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Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

Publié le lundi 2 décembre 2013 à 12h24min

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« Vous savez, nous, au Mali, on vous envie, vous les Burkinabé. Je ne sais pas si vous le savez. Vous avez un Etat fort, un Etat qui existe, qui prend des décisions. Chez nous, ça n’existe pas. On a l’impression que chacun fait ce qui lui vient par la tête ». Parole d’un Malien de Tombouctou qui a fui la guerre et qui, aujourd’hui vit à Bamako. Et qui, de passage à Bobo et, au cours d’une discussion fortuite, il nous a livré ses sentiments.

Avec toujours la peur au ventre, ce Malien se rend rarement chez lui, à Tombouctou. Et pourtant, au Burkina Faso, on a parfois l’impression que l’autorité de l’Etat est mise à rude épreuve, que l’Etat n’existe pas ; qu’il n’assume pas assez ses responsabilités. Mais en vérité, il faut être d’accord avec ce Malien qu’au Burkina, au moins, il y a un Etat. Seulement, comme dit l’adage, on n’est jamais mieux apprécié que par son prochain. Cependant, il est admis de se poser un certain nombre de questions. Les Burkinabé savent-ils réellement que la paix qu’ils respirent, la sécurité qu’ils vivent n’ont pas de prix ? Savent-ils réellement qu’ils sont enviés pour cela ? « Imaginez qu’un jour, on vienne piller tout ce que vous avez construit dans toute votre vie ? Que vous êtes obligés de fuir votre pays, avec juste un petit sac contenant quelques habits pour une destination inconnue ? ». Paroles de notre Malien qui porte et qui portera toujours sur lui pendant longtemps, les stigmates de cette situation.

En effet, à analyser de près les déclarations de ce Malien, on peut dire avec lui, qu’effectivement, le Burkina Faso demeure le seul pays en Afrique de l’Ouest à résister aux tensions sociales véritables.

Autrement, il a su jusqu’à présent résister à toutes les tentatives qui tendent à créer des tensions sociales comme on le voit ailleurs. Ces fils et filles, sa classe politique et sa société civile ont toujours su user du dialogue, du compromis social pour juguler toutes les questions susceptibles de créer des tensions préjudiciables à la paix et à la cohésion sociale. En réussissant là où certains ont échoué, les Burkinabé créent ainsi les conditions du vivre ensemble pour eux-mêmes, mais également pour l’ensemble de la sous-région, comme le souligne ce Malien de Tombouctou.

C’est donc un comportement, un ensemble de valeurs à préserver par tous les moyens. Au-delà de toutes les opinions politiques et socio-culturelles. Aussi, il convient de rappeler à tous les acteurs, notamment politiques et syndicaux, leurs responsabilités. Car le plus souvent, c’est par eux que tout arrive. Aussi, en cette période du mois de décembre pendant laquelle la paix est généralement menacée, pendant laquelle des mouvements parfois violents perturbent la quiétude des populations, notamment des scolaires, il est opportun de prendre la mesure de la situation et travailler effectivement à privilégier le dialogue et la cohésion sociale. Il n’y a pas de question insoluble quand on accepte d’emprunter le chemin du dialogue.

Le gouvernement et les organisations syndicales sont actuellement en discussions afin de trouver des solutions aux préoccupations des travailleurs et de l’ensemble des Burkina. Le président du Faso a engagé le gouvernement sur le chemin du dialogue avec les partis politiques pour trouver des solutions à toutes les questions qui divisent en ce moment les Burkinabé. Si chacun accepte véritablement de parler, de se comprendre et de comprendre l’autre, il n’y a pas de raison qu’on ne trouve pas de solution. Pour nous-mêmes, mais également pour toute la sous-région. Exactement comme l’a dit et souhaité le Malien de Tombouctou.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 2 décembre 2013 à 22:37, par MAXI En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Oh la, c’est sur la réflexion "la paix n’a pas de prix", que certains se cantonnent pour faire peur a la population, en annonçant le déluge après eux.

    Dans les faits, nul n’étant immortel et la nature ayant horreur du vide, il conviendrait que ceux qui ont la lourde charge de répondre des populations mettent de l’eau dans leur...chapalo, afin de trouver des consensus pour le bien des populations et l’avenir du pays.
    A bon entendeur, ...

  • Le 3 décembre 2013 à 06:08, par Jeanine Debo En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Le Mali était envié pour sa démocratie sous ATT avant que....
    Le Burkina aussi pourrait couver un mal !
    La patrimonialisation du pouvoir ??
    Les crimes non élucidés ? Nous sommes bientôt le 13-12-13 ça vous fait pas peur ?
    L’Article 37 ??
    Le Burkina sera t’il longtemps envié par ce malien ???

