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Faits marquants de l’année 2013 : Le point avec les patrons de presse et leaders d’opinion

Publié le jeudi 30 janvier 2014 à 23h58min

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Faits marquants de l’année 2013 : Le point avec les patrons de presse et leaders d’opinion

L’année 2013 aura été riche en événements. En tout cas, ce qui ressort des regards rétrospectifs d’un certain nombre de leaders d’opinions et de patrons presse approchés et qui formulent pour la même occasion leurs vœux pour 2014.

Pr. Augustin LOADA, président de la clinique juridique de l’IGD, secrétaire exécutif du CGD : « J’ai été marqué par la conférence de presse du Président du Faso à Dori »

Ce qui m’a marqué, c’est la conférence de presse du Président du Faso à Dori où il a fait le tour d’horizon avec les journalistes. Et où il a annoncé la possibilité d’organiser un référendum constituant. Naturellement, cette déclaration a mis le monde burkinabè en ébullition. Nous espérons que l’année 2014 se passe bien dans notre pays. Que l’année 2014 se déroule bien et que les Burkinabè puissent aborder l’année qui suit, 2015, en paix. C’est surtout mes vœux à l’orée du nouvel an.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA, Directeur général des Editions Sidwaya : « J’ai été choqué par la manifestation des étudiants »

Le fait marquant, pour moi, sur le plan politique, c’est le débat sur le Sénat. Il y a eu un bon moment où le pays n’a pas connu autant d’effervescence sur le plan politique. J’ai l’impression que même les élections couplées n’ont pas suscité autant de commentaires. Nous sommes dans un environnement où la politique passionne, ce qui fait que les questions politiques prennent des proportions importantes. Sur le plan social, j’ai été choqué par la manifestation des étudiants (1er août 2013 suite à la décision de fermeture des cités et restaurants par les responsables du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), ndlr) au cours de laquelle des dizaines de véhicules publics ont été saccagés et incendiés. Je ne savais pas que cela pouvait arriver un jour dans notre pays. Peut-être que les gens n’ont pas pris toute la mesure nécessaire pour analyser la situation mais, je pense qu’elle est chargée de symboles qui, au lieu d’être balayés du revers de la main ou caressés dans le sens du poil, méritent plutôt, à mon sens, qu’on réfléchisse à ce qui s’est véritablement passé afin de voir dans quelle mesure travailler pour ne plus qu’une telle situation se répète.

Je souhaite que 2014 soit une année paisible pour l’ensemble des Burkinabè. Qu’on siffle la fin de la récréation pour que chacun se mette véritablement au travail pour la construction du pays. Nous sommes dans un pays où les ressources sont limitées et périssables et où la principale ressource reste l’être humain, l’homme. Nous devons donc mettre l’accent sur la sensibilisation et la formation de l’individu. Amener chaque Burkinabè à prendre conscience qu’il est important pour son pays. L’amener à s’engager véritablement pour bâtir son pays.
Actuellement, il y a une certaine catégorie de personnes qui pensent qu’elles n’ont que des droits, pas des devoirs. Ce qui n’est pas bien pour l’avenir de notre pays et il faut que chacun travaille à son niveau à corriger cela.

Dr. Cyriaque PARE, Fondateur du portail d’information, Lefaso.net : « Je retiens la question du Sénat et la modification de l’article 37 »

