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Micro AID : Promouvoir l’éducation et l’accès aux services financiers

Publié le vendredi 24 janvier 2014 à 23h00min

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Micro AID : Promouvoir l’éducation et l’accès aux services financiers

Lutter contre la pauvreté et offrir un cadre professionnel mutualiste pérenne d’intermédiation financière. C’est l’un des objectifs de l’institution Chrétienne Evangélique de Microfinance, Micro-AID. Au cours d’une conférence de presse animée ce jeudi 23 janvier 2014, les responsables de l’institution ont présenté les différentes prestations qu’offre cette banque de Micro-crédit à la population burkinabè.

De cette entrevue avec les hommes de média, on peut retenir que le secteur de l’éducation constitue le domaine de prédilection de Micro-AID. En moins d’un an, les résultats sont à la hauteur des attentes de ses initiateurs, car de juillet 2013 à nos jours, 22 écoles ont déjà bénéficié de l’accompagnement de cette structure de micro-crédit. Le critère d’éligibilité étant d’avoir « commencé quelque chose » en d’autres termes, une personne physique ou morale qui est sûre de lui-même quant à sa capacité d’ouvrir une école. Mais, selon Christopher A. Crane de EDIFY, partenaire de Micro-AID, l’objectif n’est pas seulement d’accorder des crédits à des écoles mais la transformation chrétienne et le changement de comportement sont des valeurs qui doivent être enseignées ». Pour ce faire, 2000 copies de manuel éditées par l’Alliance chrétienne ont été remises aux écoles parrainées par micro-AID. Selon le responsable de l’ONG Association Evangélique d’appui au Développement, Dr Philippe Ouédraogo, cette approche s’inscrit en droite ligne de la loi d’orientation de 2007 qui stipule que tout le monde peut apporter sa contribution dans l’éducation y compris les confessions religieuses. De son avis, « il est reconnu dans le milieu éducatif, que l’aspect spirituel fait souvent défaut. Cela pourrait s’expliquer par le fait que nous avons hérité d’une certaine éducation dite laïc alors que ceux qui nous enseignent ne sont pas forcément des laïcs ». Et le Dr Ouédraogo de renchérir que l’enseignement religieux a sa place. La preuve, « nous avons des centres coraniques où les enfants apprennent l’arabe, des écoles catholiques où les enfants apprennent leur croyance. La loi d’orientation de l’éducation nous donne l’espace de nous exprimer ». L’alliance chrétienne est reconnue par le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation.

Pourquoi le soutien aux écoles évangéliques ?

En réponse à cette question, le Président du Conseil d’Administration de Micro Aid au Burkina Faso, le Dr Elysée Ouédraogo a d’abord rappelé que dans le domaine de l’éducation formelle au Burkina Faso, l’Eglise fait partie des pionniers. De plus, poursuit-il, « que ce soit EDIFY, Micro AID, ce sont des institutions chrétiennes qui connaissent cet environnement qu’est l’éducation. Nous sommes à l’aise avec les écoles chrétiennes parce qu’on connaît l’approche, on sait comment les accompagner, mais on n’a pas forcement la même expérience avec les autres confessions. Toutefois, le Dr Makonen Getu de EDIFY précise pour sa part, que 70 à 80% des enfants qui fréquentent les écoles dites chrétiennes viennent d’autres confessions religieuses. «  Il faut plutôt voir qu’elle est l’audience du peuple Burkinabè qui bénéfice de ce programme, notre intérêt est de contribuer à l’éducation des enfants en général », nous a-t-il confiés. Les promoteurs de ses écoles sont censés recevoir les enfants appartenant à toutes les composantes religieuses.

Taux d’intérêt élevé mais...

Le taux d’intérêt annuel qui découle des financements de Micro-AID est de l’ordre de 8,3%. La réponse du PCA de cette institution à cette préoccupation des journalistes a été, on ne peut plus clair. « si vous avez déjà pris un crédit en banque, vous avez certainement constaté qu’au-delà du crédit emprunté, vous allez payer la TVA sur les intérêts, l’assurance, les frais de compte qu’on vous coupe chaque mois qui ne sont pas moins de 1500F, voire 2000F, alors qu’à Micro AID, c’est 100F. Vous allez vous rendre compte que micro AID offre le meilleur taux de la place  ». Et Elysée Ouédraogo de déplorer le fait que « généralement, les gens confondent soutien, appui et cadeau ». Selon lui, « ce n’est pas la même chose. Nous devons nous éduquer, nous supporter, apprendre nous-même à nous prendre en charge  ». Son assertion est soutenue par le Dr Makonen Getu, car dit-il « l’Eglise a l’habitude de donner gratuitement sans se rappeler qu’elle tue l’initiative de ses membres qui veulent rentrer dans l’entreprenariat ». A tout promoteur qui demande un crédit, qu’il paye avec un intérêt, insiste-t-il avant de conclure « C’est cela être capable. C’est cette culture que Micro AID et EDFY veulent apporter au tissu social burkinabè.

Autres domaines d’intervention de Micro-Aid

En plus du secteur de l’éducation, Mico AID offre à toute personne physique ou morale, sans distinction de religion, de genre, de statut social ou d’ethnie de pouvoir être membre de l’institution, d’ouvrir un compte à travers des prestations telles que l’épargne à vue ou Dépôt A Vue (DAV), l’épargne à terme et la tontine.

Créé en 2006, Micro-AID est une institution chrétienne évangélique de microfinance et d’appui aux initiatives de développement. Au-delà du caractère spirituel, sa vision est d’aider ses membres à réaliser leur potentiel afin de promouvoir un développement holistique et de réduction de la pauvreté.

Eric Ouédraogo (stagiaire)

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