  • Le 3 décembre 2013 à 08:07, par bobsana En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    J’ai l’impression que vous racontez de la salade. Il ne pouvait pas dire autrement ; vous aussi "tournevis" . Vous confirmez qu’il a fuit la guerre, c’est évident sinon vous aviez que même les somaliens ne nous envient pas.Traité des sujets importants.
    QUE DIEU SAUVE MON FASO

  • Le 3 décembre 2013 à 08:10, par bobsana En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    J’ai l’impression que vous racontez de la salade. Il ne pouvait pas dire autrement ; vous aussi "tournevis" . Vous confirmez qu’il a fuit la guerre, c’est évident sinon vous aviez que même les somaliens ne nous envient pas.Traité des sujets importants.
    QUE DIEU SAUVE MON FASO

  • Le 3 décembre 2013 à 08:29, par Barké En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Vous savez Mme, ceci est le fruit d’une société civile dynamique [syndicats et associations révolutionnaires éclairés par les idéaux du PCRV (Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque) créé en octobre 1978], qui a toujours su jouer le rôle de contre-pouvoir. Regardez au Benin où vous avez un parti politique de cette nature, on a une situation semblable à celle du Burkina.

  • Le 3 décembre 2013 à 08:43, par saint Antoine En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    ah la paix.!et vous pensez qu’on est en paix lorsque des fils de ce pays ne peuvent pas s’offrir deux repas par jour ? pensez vous que c’est une paix que nous vivons lorsque 80% de la population vit dans la misère et ne peut se loger et se soigner décemment ? Bien sur que nous voulons la paix mais il faut que nos décideurs se penchent plus sérieusement sur les préoccupations de nos populations. Car derrière cette paix apparente que nous vivons couvent des grondements, des mugissements féroces qui finiront un jour par se muer en action !

  • Le 3 décembre 2013 à 10:04, par Lassa En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    C’est du n’importe quoi que vous racontez . ça c’est pas du journalisme.

  • Le 3 décembre 2013 à 10:11, par la vérité si je mens En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    =>1) Oui, "la paix n’a pas de prix". Alors pour la paix, ça vaut le coût du départ de Blaise, conformément à la loi constitutionnel. Sinon agir contre la lettre et l’esprit de la loi n’est pas un sujet acceptable de dialogue et va nuire gravement à la paix. _____ => 2) Ce que dit ce malien n’est pas une révélation divine qui s’impose qui n’impose. Il n’a pas autorité pour dire que le BF est un modèle ou un baromètre pour l’Afrique de l’Ouest. Allez voir le Ghana, le Sénégal, la Cap-Vert, ... Souvenez-vous qu’on disait que la Cote d’Ivoire était "la locomotive de l’économie de l’Afrique de l’Ouest". Et pourtant, la CI s’est embourbée dans les bas-fond de sa crise politique et le train de l’économie a pour suivi son chemin sans ce qui, prétendument, était sa locomotive. Il faut se méfier de croire qu’on est indispensable aux autres en pensant que ceux-ci ne pourraient pas se passer de vous ! ___=> 3) Pourquoi comparer le BF au Mali, un pays qui sort à peine d’une crise ? De la même manière, les Maliens devraient alors se réjouir de leur situation et s’auto-congratuler, car il y a pire que le Mali. On vit mieux au Mali qu’en enfer, pourquoi donc ne pas se satisfaire de ce qu’il y a au Mali ? Vous voyez là que cette méthode de comparaison ne marche pas, parce que la règle des aspirations humaines c’est de progresser toujours, tant et si bien que de savoir le retard pris par les derniers ne comble pas celui des aux retardataires. Le malheur de l’autre n’est pas mon bonheur. Il faut voir la vérité en fasse et nous comparer à ceux qui ont réussi mieux que nous, puisque l’objectif, c’est de progresser. Par exemple, comparer le BF d’aujourd’hui à celui des années 1980 en matière de corruption : nous avons régressé (plus corrompus) et le Ghana a progressé de sort que l’écart est désormais énorme (et humiliant pour nous) entre nous et les Ghanéens. ___=> 4) En plus de tout cela il est indispensable que nous ayons le courage de nous regarder en face dans le miroir de la vérité et non pas dans celui, déformant, des extrapolations indues et de comparaisons alambiquées, car rien ne sert de se mentir à soi-même tout en sachant qu’on se fera rattraper par la vérité, aussi loin et aussi vit que nous puissions courir dans le mensonge de l’auto-congratulation.