En tant que professionnel de l’information, c’est-à-dire, travaillant sur l’actualité comme matière première, il est difficile de sélectionner un fait comme étant un fait marquant. Mais, quand on regarde, et s’il faut le faire, je retiendrais par exemple le Sénat qui a marqué l’actualité de par les débats passionnés qu’il a entraînés. C’est donc la question du Sénat et la modification de l’article 37 qui sont des questions plus ou moins liées. Ce sont des questions qui, à mon avis, ont marqué la vie nationale au cours de l’année 2013. Pour le nouvel an, c’est d’implorer la grâce, la bénédiction de Dieu, que cette année, 2014, soit une année de paix et de santé. Ce sont les deux éléments qui, pour tout homme, permettent de réaliser ce qu’il a envie de réaliser par la suite. Quand il y a les deux éléments, le reste, on peut s’y consacrer pleinement. Je souhaite donc que 2014 continue d’être pour le Burkina une année de paix et que chacun ait la santé nécessaire pour vaquer à ses occupations et les accomplir selon ses désirs. À l’endroit du monde de la presse, je dirais, plus de professionnalisme. Cela nous concerne tous. Nous en avons besoin partout pour nous améliorer au plan professionnel. Plus de pondération et de responsabilité également, tout en étant ouverts aux autres. Etre responsable, c’est être à l’écoute aussi de tous les citoyens qui s’expriment. Il faut souhaiter qu’il y ait un traitement professionnel de l’information où le journaliste est effectivement à l’écoute du citoyen, quel qu’il soit. Pour cela, les journalistes ont besoin de se former, de renforcer leurs capacités professionnelles et d’être conscients de leur responsabilité sociale.

Souleymane TRAORE, Directeur de Publication du journal, Le Quotidien : « Ce qui m’a marqué, c’est la mobilisation de l’opposition »

Ce qui m’a beaucoup marqué en 2013, c’est la forte mobilisation de l’opposition. Personne ne croyait que dans ce pays, l’opposition pouvait mobiliser autant… C’est une mobilisation qui, je dirais, a même surpris l’opposition elle-même. C’est certes le fruit, le résultat d’un travail, mais il faut reconnaître que la mobilisation a surpris tout le monde. Et la mobilisation n’a pas été une seule fois, elle est allée croissante. Cela m’a beaucoup marqué. C’est dire que les Burkinabè ont trouvé l’opposition comme un répondant, comme une entité qui porte leurs aspirations. On a vu par exemple des commerçants fermer boutiques pour sortir à la marche. Pour 2014, le vœu qui me tient beaucoup à cœur, c’est la paix. La paix, au regard de ce qui se passe dans des pays africains. On doit vraiment s’inspirer des situations en Centrafrique, au Mali, en Côte d’Ivoire etc., pour prendre la question de la préservation de la paix au sérieux. Sans la paix, il n’y a pas de développement. Il n’y a même pas de vie. Pour le monde de la presse, le premier élément, c’est plus de liberté d’expression. Malgré les moyens matériels dont on dispose, dans la presse, quand il n’y a pas de liberté d’expression, ça ne sert pas.

Issaka LINGANI, Directeur de Publication de l’Hebdomadaire L’Opinion : « 2013 a été le symbole de l’expression vivante de la démocratie »

