LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Autant le dire… : Les agitations politiques et le 11 décembre à Dédougou

Publié le mardi 11 février 2014 à 14h15min

PARTAGER :                          

Paul est citoyen de la ville de Dédougou il y a une vingtaine d’années. Depuis l’adoption de la Constitution du Burkina le 02 juin 1991, ce sexagénaire, couturier de son état a presque tout abandonné pour la politique. Parce qu’il a estimé que son pays est en démocratie. Aujourd’hui, il est fervent militant d’un parti politique et consacre une bonne partie de son temps à la vie de ce parti. D’aucuns le connaissent pour ses propos souvent virulents à l’encontre de ceux qui apparaissent à ses yeux comme étant des adversaires politiques.

Mais, depuis que le gouvernement à travers la célébration tournante des festivités du 11 décembre a décidé de confier l’organisation de 2014 à la région de la Boucle du Mouhoun, Paul s’est presque défait de sa casquette de “militants actif” d’un parti politique. Désormais, c’est l’organisation et la réussite du 11 décembre que sa région va abriter qui le préoccupe à tout point de vue. Cette décision, Paul soutient l’avoir prise, depuis le 24 janvier dernier.

En effet, ce jour-là, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, au cours d’une rencontre à Dédougou, a exhorté les forces vives de la région à taire leurs divergences politiques pour s’impliquer fortement dans l’organisation des festivités. On peut le dire sans risque de se tromper que l’appel du chef du gouvernement, à l’endroit des forces vives de la Boucle du Mouhoun, a été entendu. Car, comme Paul, aujourd’hui la majorité des Dédoulais a l’esprit résolument tourné vers l’organisation du 11 décembre 2014. Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir quelques grins de thé, de se rendre dans un cyber café de la place ou encore dans un débit de boissons. Le sujet occupe largement les conversations au détriment de la situation politique nationale actuelle qui, visiblement est reléguée au second plan. Le souci premier des Dédoulais, c’est comment réussir une parfaite organisation du 54ème anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso qui a lieu cette année sur leur sol. A ce propos, l’on peut affirmer que la population a bien pris conscience. Elle a pris conscience que c’est en surpassant les divergences politiques et les querelles de leadership qu’on peut aller dans la même direction. Elle a pris conscience que c’est en évitant de tirer l’autre bout de la ficelle qu’on risque de la rompre et que tout le monde va perdre. Enfin, elle a pris conscience que c’est en fédérant les forces que la région pourra réussir le pari de l’organisation pour ensuite amorcer son développement véritable.

Et Dédougou mérite cela. Car en effet, longtemps considéré comme le grenier du Burkina, mais n’ayant jamais reçu le développement qu’elle attendait, la ville de Dédougou doit saisir l’occasion. Et c’est le moment où jamais. Les villes qui ont déjà accueilli les festivités de la fête de l’indépendance ont presque, pour ne pas dire entièrement, réussi le pari et sont actuellement dans la dynamique du développement durable.

On ne doute pas pour Dédougou. Pour sa part, le gouvernement a déjà annoncé les couleurs et pris les dispositions très tôt. L’enveloppement qui servira à l’organisation et à la construction d’infrastructures est déjà connues. Première du genre, les provinces de la région reçoivent chacune 300 millions de F C FA pour construire des infrastructures beaucoup plus rapprochées des populations. C’est dire qu’en plus de Dédougou-ville, c’est toute la région, prise dans son ensemble qui bénéficiera de cette fête de l’indépendance. La balle est donc entre les mains des populations, des filles et fils de la région. A eux de jouer et de remporter le match.

Ousmane TRAORE

L’Express du Faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?