  • Le 3 décembre 2013 à 10:51, par bakala 999 En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Le journalisme c’est différent de la dissertation littéraire, raconter une histoire ou défendre une opinion c’est mener un débat sur un plateau de télé ou sur une station de radio. Le journaliste est celui qui se met au dessus de la mêlée, qui appréhende les problématiques politiques avec une analyse et une approche profonde et neutre en permettant aux lecteurs d’avoir plusieurs points de vue pour se faire leur propre opinion. Le journaliste n’oriente pas le lecteur dans ses choix d’adhésion à tel ou tel projet de société, il lui propose comme plat de résistance des sujets variés et abondants pour nourrir sa citoyenneté et déclencher sa participation dans la construction de sa nation. Mais si le journaliste se débine dans des réflexions de basse altitude, sans une profondeur minimale, il perd du coup sa crédibilité, se transforme en un griot de courte échelle et ne rend plus service à son peuple car il aura trochée sa tunique contre la toge du mendiant larmoyant quémandant l’aumône au plus offrant...

  • Le 3 décembre 2013 à 11:18, par benito En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Le seul pays en Afrique de l’ouest à résister aux tensions sociales véritables......Etranger qui arrive chez toi tu n’as pas besoin de soulever la tête par dessus le mur pour le regarder venir......................

  • Le 3 décembre 2013 à 11:47, par Parole de h En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Pourquoi j’ai du mal à croire en ton histoire de j’ai rencontre un malien, tu n’ as surement jamais croisé ce malien !! tu as des histoires toujours tiré par les cheveux à nous raconter...KANI la griotte est de retour...
    Arretez de créer la psy-cause de la peur dans l’esprit du peuple... c’est pas parce que BLAISE quittera KOSYAM en 2015 que le Burkina va basculer dans la guerre !!

  • Le 3 décembre 2013 à 11:56, par Alexio En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    La paix pour la paix n est pas la paix mais un volcan endormi. Pour eviter le jour de son erruption, les dispositions adequates doivent etre prises en charge par le regime en place avant des evenements de bouleversements. Les populations veulent leurs aspirations concretisees par un pragmatisme sans relache.La sante,l education.la nourriture,l evolution sosiale. Une vraie democratie.

  • Le 3 décembre 2013 à 14:05, par le bon citoyen En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Mme, votre article démontre qu’à part le Burkina, vous ne connaissiez nul part ailleurs. Sinon, pourquoi s’en félicité de notre situation qui n’est pas les plus reluisante. Comme dirait quelqu’un, notre stabilité est lié à notre pauvreté.

    • Le 3 décembre 2013 à 22:10, par bobokann En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

      Bien dit "notre stabilité est due a notre pauvreté. nos dirigeants croient qu’en maintenant la pop. dans la misère, ils pouront ainsi s’eterniser au pouvoir.
      Une analyse qui n’honore pas un journaliste. On dirait une marionète du regime. Comparer pluto le Faso au Ghana voisin. C’est la preuve que nous vivons une misère insoutenable le fait de nous comparer a 1 pays en crise. J’ai l’impression que vous ne vivez pas au Faso ou du moins vous refuser de voir. Ouvrez les yeux. Que vaut reellement la paix si la majorité a du mal a s’offrir mème 1 repas par jour a 16h. Que Dieu nous vienne en aide...

    • Le 3 décembre 2013 à 23:49 En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

      Il y a des journalismes qui donnent l’ impression de n’être jamais assit dans une école de journalisme et même si c’est le cas quelqu’un qui raisonne et qui jouit de toutes ses facultés n’écrit pas des choses de ce genre.EVITER DE NOUS FAIRE LIRE DES BÊTISES DE LA SORTE
      Savez vous que les références du Burkina a l’extérieur c’est la pauvreté et révolution(THOM SANK ) ?

  • Le 3 décembre 2013 à 17:51, par Faso de nous tous En réponse à : Autant le dire… : « Savez-vous que vous êtes le baromètre de l’Afrique de l’Ouest ? »

    Je ne comprends pas comment des journalistes peuvent se laisser prendre au piège des gouvernants : brandir la paix et la sécurité comme une menace. Vous savez depuis combien de temps les burkinabé ne sont plus en paix et sont en éternelle insécurité ? Avec eux-mêmes : règlement de comptes pour un rien que le dialogue légendaire aurait résolu, manque de solidarité, des commerçants qui augmentent les prix des produits de consommation parce qu’ils sont parrainés, des fonctionnaires qui ne vous rendent plus le service public sans que vous déboursiez un sou et j’en passe, des braqueurs à visage découvert en plein journée au marché du village, la liste est longue.
    Avec les gouvernants : l’incivisme tant décrié est né de la mauvaise gouvernance où il est transparu aux yeux du citoyen lambda qu’il ne sert à rien sinon pour élire des inconnus contre t-shirts et gadgets. Du coup, la seule manière pour lui d’avoir la justice est de se rendre justice. L’impunité des gouvernants nous monte tellement au nez depuis qu’on nous promet des sanctions sur les éternels détourneurs de deniers publics. Alors, la paix et la sécurité, il y a longtemps que ces mots ne disent plus rien au burkinabé.

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