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Conflits en Afrique de l’Ouest : Djibril Bassolé défend les médiations du président Blaise Compaoré

Publié le mardi 10 décembre 2013 à 00h43min

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Conflits en Afrique de l’Ouest :  Djibril Bassolé défend les médiations du président Blaise Compaoré

« Processus de médiation du Burkina Faso dans les conflits en Afrique de l’Ouest : cas du Mali et de la Côte d’Ivoire ». C’est le thème d’une conférence animée par Djibril Yipéné Bassolet, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération décentralisée du Burkina Faso au Centre Berthelot à Lyon. Deux heures durant, il a expliqué les raisons pour lesquelles le président Blaise Compaoré est fréquemment sollicité pour les médiations des conflits. C’était le 28 novembre 2013 en présence de l’ambassadeur du Burkina en France Eric Y. Tiaré et Simon Compaoré, ancien maire de Ouagadougou.

Devant une assistance composée essentiellement d’étudiants en Science politique, de Droit etc., de professeurs d’universités, de Burkinabè vivant à Lyon, le ministre Djibril Bassolé a d’abord fait l’historique des conflits qui ont nécessité la médiation du Burkina Faso. La toute première date de 1990-1993 au Togo, suivie de celles de 2005-2006 encore au Togo, de 1992-1995 au Mali, de 2000-2007 en Côte d’Ivoire, de 2009-2010 en Guinée-Conakry puis enfin depuis 2012 au Mali. Pourquoi ces implications donc ? Le chargé des Affaires étrangères et de la Coopération décentralisée soutient que l’implication du Faso dans la résolution des conflits résulte de sa Constitution. Une Constitution dont le préambule, indique le ministre, réaffirme le désir du Burkina Faso de promouvoir la paix, la coopération internationale, le règlement pacifique des différends entre Etats dans la justice, l’égalité, la liberté et la souveraineté des peuples. Pour en venir exactement à la sollicitation du Pays des hommes intègres comme médiateur dans les crises ivoirienne et malienne, les raisons sont diverses.

Pays voisins à ces deux Etats, le Burkina Faso, selon Mr Bassolé, a toujours eu un intérêt pour la paix et la sécurité. Aussi, a-t-il une tradition d’ouverture et d’accueil qui date de la période coloniale. Il y a également la connaissance des différents protagonistes et acteurs des deux crises de même que leur environnement. A tout cela, il faut ajouter, souligne le ministre « le bon exemple de gouvernance de paix, de stabilité et de cohésion sociale qui caractérise le Burkina qui a su renforcer sa crédibilité en tant que pays médiateur, suscitant la confiance des parties dans la conduite des processus de médiation ». Voici donc en gros ce pourquoi Blaise Compaoré a toujours l’aura quant à la résolution des crises en Afrique de l’Ouest. Sans s’attarder sur les causes des crises qui sont généralement des considérations politiques et socio-économiques, il a fait savoir les démarches « méthodiques, cohérentes et pacifiques » du Président du Faso pour résoudre la crise ivoirienne. Ces démarches ont aboutie à la signature de plusieurs accords facilitant du même coup l’organisation des élections. Quant à la crise malienne, elle a pour source une revendication identitaire, a rappelé Djibril Bassolé. A ce niveau également, a-t-il confié, le Burkina Faso a été sollicité. Les pourparlers et les négociations ont aboutie à des signatures d’accords préliminaires à Ouagadougou ayant permis l’organisation des élections présidentielles entre autres.

Une médiation diversement apprécié au Mali

« Nous avons plusieurs fois été indexés à Bamako. Des gens venaient devant notre hôtel pour nous demander de partir », a confié le ministre Bassolé, lorsqu’un ressortissant malien a évoqué cette appréciation diverse de la médiation du Burkina Faso au Mali. Aussi, ce dernier dit resté perplexe quant à cette déclaration du conférencier selon laquelle le MNLA n’est pas un groupe terroriste. « Ils le sont à mon avis, car ce sont eux qui ont ouvert les portes aux groupes islamistes », dit-il (le ressortissant malien à Lyon). Le ministre qui a dit apprécié l’intervention de la Force Serval déplore toutefois le manque de moyens des armées africaines. Que dire alors d’une solution africaine aux problèmes ? En soi, cela est une bonne idée, a-t-il indiqué, mais des limites et des insuffisances existent. « Il n’y a pas de honte à le dire. Nous avons encore besoin de l’aide internationale », argue-t-il. La problématique du développement étant extrêmement important, Djibril Bassolé a souligné que la solution n’est pas dans les conflits armés. Seuls l’éducation, la formation, les programmes de santé, la production agricole... constituent les conditions de développement. Honoré de voir de jeunes français et africains s’intéresser à des questions de médiation, le ministre a souhaité que la paix demeure en Afrique pour que la prochaine fois, dit-il, en souriant, « Je parle plutôt du processus de développement économique et sociale ».

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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