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Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

Publié le mardi 7 janvier 2014 à 06h29min

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Maintenant c’est fait, c’est connu. Roch Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et Salif Diallo, qu’on qualifie d’anciens ténors du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont rendu leur démission de ce parti. Avec eux, bien d’autres militants et non des moindres. Pour le moment, leur destination reste inconnue. Dans tous les cas, soit ils créent un parti politique, soit ils rejoignent un autre déjà existant de l’opposition ou de la majorité.

Roch, Salif et Simon ont donc décidé, en prenant leur courage à deux mains, de déstabiliser avec fracas ce qu’ils ont eux-mêmes construit. Parce qu’ils ne se retrouvent plus dedans. En effet, ils reprochent, à leurs anciens camarades de parti, d’avoir « liquidé les nombreux acquis chèrement conquis ». Si bien que les « démocrates et progressistes qui l’ont fondé dans le but d’en faire un instrument de conquête démocratique et sociale ne s’y reconnaissent plus ».
Pour Roch et les démissionnaires, c’est comme si la démocratie avait foutu le camp au CDP et au plan national. Le constat qu’ils font est que « au lieu d’engager un débat préalable sur ces questions controversées, nous sommes en train d’assister à des tentatives d’imposer la mise en place du Sénat au forceps et à des velléités de réviser la Constitution dans le but de sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels dans un contexte où le peuple est profondément divisé ».

Ainsi, le cordon semble définitivement rompu entre eux et Blaise Compaoré qui, le 12 décembre à Dori, disait que le Sénat sera mis en place. En même temps, il disait que le peuple peut être consulté à travers un référendum sur justement « ces questions controversées » s’il y a « nécessité ». Et pourtant, Blaise Compaoré n’a dit que ce Roch, Salif et Simon ont dit et soutenu depuis des années. En effet, c’est au moment où Roch Marc Christian Kaboré était président de l’Assemblée nationale (il est le seul à y avoir passé dix ans) que le Sénat a été inscrit dans la Constitution. En clair, on peut lui reprocher aujourd’hui d’avoir voté ou fait voter le Sénat. Il était encore en ce moment membre très influent du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qu’il pourfend aujourd’hui. C’est encore le même Roch Marc Christian Kaboré qui avait, à l’issue du 4e congrès du CDP alors qu’il venait d’être reconduit pour un deuxième mandat déclarait le 25 juillet 2009 que « nous avons lors de nos discussions estimé que pour consolider la démocratie, il faut que nous revisitions tous les textes, y compris la Constitution ». Dans son discours d’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale le 3 mars 2010, alors qu’il en était le président, il soutenait à propos de la révision de la Constitution que c’est « à l’aune de ses dispositions (ndlr : les dispositions portant révision de la Constitution) que nous devons apprécier tout éventuel projet ou proposition de loi constitutionnelle ou référendaire, en ayant à l’esprit ce principe intangible qui veut que seul le peuple soit souverain pour trancher en dernier ressort et se doter des institutions qu’il souhaite établir ».

Le 6 février 2010, à l’occasion d’une conférence de presse dans le cadre du 14e anniversaire du parti, il disait ceci à propos de l’article 37 de la Constitution : « la limitation du mandat dans son principe est antidémocratique. Il va contre le droit du citoyen à choisir qui il veut ». Plus loin, il soutient que malgré toutes les thèses développées, le Burkina est bien dans un régime démocratique et qu’en la matière, le principe du débat démocratique doit être respecté. De l’alternance, il disait qu’elle est « un combat entre partis pour la conquête du pouvoir politique. C’est à l’opposition de faire son autocritique et éviter la courte échelle ».

Simon Compaoré qui était à ses côtés en sa qualité de vice-président du parti et président de l’Alliance de la mouvance présidentielle ajoute : « si ceux d’en face ne savent pas ce qu’ils veulent, nous, nous savons ». Depuis ce 4 janvier 204, ils savent ce qu’ils veulent. Après tout ça ???