L’événement qui aurait marqué 2013, je penserais plutôt à un phénomène. Celui de l’expression vivante de la démocratie à travers les débats sur certains sujets tels que le Sénat et l’article 37. D’aucuns ont appelé cela une sorte de crise alors que moi, j’y vois plutôt, la preuve de la vitalité de la démocratie burkinabè. Ça a permis de voir que d’un bout à l’autre du microcosme politique, les gens se battent pour leurs idées, pour faire valoir leurs points de vue, ils se battent pour que le pays aille dans le sens qu’ils souhaitent. C’est très important et cela s’est passé, de mon point de vue, de manière démocratique. Même si quelquefois on a frôlé les limites, avec les incitations à la violence de certains au niveau de l’opposition. Et là aussi, il faut noter un fait important qui est que la majorité de l’opposition structurée, qui compte effectivement dans ce pays, s’est toujours démarquée des appels à la violence. Ces appels ont toujours été le fait de quelques extrémistes. C’est dommage que ce soit même quelquefois des organisations officielles de la société civile qui les font... Ce phénomène, que j’ai qualifié plus haut d’expression vivante de la démocratie, est aussi une victoire, entre griffe, de l’opposition qui a réussi, par exemple sur le Sénat, à faire passer l’opinion selon laquelle, c’est le pouvoir en place qui veut passer en force. C’est vraiment extraordinaire et cela mérite d’être noté comme une victoire de l’opposition ; parce que c’est tout à fait le contraire en ce sens que le Sénat se trouve déjà dans la Constitution. Le Sénat fait aussi partie d’un programme qu’un candidat a défendu au vu et au su de tous, lequel programme a été plébiscité. Donc, le plus naturellement du monde, s’il y avait quelque chose à mettre en place ici, c’est bien le Sénat. Mais l’opposition a réussi à faire croire à l’opinion que le pouvoir veut passer en force. Or, c’est plutôt l’opposition qui a voulu passer en force en imposant que la majorité ne mette pas en œuvre son programme. Le fait que le pouvoir ait écouté et en quelque sorte, ait tempéré sa marche vers le Sénat témoigne d’une grande écoute de sa part. Ce n’était pas évident. Ailleurs, il serait passé en force comme on le dit. On a vu par exemple en France avec le débat sur le mariage pour tous, François Hollande a mis le mariage pour tous dans son programme et au moment de le mettre en œuvre, les gens ont refusé. Ils ont demandé un referendum. Hollande a dit non parce que ce point se trouve dans son programme et ledit programme a été voté. Donc, rien ne l’empêchait de le mettre en œuvre. Il savait bien qu’en partant au référendum, il avait beaucoup de chance de perdre. Il a appliqué la majorité qu’il avait à l’Assemblée nationale pour mettre en place ce programme. Et depuis que le mariage pour tous a été adopté, tout le monde s’est rangé de manière démocratique. Même si de gauche à droit, on attend quelques indignations, en tout cas, les gens se sont rangés et c’est cela la démocratie. Si le peuple burkinabè peut prendre exemple sur cela, ce serait une grande avancée pour la démocratie. Mon vœu est qu’on continue sur la lancée, c’est-à-dire la démocratie participative où tout le monde s’exprime et défend ses points de vue. Et ce, dans le strict respect des cadres définis par la démocratie, par la Constitution et par les lois en vigueur. Si on continue dans ce sens, « Allah Ham doulilahi ! », on verra que le Burkina Faso est vraiment un pays qui avance. À l’endroit de la presse en particulier, je souhaite que nous nous assumions de plus en plus et de mieux en mieux, par rapport à notre responsabilité sociale. Notre responsabilité sociale est très importante, surtout à des périodes où il y a beaucoup de troubles, beaucoup de débats, la presse doit être à mesure de s’élever au-dessus des contingences matérielles et idéologiques pour vraiment créer une sorte de dynamisme qui va favoriser la préservation de l’unité nationale.

Propos recueillis par
Kader PALENFO(palenfokader@yahoo.fr)

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Vos commentaires

  • Le 31 janvier 2014 à 00:46, par leserieux En réponse à : Faits marquants de l’année 2013 : Le point avec les patrons de presse et leaders d’opinion

    2013 a été l’année de la renaissance de l’homme intègre, le début d’un réveil du peuple burkinabè qui a enfin décidé de prendre son destin en main pour faire obstacle à l’oppresseur. vivement, que 2014 soit l’année du grand départ pour le changement escompté par le peuple réel du Faso...Puisse Dieu le tout pissant exhausser le souhait du peuple souffrant.

  • Le 31 janvier 2014 à 10:45, par Kuckass En réponse à : Faits marquants de l’année 2013 : Le point avec les patrons de presse et leaders d’opinion

    Ce Issaka LINGANI là , est d’une de ces races d’Homme pas croyable. bla bla bla !!! En plus trop verbeux. c’est la qualité des hommes faux qui mentent à eux même. Vois tu pas comment le Pr Loada a été court (concis et précis) ? pourtant il pourrait disserter longtemps sur la même question. Heyi !! Lingani, range ta queue.

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