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Parcellisation et vente du lycée Promotion : Des jeunes de Sarfalao s’opposent

Publié le dimanche 5 janvier 2014 à 15h38min

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Parcellisation et vente du lycée Promotion : Des jeunes de Sarfalao s’opposent

Deux hectares. C’est la superficie du lycée Promotion de Bobo cédée par son promoteur à un prix encore inconnu. Un « deal » auquel la jeunesse du quartier Sarfalao compte faire blocus. Parce qu’à leur entendement, le terrain a été cédé au promoteur pour en faire un usage social et non pour en revendre. Et vendre la moitié du lycée Promotion, c’est privé les sportifs de leur centre de loisir (ce terrain abrite le terrain de jeu le plus sollicité du quartier) selon la jeunesse, dont une partie est au front.

Vendredi 03 janvier 2014. Comme d’habitude, l’on retrouve des sportifs sur le terrain de jeu du lycée Promotion de Bobo-Dioulasso. Espace par excellence des rencontres sportives, politiques et religieuses…, ce terrain est très sollicité. Mais depuis quelques jours, des agrégats sont venus confirmer ce qui relevait encore de la rumeur (la vente du terrain), infondée et impossible pour les inconditionnels de cet espace. Qui a connu l’émergence des cadres Etalons d’hier et d’aujourd’hui ( Mahamoudou Zongo Bébéto, Abdoulaye Soulama, Alain Sibiri Traoré…). Retour au terrain et au foot. Nos joueurs d’un jour sont joviaux. A la limite, insouciantes. Après plus d’une heure de foot, c’est la pause et l’attroupement sous un arbre. De près, on se rend compte que ce ne sont pas que des jeunes qui jouaient. Ou du moins, des personnes qui pensent forcement faire carrière dans le foot. Il faut dire que le groupe est homogène en âge (20 à plus de 40 ans) et forcement en étude (élève à enseignant universitaire). Après un bref rappel de l’Etat des cotisations pour un cocktail de début d’année, l’on rappelle le contexte si particulier et si angoissant de ces derniers jours. La vente de deux des quatre hectares du lycée Promotion de Bobo, le terrain de sport y compris.

En attendant le fondateur, on enlève les bornes

Après avoir mis tout le monde sur le même diapason d’information, on informe le groupe d’une rencontre avec le fondateur. Obligé de communiquer autour de l’opération de vente d’une partie du lycée après l’arrêt des travaux du nouvel acquéreur par des jeunes. Mais en attendant, l’on donne des orientations « Il faut arracher les bornes ». Et elles ont été arrachées. Place maintenant à l’attente du Fondateur. Peu après 9 heures, un vieil homme, d’un certain âge débarque. Ignore le groupe et se dirige dans son bureau. Quelques temps après un groupe de six personnes le rejoignent. Après les formalités d’usage, droit au but. Les jeunes s’expliquent et le vieux réplique. L’inquiétude est fondée, la partie du terrain a belle et bien été vendu par le proviseur au témoin de mariage de son fils cadet dont il a tenu a gardé secret le nom.

Ce qu’Abel Palm ignorait

L’histoire du lycée Promotion, c’est leurs histoires. C’est leurs vécus. Et des témoignages, l’on a appris que l’actuel gouverneur de la région des Hauts-Bassins était dans l’espace à l’avènement du lycée Promotion. Où, l’argument de construction d’une école a été pour beaucoup dans le départ des occupants d’alors en 1978. De 1978 à nos jours, beaucoup de familles, d’amis ont été séparé et pire il y a des anciens concessionnaires qui n’ont toujours pas trouvé de logement à Bobo. Mieux, les baroudeurs ont depuis des informations sur le statut de l’espace du lycée Promotion. Le fondateur n’a pas de titre foncier. Il a obtenu le lieu avec l’obligation d’en faire un usage social, de construire une école. A ce titre, il a simplement payé des taxes de jouissance (12.000.000 FCFA), avec la promesse de faire un investissement de 40 millions. 12.000.000 de F CFA pour 40 000 m2, ça ressemble à de l’arnaque (si c’est pour revendre) même si pour sa défense, Abel Palm avait des arguments.

