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MCA- Burkina : En attendant la fin du Compact

Publié le mardi 21 janvier 2014 à 23h41min

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MCA- Burkina : En attendant la fin du Compact

Du 14 au 16 janvier 2014, une équipe de journalistes burkinabè a sillonné la zone du Sourou. Organisée par le Millennium Challenge Account du Burkina Faso, le MCA-Burkina, cette caravane de presse avait pour but de visiter quelques projets réalisés ou en cours d’exécution. Et ce à moins de 200 jours de la fin officielle du Compact au niveau du Burkina.

Première étape de la tournée, un briefing rapide au siège du MCA Burkina.

En l’absence des principaux responsables du MCA-Burkina, c’est un agent de la cellule communication, un traducteur interprète comme il le précisera lui-même, qui se chargera de donner quelques éléments d’informations générales avant le départ des caravaniers.

L’on peut ainsi retenir que le Compact du Burkina est financé à hauteur de 444 millions de dollars américains, soit plus de 220 milliards de FCFA par le MCC, le millénium challenge corporation et mis en œuvre par le MCA-Burkina.

Suite à une consultation effectuée à la base dit-on, les grands axes d’intervention ont ainsi été retenus ; à savoir l’appui à l’agriculture, les infrastructures, le foncier ainsi que le projet bright 2 concernant l’appui à la scolarisation des filles.

Autre repère chronologique, c’est en 2005 que l’éligibilité du Burkina a été prononcée ; une année plus tard c’était la soumission du compact ; laquelle sera elle-même suivie en 2008 de la signature officielle aux USA des documents finaux de mise en œuvre en présence du président Blaise COMPAORE. C’est finalement le 31 juillet 2009 que l’effectivité du projet sera constatée.

Depuis lors c’est une unité de coordination qui dirige les opérations ; le MCC quant à lui est présent à travers une représentante résidente à Ouagadougou.

Débuts difficiles

Ceci étant, nous prenons la route ou du moins nous embarquons dans un voyage qui sera tout sauf une partie de plaisir.

En effet, à la place du véhicule de 18 ou 22 places qui était censé avoir été exigé (avec de l’air conditionné à cause de l’état poussiéreux du tronçon à parcourir) suite à un appel d’offre passé avec un prestataire, c’est un minicar d’à peine une quinzaine de places qui est affrété. Les journalistes devront finalement s’en contenter et se serrer à l’intérieur telles des sardines et le tout dans une chaleur accablante.

Mais le plus dur était sans doute à venir. En effet, suite à un contrôle effectué par la gendarmerie (dont il convient par ailleurs de saluer le travail et la vigilance) une autre surprise nous attend : le conducteur du véhicule n’a pas ses documents en règle encore moins ceux du véhicule qu’il conduit pourtant. Il avouera lui-même que son véhicule ne disposait pas de la visite technique. C’est l’étonnement général et la colère au sein de la délégation ! Et certains de s’interroger ouvertement : « comment le MCA a-t-il pu se laisser traiter ainsi ? » Que faire alors… ? Remonter dans le véhicule ou exiger sur-le-champ un nouveau bus ? Le chauffeur quant à lui est confus et assiste impuissant à son procès.

Finalement un compromis est trouvé… Passé le stade de la verbalisation du chauffeur par les gendarmes, ce dernier devra conduire son bus ‘’sans papiers’’ jusqu’à l’étape de Koudougou ou un nouveau véhicule plus acceptable est mis à la disposition des journalistes.

80 kilomètres de goudron à réaliser

Mais avant de disposer enfin de ce nouveau bus, les caravaniers auront pu constater l’état d’avancement des travaux de bitumage de la route Sabou-Koudougou-Didyr-Réo, longue de plus de 80 km dont une vingtaine est déjà réalisée.

Le coût total du chantier est estimé à 22 milliards de FCFA. Selon les responsables du chantier, les travaux avancent convenablement et les délais seront respectés, promettent-ils.

Bien avancé également si l’on en croit l’équipe d’experts qui travaillent à la réhabilitation des vannes de Léry sur le Mouhoun et qui permettra de disposer à court terme d’ouvrages de qualité en matière d’approvisionnement en eau, afin d’appuyer les travaux de production au niveau des périmètres irrigués de Dî et de Niassan.

Périmètres irrigués à cultiver

Du reste à Dî, ce sont des milliers d’hectares, plus précisément 2 240, qui attendent d’être utilisés et mis en valeur afin de favoriser la production de vivres pour la consommation locale. Sur place, en tout cas, ce sont des dizaines de femmes que nous trouvons en train de s’affairer.

Comme elles l’ont laissé entendre, pour elles, le défi de la productivité constitue un enjeu de taille à la fois au niveau individuel mais également sur un plan collectif.

