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Afrique-France : Une quarantaine de chefs d’Etats présents au sommet sur la paix et la Sécurité en Afrique

Publié le vendredi 6 décembre 2013 à 23h50min

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Afrique-France : Une quarantaine de chefs d’Etats présents au sommet sur la paix et la Sécurité en Afrique

Le sommet sur la paix et la sécurité convoqué par le président français François Hollande s’est ouvert ce vendredi après-midi à Paris, en présence d’une quarantaine de chefs d’Etats, de vice-présidents, de premiers ministres et de ministres des Affaires étrangères.

Dans la cour de l’Elysée, des centaines de journalistes ont pris place sous un froid glacial en attendant l’arrivée des hôtes. Le drapeau français est en berne, suite au décès du héros de la lutte contre l’apartheid et ancien président sud-africain, Nelson Mandela, intervenu dans la nuit du 5 décembre. L’ombre de Mandela a d’ailleurs plané sur tout le sommet ; une photo gérante surplombait le pupitre dans la salle de conférence de l’Elysée où s’est déroulée la cérémonie d’ouverture du sommet. Une minute de silence a été observée en sa mémoire pendant qu’était diffusé un de ses discours.

Accueillant les chefs d’Etats ou de délégation, le président français a eu des mots de compassion aussi bien pour la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la coopération, Mme Maite Nkoana-Mashabane, que pour celle qui l’avait précédée à ce poste, l’actuelle présidente de la commission de l’Union africaine, Me Nkosazana Dlamini Zuma.

A 12h55, le balai des limousines a commencé avec l’arrivée du ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, suivi 10 mn plus tard par le représentant de l’Egypte, de la Zambie, de la Guinée-Bissau. Quand l’hôte de l’Elysée accueille le premier ministre de Centrafrique, Nicolas Tiangaye, il a droit à une longue poignée de main et un échange de quelques minutes, le temps de remercier la France d’avoir décidé d’intervenir en appui à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) quelque temps après l’autorisation de l’ONU pour une intervention militaire destinée à mettre fin aux exactions commises contre les civils par des bandes armées qui sèment la terreur dans le pays.

La diplomatie, c’est aussi des signes et l’accueil réservé à chaque chef d’Etat au perron de l’Elysée ne trompe pas. Avec certains, le président français affiche un sourire, descend des escaliers et les accueille par des accolades. Comme avec le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, le présidents tunisien Moncef Marzouki, l’ivoirien Alassane Ouattara, le nigérien Mahamadou Issoufou qui a eu droit à 4 accolades, le mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le tchadien Idriss Déby, le congolais Denis Sassou Nguesso, le burkinabè Blaise Compaoré, le malien Ibrahim Boubacar Kéitaa.

Fait insolite, le président béninois est arrivé sans le drapeau de son pays sur sa voiture. "En espérant que Madagascar connaitra la prospérité", a lancé le président français à l’attention du représentant malgache. C’est le président de la Guinée-équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui a fermé la marche sur le coup de 14h 15mn.

Le sommet proprement dit, qui réunit 53 pays du continent et qui est consacré aux questions sécuritaires et la lutte contre le terrorisme sur le continent africain peut commencer.

Dans son discours d’ouverture, François Hollande a déclaré que "pour la France, l’Afrique est un continent d’avenir", un continent avec lequel son pays entretient une "relation particulière" en raison des "liens humains qui se sont tissés de générations en générations".

Ce sommet intervient dans un contexte pour le moins humiliant pour les Africains. Après être intervenue début janvier pour chasser les groupes terroristes dans le nord du Mali, les armées africaines s’étant montrées incapables d’assumer leurs responsabilités face aux djihadistes armés, c’est encore l’ex-puissance coloniale qui vole au secours de la Centrafrique, un pays livré au chaos, pris en otage par des voyous qui terrorisent la population.

Une situation qui ne peut plus durer et qui appelle des dirigeants africains à plus que les déclarations d’intention pour assumer au quotidien leurs responsabilités face aux multiples menaces auxquelles fait face le continent africain.

François Hollande a insisté sur la "nécessité préparer les forces africaines à pouvoir répondre à toutes les menaces, telles que le terrorisme, les trafics de drogues, d’armes, d’êtres humains, d’espèces protégées, ou encore la piraterie". Il a souligné qu’une "lutte implacable doit être menée contre les trafiquants car il y a un lien entre ces trafiquants et les groupes rebelles qui déstabilisent les Etats". Pour cela, il est plus qu’urgent de mettre sur pied la Force de réaction rapide, un outil qui devrait permettre à l’Afrique d’assurer pleinement sa sécurité, quitte à ce que la France apporte son soutien dans les domaines logistique, de conseils, de formation et de renseignements.

L’hôte de l’Elysée a annoncé que son pays est disposé à apporter tout son concours à cette force en fournissant des cadres militaires et en participant à la formation de 20.000 soldats africains chaque année.

Lors du huit clos sur le thème du sommet, les chefs d’Etat ont été unanimes sur un point : c’est aux Africains et à eux seuls d’assurer leur propre sécurité et la France ne pourra qu’apporter un soutien, mais ne peut plus être en première ligne pour jouer le gendarme de l’Afrique.

La sécurité, c’est aussi la gestion démocratique du pouvoir et la lutte contre la pauvreté qui expose les populations sensibles aux discours extrémistes ; c’est aussi des élections démocratiques et le respect des institutions. Sur ces deux points François Hollande a déclaré que la France sera intransigeante sur le respect des institutions.

En marge du sommet s’est tenue une conférence de mobilisation contre les violences sexuelles faites aux femmes dans les conflits, à laquelle assistent la ministre burkinabè de la Promotion de la femme et du Genre et l’épouse du président, Chantal Compaoré

Joachim Vokouma
Lefaso.net (France)

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