Le fondateur tremblote et se laisse aller à des explications

Visiblement pas à l’aise, le fondateur du lycée Promotion a tenu à rassurer la jeunesse. Même avec la vente des deux hectares, il y aura toujours un terrain de foot. « Je ne pensais pas que j’allais porter préjudice à quelqu’un en vendant mon terrain. En réalité, le lycée à des difficultés et jusqu’à présent, aucune banque n’a voulu nous accordé un prêt », ce sont là quelques argument du fondateur à l’adresse des jeunes. A l’entendre, depuis sa création, c’est la première fois qu’il dirige son établissement. Etant lui-même consultant, il a trouvé son établissement dans un enlisement financier. De 1 800 élèves, il y a de cela quelques années, l’établissement ne comptait que 318 élèves pour l’année scolaire 2012-2013 et un peu plus de 600 élèves pour 2013-2014. Conséquence, des impayés et dettes se sont accumulés imposant du même coup un plan de restructuration. C’est ce qui a conduit Abel Palm à vendre 20.000 m2 au témoin de mariage de son fils cadet. En attendant un bras de fer qui ne manquera pas dans cette affaire, l’adjoint au maire de l’arrondissement 5 de Bobo, Christophe Sanou a suggéré l’arrêt des travaux. Le temps que le maire Seydou Sanou ne rentre de son voyage pour statuer sur la question.

Ousséni BANCE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 janvier 2014 à 10:30 En réponse à : Parcellisation et vente du lycée Promotion : Des jeunes de Sarfalao s’opposent

    Nos pauvres parents ont effectivement été déguerpis de cette zone en son temps ; beaucoup en ont perdu la vie à ce jour soit pour n’avoir pas pu supporter le reste de leur vie ces séparations douloureuses ou pour d’autres raisons. Aujourd’hui, laisser brader cet espace n’est pas normal, tout au plus la mairie de l’arrondissement peut récupérer l’espace pour une viabilisation éventuelle ou bien il faut répartir depuis le temps de ceux qui ont sauvagement été déguerpis et les attribuer ces parcelles. C’est quoi cette histoire de témoin de mariage dans une histoire qui concerne toute une communauté ? Comme le maire est aussi un ancien dealer de parcelles on ne sait pas ce qu’il viendra dire de retour de son voyage. Dans tous les cas c’est un poudrière qui peut péter à tout moment. Notre ville a quand même une histoire qu’il faut commencer à respecter, on ne peut pas être dans ces éternels recommencement.

  • Le 6 janvier 2014 à 19:09 En réponse à : Parcellisation et vente du lycée Promotion : Des jeunes de Sarfalao s’opposent

    les espaces à usage social doivent le rester

  • Le 6 janvier 2014 à 20:38, par YO En réponse à : Parcellisation et vente du lycée Promotion : Des jeunes de Sarfalao s’opposent

    En principe, on peut pas parceller et vendre l’espace d’un établissement sans déclassement préalable en conseil des ministres. Je propose aux jeunes de se trouver un bon défenseur (juridique) pour barrer la route à cet acte illégal et antisocial. Si le monsieur ne peut plus exploiter le terrain comme établissement, il le remet à la commune qui trouve un autre promoteur.

  • Le 6 janvier 2014 à 20:58, par Mogho-naba de Kidal En réponse à : Parcellisation et vente du lycée Promotion : Des jeunes de Sarfalao s’opposent

    En principe dans les vrais états de droits ce type de transaction immobilière est impossible parce qu’il y’a détournement d’objectif. Un terrain attribué pour ériger des infrastructures sociales notamment ne peut faire l’objet de spéculation. Le maire de l’arrondissement concerné doit mettre son veto à ces pratiques mafieuses. Le promoteur n’a pas un titre foncier mais permis s’il est défaillant dans son projet initiale la mairie ou l’état doit récupérer le terrain à titre conservatoire pour les besoins de la collectivité. Jeune de Sarfalao votre lutte est juste je vous soutiens à 100%.

  • Le 7 janvier 2014 à 09:53, par fadia tchèlo En réponse à : Parcellisation et vente du lycée Promotion : Des jeunes de Sarfalao s’opposent

    En effet et en règle générale ce sont des gens qui trompent la conscience de la population par ces genres de jeux en achetant soit des parcelles ou des terrains dans le cadre du social et ils les revendent après dix ou vingt années dix fois plus cher qu’a l’acquisition comme un compte bloqué en banque. Cher TOUT LE MONDE restons vigilants sinon beaucoup d’autres choses pourront se substituer à cette manie......

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