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Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

Publié le mardi 26 novembre 2013 à 07h51min

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Si les uns sont pour le Sénat, c’est parce que, disent-ils, ils veulent le bien du peuple. Si les autres ne veulent pas du même Sénat, c’est parce que, disent-ils eux aussi, ils veulent le bien du peuple. Si les uns parlent de la révision de l’article 37 de la Constitution pour déverrouiller la limitation du mandat présidentiel, c’est parce que, disent-ils, ils veulent le bien du peuple.

A contrario, si les autres ne veulent pas entendre parler de la révision du même article 37, c’est parce que, disent-ils aussi, ils veulent le bien du peuple. Il en est ainsi de plusieurs autres questions sur lesquelles, le pouvoir et une partie de l’opposition, ne s’entendent pas. Au nom du peuple donc, les deux disent défendre les intérêts. Et cette situation dure depuis maintenant quelques mois. Malheureusement, elle ne prendra pas fin de suite. Et risque même d’aller jusqu’en 2015, voire au-delà.

Ainsi, le même peuple, pour lequel chacun dit travailler, est pris en otage. Seules les chansons des politiques sont entendues. Et pourtant, ce peuple mérite mieux ? Il mérite qu’on le considère, qu’on le respecte et qu’on agisse effectivement en son nom et pour lui. L’adage populaire dit qu’on ne peut pas raser la tête d’un fou en son absence. Autrement dit, on ne peut pas défendre les intérêts du peuple sans le peuple. Dans cette optique, il appartient au président du Faso, investi par le peuple après son élection en 2010, aujourd’hui garant de l’unité nationale, donc chargé du respect et de l’application des dispositions de la Constitution, de prendre ses responsabilités. Toutes ses responsabilités pour effectivement préserver les intérêts du peuple et lui accorder le respect et la considération dont il a besoin. Nul ne peut se prévaloir de ce peuple, sans ce peuple. La Constitution lui donne les pleins pouvoirs pour agir dans ce sens.

En outre, Blaise Compaoré ne doit, en aucun cas, accepter que tant d’efforts consentis durant des années partent si facilement en fumée. Tout simplement parce que, en réalité, des gens qui luttent pour leurs propres intérêts, prétendent qu’ils le font au nom du peuple. Pour l’instant, il est le seul à détenir un mandat du peuple et qui doit rendre compte à son terme. La situation paraît assez grave pour laisser les choses se dérouler comme c’est le cas actuellement. Face au Sénat, il a suffisamment fait de concessions. Malgré tout, l’opposition reste figée et ne veut rien comprendre. Pendant ce temps, on ne parle plus de développement, la vie est suspendue et tout le monde semble dans une certaine attente. De quoi ?

C’est pourquoi, le président du Faso doit dénouer rapidement cette situation de ni paix ni guerre et libérer le peuple afin qu’il s’attaque véritablement aux multiples questions d’éducation, d’accès à l’eau potable, de santé, de vie chère, de formation et de chômage. Quand on aime son peuple, quand on travaille ou veut travailler pour son peuple, on ne le prend pas en otage. Les Burkinabè sont assez grands et mûrs politiquement et démocratiquement pour savoir ce qu’ils veulent. Ils sauront donc faire des choix. Donnez-nous donc l’occasion, au moins, de faire ces choix. C’est une simple question de bon sens et de principes élémentaires en matière de démocratie. Dans tous les cas, le peuple saura, en temps opportun prendre ses responsabilités si les politiciens qui sont payés pour ça refusent de le faire.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 26 novembre 2013 à 23:14 En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    Bien dit mon frère kani
    Quant on aime son pays et son peuple on ne le prends pas en otage. Blaise on t’aime, mais stp pour l’amour de dieu fini ton mandat et part, je jure que si quelqu’un pouce le petit doigt contre toi c’est tout le peuple qu’il devra tuer avant de te prendre.
    Webmaster stp

    • Le 27 novembre 2013 à 14:34 En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

      Au fait, qui prend le peuple en otage ? Celui qui est accroché au pouvoir depuis 26 ans (plus 1/4 de siècle), ou ceux qui tentent de l’obliger à desserrer l’étau pour qu’il y ait le changement prévu initialement par la constitution voté par le peuple ? Par ailleurs, il y a une vertu qui s’appelle la Justice et son contraire qui est l’Injustice : elles ne permettent pas (comme le fait l’auteur de l’article) de renvoyer dos à dos ceux qui réclament Justice pour le bien commun et ceux défendent un intérêt égoïste.

