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Grève des travailleurs de la fonction publique à Bobo : Quand la politique s’en mêle

Publié le mercredi 5 février 2014 à 03h46min

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Grève des travailleurs de la fonction publique à  Bobo : Quand la politique s’en mêle

Débordée. La salle de conférences de la bourse du travail n’a pas pu contenir ce 4 février 2014 les travailleurs de la fonction publique de Bobo-Dioulasso en grève pour réclamer une revalorisation de leurs grilles indemnitaires.

Les fonctionnaires grévistes ont opté pour des communications suivies de débat ce mardi 04 février 2014. Politique nationale oblige, la question du « changement » s’est invitée aux débats.

En attendant un bilan exhaustif, la grève des agents de la fonction publique pour une revalorisation des grilles indemnitaires a mobilisé un peu plus de 1 500 personnes (listes de présence) à la bourse du travail de Bobo-Dioulasso. N’ayant pas de places assises, des centaines de personnes ont dû suivre les communications débout. Car en lieu et place des marches-meetings, l’Unité d’action syndicale (U.A.S) qui a lancé le mot d’ordre de 48 heures de grève (04 et 05 février 2014) a opté pour des communications. Avec Bakary Millogo, secrétaire général (Hauts-Bassin) de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB) et coordonnateur régional de l’U.A.S (une coalition de six (06) centrales syndicales et de plus d’une vingtaine de syndicats autonomes) comme orateur principal, le ton était donné. En effet, si sa première communication sur la grève, le droit de grève a retenu l’attention du public, c’est incontestablement l’intervention de Bakary Millogo sur le syndicaliste face aux changements politiques qui a fait monter la température.

Atmosphère délétère pour des divergences politiques

Quelle place pour le syndicaliste dans l’agitation politique actuelle au Burkina Faso ? Cette question divise et apparemment, ce qui était considéré comme une boutade « On ne va pas changer pour changer » de Tolé Sagnon (ex-secrétaire général de la CGTB) est la ligne de conduite de sa confédération. En tout cas, c’est ce que ses camarades défendent de plus en plus et Bakary Millogo a « gardé la ligne ». Dans la mesure où après une analyse des forces en présence et des enjeux du moment, l’homme a demandé à ses camarades syndiqués de ne pas s’allier aux politiques. Zéphirin Diabré (UPC) se déclarant libéral et fier de l’être, Rock Mark Christian Kaboré (MPP), un socio-démocrate donc libéral par principe, Bakary Millogo a affirmé (de par sa connaissance des écrits) que seul le Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV) est à même d’incarner le changement, parce qu’il est avec le peuple. Toute autre alternative ne serait que changement de forme selon Bakary Milliogo. Il n’en fallait pas plus pour créer des tensions et des divisions dans la salle. A chacun son parti politique, a-t-on laissé entendre.

Le PCRV, c’est quoi ?

De par les controverses, la première journée de grève des agents de la fonction publique a pris une tournure hautement politique à Bobo-Dioulasso. En faisant la part belle au PCRV dans sa communication, Bakary Millogo a lésé des sensibilités politiques. L’intervention de l’homme a par ailleurs permis aux uns et autres d’exprimer des inquiétudes. C’est quoi le PCRV ? Pour ceux qui savaient déjà ce que signifiait le sigle PCRV, les inquiétudes étaient de savoir comment adhérer à un parti « clandestin ». Bien que n’ayant pas confirmé son appartenance soupçonnée au PCRV, Bakary Millogo pense que le PCRV est clandestin pour la bourgeoisie et non pour le peuple. Il suffit d’être avec le peuple pour rencontrer ce parti.

Ousséni BANCE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 février 2014 à 03:17 En réponse à : Grève des travailleurs de la fonction publique à Bobo : Quand la politique s’en mêle

    Il y a vraiment des syndicalistes plus que minables au Burkina. Donc pour Millogo, son choix se limite au PCRV ou à Blaise. Qu’il dise simplement qu’il soutient Blaise, puisque le PCRV n’a jamais fait acte de candidature pour la Présidentielle et n’est pas prête de le faire. Ni les russes ni les chinois n’appliquent le communisme. Arrêtez donc de fantasmer là-dessus

  • Le 5 février 2014 à 03:18, par vérité no1 En réponse à : Grève des travailleurs de la fonction publique à Bobo : Quand la politique s’en mêle

    Je pensais que comme Bobo est du CDP ( parlons comme le président de l’AN), on ne pouvait pas parler de grève de traivailleurs ! Ah Ah Ah !