Aussi, grâce à la synergie d’action entre l’entreprise chargée de l’aménagement des périmètres irigués et les structures d’encadrement des productrices, les prévisions sont-elles des plus optimistes.

Dans cette optique le lancement de la réhabilitation de quatre marchés agricoles ruraux le 16 janvier 2014 à Gassan représente sans aucun doute un investissement qui viendra apporter une aide considérable aux producteurs de la zone ; notamment à ceux de Dî, de Gouran et de Soubakaniedougou en plus, bien évidemment de ceux de Gassan.

Au total ce sont près de 1700 producteurs qui disposeront d’un outil économique capable de les aider à rentabiliser leur travail et éviter ainsi les déperditions dues notamment aux longues distances à parcourir pour rechercher des aires d’écoulement de leurs produits. Le coût du projet est évalué à plus d’un milliard de FCFA, selon le coordinateur national du MCA, Bissiri Joseph Sirima.

Les TIC dans l’agriculture

L’autre innovation majeure dans le cadre du projet de développement de l’agriculture, le PDA, c’est sans aucun doute la présentation du système d’information sur les marchés agricoles.

Un système qui permet aux producteurs mais également au grand public de disposer des informations relatives aux prix des produits sur les marchés couverts par le projet via le téléphone portable (sms).

Le Simca comme il se présente promet et promeut un accès à l’information la plus transparente possible grâce à un réseau de collecteurs de prix. Toute chose qui garantit un niveau de professionnalisme dans le travail.

Suite à son lancement le projet sera soumis à un appel d’offre en vue d’en confier la gestion à un repreneur privé.

Vivre de l’aviculture améliorée

A Lanfiéra par contre l’heure est déjà à la satisfaction chez Démé Messita. Et pour cause elle est l’une des heureuses bénéficiaires du projet promotion de l’aviculture traditionnelle améliorée.

Grâce à cette initiative, Assita et son mari ont pu ensemble réaliser d’abord la construction de poulaillers avec des matériaux locaux. Par la suite le MCA à travers ledit projet, leur est venu en aide avec un « kit incitatif » constitué de tôles, d’un coq améliorateur des poules ainsi que d’autres matériaux dont l’utilité s’est rapidement avérée nécessaire sur le terrain de la pratique.

Aujourd’hui en terme de résultats, l’avicultrice qui ne manque pas de mots pour reconnaître les mérites de l’initiative ; elle en est aujourd’hui à 80 poules sur la centaine de têtes dont elle disposait il y a peu et qu’elle est parvenue à vendre.

Ce qui lui a permis d’engranger près de 300000FCFA de recettes qui lui ont permis d’étendre son activité en achetant des moutons, puis de payer la scolarité de ses enfants ainsi que les intrants nécessaires à la poursuite de ses activités qu’’elle mène, faut-il le souligner, dans une partie de sa concession. Bref elle et son mari ont le sourire.

Le foncier et sa gestion quotidienne

En matière de sécurisation foncière, le constat fait sur le terrain montre une nette amélioration dans la compréhension de la problématique et de sa gestion par les structures au niveau local.

Aussi bien à Sono qu’à Dî, le MCA a pu aider à la construction d’infrastructures parmi lesquelles de nouveaux sièges pour les communes en question.

Mais c’est surtout sur la question du foncier qu’un accent particulier a été mis. Aussi bien dans la formation que dans l’information, la sensibilisation, les populations locales ont pu apprécier par elles-mêmes la dynamique de progrès enclenchée à ce niveau.

En témoigne la délivrance des attestations provisoires de foncier rural à de nouveaux bénéficiaires.

C’est le cas dans la commune de Dî ou dix personnes ont reçu officiellement leurs documents. De quoi éviter désormais les désagréments liés à la possession ou à la non possession d’un titre foncier.

Bilan satisfaisant du Compact du Burkina selon Bissiri joseph SIRIMA

A la fin de la caravane et au vu des constats faits sur le terrain, c’est un coordonnateur visiblement très satisfait qui s’est prêté aux préoccupations des journalistes.

Il laisse entendre que le Compact du Burkina fait partie de ceux qui donnent le plus de satisfaction au MCC et au gouvernement américain ; aussi bien par la qualité de son management que par le niveau de mise en œuvre des engagements pris.

Pour Bissiri joseph SIRIMA, contrairement à d’autres exemples, les projets sont bien exécutés au Burkina et le taux d’exécution global du projet est de 86%. Même s’il reconnaît que dans le cadre d’un éventuel renouvellement du compact, cela dépendra de l’appréciation finale que fera le partenaire principal, c’est-à-dire le gouvernement américain. Néanmoins, il se veut optimiste.

Juvénal SOME

Lefaso.net

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