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Retour de bâton pour Me Sankara

Publié le jeudi 27 janvier 2005 à 07h10min

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“Dura lex sed lex !” Me Stanislas Bénéwendé SANKARA qui devrait être au parfun de ce dicton est en train d’en faire l’amère expérience et à l’image du bourreau qui a peur du gourdin, il se démène dans tous les sens pour s’y soustraire.

Piteux spectacle ; au point qu’on se demande s’il faut en rire ou en pleurer, d’autant que perdant tous ses moyens, l’homme apparaît sous sa véritable nature : un calculateur froid et cynique, prêt à tout pour parvenir à ses desseins.

C’est vrai qu’un défenseur de la veuve et de l’orphelin pris en flagrant délit en train de détrousser de pauvres travailleurs déflattés, çà fait un peu désordre, surtout pour la renommée qu’il s’est faite. Assurément il aura du mal à expliquer le sport auquel il se livre actuellement, une série de figures de haute voltige pour tenter d’échapper à l’implacable force de la loi, celle-là même qui, quand elle tarde à venir a en fait reculé pour mieux frapper. Depuis le temps qu’il fait baver les 33 ex-travailleurs il aurait dû s’attendre à ce que le retour de bâton soit particulièrement douloureux ! Ah impunité, quand tu nous tiens !

Inutile de revenir sur la longue et tumultueuse histoire de cette saga digne des plus grandes séries maffieuses holiwoodiennes, sinon qu’à rappeler qu’aux termes du protocole d’accord signé en 1998 entre l’Etat, propriétaire de X9 et les travailleurs licenciés de fait, ceux-ci devaient percevoir leurs droits légaux, leurs indemnités de licenciement, etc. entre les mains de leur avocat, Me SANKARA. Depuis lors 33 d’entre eux courent vainement derrière leurs droits.

Balancés de médiateur en médiateur, ils avaient fini par avoir recours à la justice, laquelle les déboutera en 1e intense à la faveur d’une pirouette qu’elle corrigera en leur donnant pleinement raison en appel. Si légitimement les ex-travailleurs avaient espéré voir enfin le bout du tunnel, mal leur en a pris puisqu’après le délibéré du 16 janvier 2004, il leur a fallu attendre le mois d’août pour entrer en possession de l’arrêt, l’enregistrer et le transmettre à un huissier pour exécution. Ce qui devrait passer comme une lettre à la poste va coincer de manière aussi incompréhensible qu’incongrue.

En effet, non seulement ledit huissier ne s’exécute pas comme le lui commande la loi, mais il tergiverse et laisse entendre devant l’incompréhension de ses mandants qu’il est l’objet de pressions multiples et de toutes parts. Les noms du Bâtonnier de l’ordre des avocats, ci-devant Me Barthélemy KERE, qui, par pure coïncidence a été le liquidateur de X9, tout comme celui du président de l’ordre des huissiers sont cités entre autres. Ceux-ci tout naturellement démentent toute ingérence dans le dossier.

Toujours est-il que les 33 se verront obligés d’interpeller le Ministère de la justice pour faire respecter la loi, ce qui fera bouger le dossier avec la saisie non sans moult tergiversations des comptes de Me SANKARA. Tout aussi naturellement celui-ci n’avait pas attendu et avait bien fait les choses n’y laissant que quelques « misérables » billets (certainement de la gamme 92).

Voyant que la loi lorgnait vers ses autres biens le voilà qui introduit auprès de la justice une requête de sursis à l’exécution de la condamnation au motif qu’il s’était pourvu en cassation et que s’il gagnait, les 33 ne pourraient pas lui rembourser ce qu’ils auraient perçu ! Lamentable, pour ne pas dire abjecte !

A l’évidence la morale semble n’avoir jamais élue domicile dans certains coins du Faso ! Car, à le croire lui-même, il aurait remis l’argent des 33 en de bonnes mains : celles des délégués du personnel ! Puisqu’ils sait où se trouve l’argent et qu’il sait que tôt ou tard il parviendra aux 33 pourquoi s’inquiète-t-il ?

En vérité l’arnaque apparaît aujourd’hui aux yeux de tous les 57 millions des 33 n’existent plus ! Me SANKARA le sait ! Il l’a avoué. A la justice de savoir comprendre. Les 33 n’ont que trop attendu et ils sont Burkinabè comme vous et moi et ne sauraient être d’éternels « banis » ! Trop ce serait vraiment trop ! Non à l’impunité et surtout, la loi doit être la même pour tous y compris Me SANKARA !

Par Faèz
L’Opinion

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