  • Le 27 novembre 2013 à 06:22, par Peace En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    Le problème ce ne sont pas les politiciens, c’est bien le peuple lui-même. C’est toi et moi. Le peuple vend aux politiciens de tous bords son âme et sa dignité contre le pain.
    Résultat : la vérité et l’amour de la patrie n’ont de sens pour personne. Pour vu que moi je mange, le reste on circule.
    Depuis plus de 26 ans, Blaise a promu cette dynamique et tu dis que c’est lui qui débloquer la situation. Aucune mère n’est honorée qd son enfant a vendu sa dignité. Reprenez-vous, svp. La justice de Dieu est proche.

  • Le 27 novembre 2013 à 07:15 En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    Ainsi Kani est en train d’en appeler au référendum ? On te voyait venir avec tes gros sabots !

  • Le 27 novembre 2013 à 08:18, par Lasso En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    En tout cas je suis d’avis avec ce point de vue car on ne comprend plus qui de l’opposition ou du pouvoir veut du bien du peuple. En clair, Blaise COMPAORE pourrait utiliser tous les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution pour résoudre ce problème si cela perdure.

  • Le 27 novembre 2013 à 08:47 En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    Cher KANI, vous avez bien dépeint la situation politique du Burkina, mais vous ne dites pas ce que doit faire le Président du Faso concretement en prenant ses reponsabilités. Allez y jusqu’au bout de vos idée !

    • Le 27 novembre 2013 à 11:50 En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

      KANI l’a bien dit : ".....le président du Faso doit dénouer rapidement cette situation de ni paix ni guerre et libérer le peuple afin qu’il s’attaque véritablement aux multiples questions d’éducation, d’accès à l’eau potable, de santé, de vie chère, de formation et de chômage."
      En d’autres termes, Blaise doit dire clairement qu’il ne se représente pas en 2015. C’est la seule chose à faire pour dénouer rapidement la situation.

  • Le 27 novembre 2013 à 09:49, par ablo En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    Cher KANI, vous avez bien dépeint la situation politique du Burkina, mais vous ne dites pas ce que doit faire le Président du Faso concretement en prenant ses reponsabilités. Allez y jusqu’au bout de vos idée ! Blaise doit préparer l’alternance et quitter le pouvoir. Là on dira qu’il a pris ses responsabilités.

  • Le 27 novembre 2013 à 10:17 En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    cette griotte du compaoréisme(système où le vol,le pillage de nos ressources par un clan sont encouragés par des décorations et où ce sont les médiocres qui sont toujours promus) est encore là pour nous pomper l’air avec quelque chose qui n’a ni tète,ni queue comme dhab. mme kani,va franco en écrivant clairement que tu souhaites un referendum sur l’article 37. heureusement que tu pèses pas lourd. tchuuuurrrrr. webmaster j’espère t’es pas aussi un griot pour me censurer,alors laisse passer mon post sur fasonet merci.

  • Le 27 novembre 2013 à 14:48, par phantom En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    On veut que Blaise nous dise qu’il va quitter le pouvoir en 2015 et la vie reprendra son cours normal !!!! c’est simple et clair !!!. Arrête donc de raconter des balivernes.
    "Les Burkinabè sont assez grands et mûrs politiquement et démocratiquement pour savoir ce qu’ils veulent." menteuse !!! un peuple analphabète à 80% et affamé ou un simple billet de 1000f peut le dire OUI ou NON à un referendum !

  • Le 27 novembre 2013 à 16:13, par KENZA En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    Ah bon !? Les Burkinabè sont libres ? Mais dites moi M. KANI, pourquoi te sens-tu obligé de jouer au mercenariat pour défendre des idées enfouies dans ton inconscient ? Es-tu libre toi ? mon œil ? journaliste mercenaire

  • Le 2 décembre 2013 à 09:28, par Wendsom En réponse à : Autant le dire... : Ils veulent notre bien, mais sans nous

    Mi figue mi raisin ! voici en somme l’essence de votre analyse Quel peuple est mature politiquement ? vous vous riez de nous un peu de sincérité il ny a pa de compromi à négocier à l’heure les tenant de la IVeme république ont fini de tout prouvé ya plus rien à esperé avec eux Le BURKINA dispose de bien d’autres têtes pensantes pour s’investir pour l’intérêt commun

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