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Mgr Philippe OUEDRAOGO : Un cardinalat mérité

Publié le lundi 20 janvier 2014 à 00h17min

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Mgr Philippe OUEDRAOGO : Un cardinalat mérité

Les catholiques burkinabè ont donc un nouveau Cardinal. En la personne de Mgr Philippe OUEDRAOGO, par ailleurs Archevêque métropolitain de Ouagadougou. Ainsi en a décidé le pape François qui l’a fait au même titre que 16 autres personnalités religieuses à travers le monde.

On peut le dire c’est la joie et le soulagement au sein de la communauté catholique du Burkina ou le temps commençait à se faire long depuis le sacre du Cardinal ZOUNGRANA il y a plusieurs décennies. Suscitant parfois des commentaires aussi bien de la part des fidèles qu’au niveau de la hiérarchie de l’Eglise catholique elle-même.

Le 22 février 2014 à l’occasion du prochain consistoire, l’heureux élu sera créé (selon la terminologie officielle) en même temps que quinze autres personnalités à travers le monde.

Notons que pour l’occasion, la Côte d’ivoire aura le troisième Cardinal de son histoire.

De fait la création de Mgr Philippe OUEDRAOGO n’est pas une surprise et ce depuis son départ de Ouahigouya pour l’Archidiocèse de Ouagadougou il y a quelques temps de cela et suite au départ à la retraite de Mgr Jean Marie COMPAORE.

En outre la récente nomination d’un évêque auxiliaire à ses côtés officiellement en raison de la charge de travail importante, n’aura été que la dernière marche pour accéder à une consécration attendue et scrutée à travers les propos des officiels et du clergé.

Le choix d’un engagement

A bientôt 70 ans le nouveau cardinal burkinabè (qui a tout du François à l’africaine tant par le style que par les paroles) s’est imposé à travers un mélange à la fois de simplicité et de rigueur personnelle ; le tout habillé d’un discours en faveur des couches défavorisées. Toute chose qui, dans un contexte politique et social très chargé n’est pas pour déplaire à une majorité de burkinabè.

Du reste bien de gens n’ont pas hésité à voir sa marque dans le message des évêques du Burkina sur la situation nationale et qui avait fortement secoué l’establishment politique local. Idem dans le débat sur le très controversé Sénat et sur les réformes politiques autour desquels la position de fermeté affichée par l’Eglise n’a pas évolué.

Aussi ce nouveau sacre venu tout droit du Vatican (présenté par les analystes comme l’une des diplomaties les plus actives et les plus efficaces dans le monde) apparait-il comme une marque de confiance voire une légitimation dans le contexte actuel.

Certes les autorités burkinabè se sont officiellement félicitées du choix d’un nouveau Cardinal pour le Burkina. Dans les faits pourtant elles savent que c’est loin d’être un « non-événement ».

A Dori, à l’occasion des célébrations des festivités du 11 décembre 2013, l’on a ainsi pu constater la distance (au propre comme au figuré) qui séparait le Chef de l’Etat burkinabè des Evêques.

Ce cardinalat naissant pourrait-il alors contribuer à les rapprocher ? Pourquoi pas… A condition toutefois qu’ils parlent tous le même langage. Or pour l’instant ce n’est pas encore le cas.

Juvénal SOME

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2014 à 11:49, par Augustin B. OUEDRAOGO En réponse à : Mgr Philippe OUEDRAOGO : Un cardinalat mérité

    Formidable choix de sa sainteté le pape François.

    L’Esprit est à l’œuvre dans le vacarme de notre quotidien.

    J’ai personnellement connu monsieur l’abbé Philippe OUEDRAOGO de longue date, comme curé de ma paroisse natale d’abord. J’ai toujours à l’esprit cette phrase qu’il ne cesse de nous répéter sous différentes formulations dans ces sermons : « le véritable missionnaire c’est le saint ; la seule façon d’être chrétien devant le pauvre, c’est de l’aider ». Cette phrase qui ne se trouve peut-être pas dans les évangiles vient certainement d’une centième méditation des écritures et d’une continuelle adoration du très saint sacrement.

    Mgr Philippe a vécu et expérimenté en premier les conseils de foi qu’il nous donnait. C’est un homme fort de caractère devant l’épreuve mais aussi très vulnérable et sensible devant la souffrance des autres. Il a réussi à rassembler en lui le zèle de Marthe et la contemplation de Marie, les sœurs de Béthanie. C’est l’un des rares personnages que j’ai vu gérer tant de monde et sur tant d’année sans récolter à ma connaissance aucune reproche négative de ses sujets.

    Je trouve normal que c’est précisément le pape François qui l’élève au rang de cardinal : sur beaucoup de points, ils se ressemblent. Par leur proximité aux pauvres et aux faibles, ils ont dû se reconnaître comme des frères dès les premiers moments de leur rencontre à Rome.

    Bien cher éminence Philippe cardinal OUEDRAOGO, avancez en haute mer de la foi.

    Quand les courants contraires et violents menaceront de sombrer le navire ecclésial, juste appeler le Maître de l’histoire JC et tout s’apaisera, fougue de vents et nervosité de tempête se tairont, car l’Esprit est à l’œuvre dans le vacarme de nos cités, dans les vicissitudes de notre histoire.

    Que le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu d’Israël,... soit la lampe sur votre route et la lumière sur votre chemin.

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