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2014 à 00:02, par vérité no 1 En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    Ehhhhh arrêtez le massacre ! Roch a reconnu son erreur et c’est une manière de demander pardon au peuple et la lutte continue pour l’alternance. Nul n’est infaillible. Le danger c’est de ne pas reconnaître ses erreurs. Quand a vous journalistes pro-pouvoir, docteurs es attalakous, je vous prie de joindre le nouveau groupe pour un changement meilleur, faites confiance et mettez l’intérêt pubic en avant au detriment de vos intérêts personnels, c’est le Burkina qui y gagnerait. Vous representez le quatrième pouvoir et le peuple compte sur vous car les 3 autres pouvoirs ont banalement échoués.

  • Le 8 janvier 2014 à 00:03, par vérité no 1 En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    Ehhhhh arrêtez le massacre ! Roch a reconnu son erreur et c’est une manière de demander pardon au peuple et la lutte continue pour l’alternance. Nul n’est infaillible. Le danger c’est de ne pas reconnaître ses erreurs. Quand a vous journalistes pro-pouvoir, docteurs es attalakous, je vous prie de joindre le nouveau groupe pour un changement meilleur, faites confiance et mettez l’intérêt pubic en avant au detriment de vos intérêts personnels, c’est le Burkina qui y gagnerait. Vous representez le quatrième pouvoir et le peuple compte sur vous car les 3 autres pouvoirs ont banalement échoués.

  • Le 8 janvier 2014 à 07:45 En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    Oui, après tout ça on peut changer. Car l’homme puissant, c’est celui qui se rend compte de son erreur et décide même de faire demi-tour. Voilà. En son temps, les Burkinabè n’étaient pas exigeants en matière de gouvernance. Alors ils ont proposé de maintenir Blaise. Actuellement, les Burkinabè ont montré un autre visage. Alors les Roch, Salif et Simon ont décidé de les suivre. Vous même journalistes, dans votre vie, vous n’avez jamais fait demi-tour dans vos jugements sur vos proches ou vos idées ? Car comme le dit l’adage, SEULS LES IMBECILES NE CHANGENT PAS.

  • Le 8 janvier 2014 à 08:12, par sidnoma En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    Bien analysé mais comme disait ALPHA Blondy "seuls les imbéciles ne changent pas" Si les demisionnaires veulent s’amender tant mieux. Car on peut être musélé dans un parti où le présidum dirige les débats par des bouts de papier (ordres de dire ça et ça ) reçus de qui on sait.

  • Le 8 janvier 2014 à 08:24, par VERGES En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    TOI KANI TU ES CONNU POUR ETRE CELUI QUI MANGE DANS LES MAINS DE SOUNGALO ET DE SALIA......A BOBO TU ES LA VOIX DE SON MAITRE...QUEL JOURNALEUX !!!!

  • Le 8 janvier 2014 à 10:26 En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    hahahahahahahaha.......la politicienne du cdp qui se croit journaliste sort encore pour nous étaler ses salades indigestes. ils sont partis et nous savons qu’ils ont assez mangé mais cette fois-ci en partant,ils ont décidé de mettre du sable dans votre couscous,vous qui ne voulez pas quitter pas la table du mangement. c’est tout à leur honneur. moi j’ai toujours vomi les cdpistes mais cette fois-ci je salue leur acte car pour vos jours sont comptés et n’oublie pas de le dire à ton analphabète que tu conseilles à la mairie. une chose est sûre,après votre déchéance,on se fera un malin plaisir d’exhumer tes conneries.

  • Le 8 janvier 2014 à 16:20, par François En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    Après tout ça, c’est la marque des grands hommes qui savent reconnaitre qu’à un moment de leur vie, ils se sont écartés de la bonne voie. Après tout ça, il n’y a que les imbéciles qui refusent de changer. Nous sommes tous burkinabé et nous connaissons la valeur du pardon, si ton blaise reconnait aujourd’hui ses erreurs, je parie que même Mariame Sankara lui fera un bon accueil chez elle. Le pardon, c’est la marque d’un peuple qui grandit

  • Le 8 janvier 2014 à 18:15, par LEWILL En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    Audrianne, Tu commences déjà à t’inquiéter pour ton avenir au CDP et au Burkina ? Ce n’est que le début du commencement.......

  • Le 9 janvier 2014 à 16:58, par seg En réponse à : Autant le dire… : Ce qu’ils disaient de l’article 37, de l’alternance et …

    Merci Kani pour ces rappels.

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