Officiellement, la visite d’amitié et de travail effectuée par Chantal Campaoré, la première dame du Burkina-Faso, à Yaoundé hier 26 janvier 2005 avait essentiellement pour but la préparation de la 2ème conférence des premières dames d’Afrique, en février prochain à Ouagadougou. Mais de sources bien introduites, il a aussi été question pour les deux premières dames, d’échanger sur le passage de témoin prévu à l’occasion de cette conférence.

Car, portée à la tête de Synergies africaines en novembre 2002 pour deux ans, Chantal Biya est arrivée en fin de mandat depuis novembre 2004. Statutairement, elle aurait déjà dû passer le bâton de pèlerin à Chantal Campaoré, jusqu’ici vice-présidente de cette association des premières dames d’Afrique contre le Sida et les souffrances humaines. Beaucoup d’observateurs attendaient d’ailleurs ce changement au sommet de l’Ong, lors de son deuxième anniversaire célébré à Yaoundé en novembre dernier. Les détails techniques et l’impréparation auraient été à l’origine du report.

Sur un tout autre plan, Chantal Campaoré s’est toujours sentie mal à l’aise devant les querelles de leadership auxquelles Chantal Biya et Judith Bongo se livrent depuis un bon bout, au sujet de la lutte contre le sida en Afrique. Avec d’un côté Chantal Biya et ses Synergies africaines, et de l’autre Judith Bongo et sa Fondation des premières dames d’Afrique contre le Sida.

Au Forum Africain pour le développement tenu en octobre dernier à Addis-Abeba en Ethiopie, Chantal Campaoré a pris la parole devant les autres premières dames et de nombreuses autres personnalités du monde pour dire son voeux de voir les deux associations enterrer la hache de guerre et marcher main dans la main. Hier, à Yaoundé, elle est même allée plus loin, pour parler de la fusion. En souhaitant que cela se concrétise à Ouagadougou dans quelques jours. Chantal Biya aurait donné son accord de principe sur la question. En sera-t-il de même pour Judith Bongo ?

Chantal Biya aurait aussi échangé avec son hôte d’hier sur ce qu’il reste à faire pour une exécution totale du plan d’action d’urgence biennal 2003-2005, mis sur pied au lendemain du lancement de Synergies africaines à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé. Un programme qui accorde une place de choix à la réduction de la transmission du Vih de la mère à l’enfant ; à la réduction de la mortalité maternelle et infantile ainsi qu’à l’allègement des souffrances de l’enfant africain.

Réalisations

Sur le plan national, des activités ont été impulsées par Synergies africaines afin de rendre visible la structure. Entre autres, des visites de courtoisie et de promotion auprès des membres du gouvernement camerounais et des représentants du système des Nations unies au Cameroun ; la sensibilisation et l’appui à l’organisation de la caravane du 1er grand tour cycliste international du Cameroun ; la sensibilisation lors de la 8ème édition de la Course de l’Espoir à Buea, la signature de l’accord de siège avec le gouvernement camerounais, le partenariat avec le Pnud lors du lancement de la caravane Internet pour la jeunesse camerounaise ; l’organisation de la campagne d’éducation et de sensibilisation de proximité " Vacance sans sida ", la remise d’un don de 3000 tests de dépistage rapide " Immuno-Comb " au gouvernement camerounais, l’appui logistique et matériel éducatif à quelques associations de personnes vivant avec le Vih/Sida etc.

Autant de dossiers sur lesquels Chantal Biya pourrait édifié son successeur, afin qu’elle s’en inspire.

Par Marie-Noëlle Guichi
Le Messager (http://www.lemessager.net)