    • Le 5 février 2014 à 10:39, par tengbiga En réponse à : Grève des travailleurs de la fonction publique à Bobo : Quand la politique s’en mêle

      Les masques commencent à tomber ! Il faudra alors demander au PCRV de deposer un dossier pour se formaliser en se conformant aux lois de la République. Des que cela est fait, ils pourront presenter leur candidat aux prochaines elections présidentielles et comme ils ont le peuple avec eux, j’espere qu’ils gagneront et ainsi se produira la revolution democratique et populaire. Ils apporteront le vrai bonheur au peuple. Pour le moment, nous n’avons pas eu besoin du PCRV pour mobiliser les milliers de Burkinabès depuis le mois de juin. Bien au contraire, toutes ces années durant, le PCRV et ses satellites ont passé leur temps a dénigré les partis d’opposition renforçant du même coup Blaise Compaoré. Ils restent dans leur logique, a part eux et Blaise Compaoré, personne ne peut developper le Burkina. Par opportunisme, ils n’ont meme pas eu honte de venir jeter leurs sales tracts le jour de la marche du 18 janvier. Ce sont vos propres militants qui vont vous dénoncer quand ils auront compris que toutes ces années en fait derrière la cause des travailleurs se cachait l’idee de les instrumentaliser au profit de votre parti. Le monde a change, il n’y a que les communistes du Burkina qui n’ont pas encore changé...

  • Le 5 février 2014 à 09:19, par Kanzim En réponse à : Grève des travailleurs de la fonction publique à Bobo : Quand la politique s’en mêle

    Attention chers internautes : ne nous querellons pas, ne faisons pas des différenciations entre nous et tous ceux qui veulent le changement. En nous querellant, nous oublions la question principale qui est celle de faire partir le régime actuel, par les urnes. Et pour cela nous devons considérer la force de ce régime, pour asseoir la bonne stratégie en fonction de nos forces, celles du changement qui sont de loin inférieures à celles du régime. Entendons-nous sur une base minimale, portant sur la mobilisation des électeurs autour de celui qui, hors mouvance présidentielle, pourrait porter la voix du changement. Après, c’est sur la même base du respect des uns et des autres, que la clarification pourra se faire, dans un nouveau régime qui aura tout le peuple comme surveillant et comme censeur. Pour revenir sur la conférence de Bobo, il faut dire que les conférenciers sont tombés dans le rêve en semant la confusion dans l’esprit des militants, s’ils évoquent un PCRV et un communisme pu connus des militants. C’est tout simplement de l’infantilisme politique et je les renvoie à l’ouvrage "la maladie infantile du communisme, le Gauchisme écrit par Lénine n 1920. Je ne suis pas politicien, ni militant d’un parti politique et je n’ai pas de carte d’un parti. Je suis tout simplement un engagé auprès du peuple qui crie sa faim et sa soif, lesquelles ne pourraient être étanchées sans changement.

  • Le 5 février 2014 à 10:44, par un burkinabè En réponse à : Grève des travailleurs de la fonction publique à Bobo : Quand la politique s’en mêle

    j’ai raison de me méfier de ces politiciens peureux mutés en syndicalistes. sinon comment comprendre qu’ils vont profiter d’un grand rassemblement à l’occasion d’une lutte syndicale pour l’amélioration des conditions de vies des travailleurs pour faire la publicité d’un parti politique qui n’existe pas ? en plus que ce Monsieur Millogo sache qu’une organisation de travailleurs regroupe divers individus issus de plusieurs courants de pensées et de partis politiques différents.

  • Le 6 février 2014 à 08:48, par kelmendi Ali En réponse à : Grève des travailleurs de la fonction publique à Bobo : Quand la politique s’en mêle

    Ce qui est sûre la solution dans ce pays, comme en Afrique en général, c’est le communisme. Ceux qui ne le voient et qui piaillent sur internet étalent avec ostentation leur méconnaissance de l’histoire, du présent et du futur de l’humanité. Libre à eux de divaguer : c’est leur droit.

    Reste à savoir cependant si le PCRV au Burkina se donne véritablement les moyens d’éclairer les masses comme il prétend. J’en doute. Je suis de ceux qui pensent que ce parti travail en dessous de ses capacités réels. En effet on n’a pas besoin de lunettes spéciales pour voir les insuffisances en son sein. Il faudra déjà faire fonctionner correctement (régulièrement par exemple) SES STRUCTURES POLITIQUE CLANDESTINES et COMBATTRE LE SECTARISME ÉRIGÉ EN SYSTÈME PAR DES OPPORTUNISTES QUI ONT DÛ PRENDRE PLACE EN HAUT LIEU EN SON SEIN (au regard des dégâts qu’ils causent !). Ce sectarisme qui éloigne pas mal de cadres (jeunes et moins jeunes) qui deviennent (au mieux des cas !) des citoyens "ordinaires" (parce que ne souhaitant pas trahir leurs convictions) ruminant leur amertume au lieu d’être une composante du fuel nécessaire pour faire décoller ce peuple.
    Bref ! Il n’y a pas de doute que le PCRV a les positions les plus justes actuellement mais une chose est d’avoir une position juste et une autre est de faire triompher cette position juste au sein des masses laborieuses qui sont corrompus par divers canaux actuellement.

    Ali KELMENDI, l’albanais

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