Accra dans le cadre du match retour de cette compétition. Elles sont décidées à faire mieux qu’à Ouaga. Alors, nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance. En attendant, comment peut-on appeler cette équipe nationale des dames ? Juments pour respecter le caractère féminin du cheval mâle qu’est l’Etalon ou Etalons dames ? A chacun son inspiration.

Ibrahim BAYILI

L’Express du Faso