Premier forum international de ce projet triennal, financé par l’Union européenne à hauteur d’un million cent quarante mille Euros (1 ?140 ?000 Euros), il a réuni d’une part des acteurs de solidarités internationales et des journalistes venus de trois régions ? : le Piémont en Italie, la Catalogne en Espagne et Rhône-Alpes en France. D’autre part des journalistes de la Guinée, du Burkina Faso et du Mali ont pris part à ce rendez-vous, dont l’objectif est de créer un espace d’échanges et de partages autour des actions de solidarité selon la présidente du Réseau Rhône-Alpes, d’appui à la coopération (RESACOOP), Rose Marie di Donato. De fait, des études réalisées par des chercheurs en communication et en journalisme, sur la place de la coopération et de la Solidarité internationale dans les médias des trois régions, ont été présentées à l’assemblée. Il en est ressorti un nombre relatif selon les pays, traduisant de facto une évidence ? : les médias occidentaux accordent peu d’espace à la coopération et à la solidarité internationales. Au Piémont par exemple, l’étude va du 1er avril au 30 juin 2013. Sur 76 journaux, seulement 237 articles ont été recensés et hiérarchisés en fonction de mots-clés ? : humanitaire (50 ?%), coopération internationale (20,8 ?%), coopération et développement (14,5 ?%), ONG (14,5 ?%).

« Les résultats de l’étude sur la visibilité des articles montre que la plupart sont de taille modeste ? : une colonne ou deux à trois colonnes ». De ce fait, les journalistes n’ont pas la possibilité d’aller plus loin dans l’écriture d’un article sur ces questions. Mais les responsabilités sont partagées, car « ?les ONGs et Associations manquent de stratégie de communication, adéquat ? ? » selon les études. Conséquence, les médias ne s’intéressent qu’aux événementiels, souvent traités par des correspondants. Dans « 73,4% des cas, l’article est motivé par l’organisation d’événementiels ? ? » indiquent les chercheurs. Une deuxième étude faite par la Fédération Catalane d’ONGs pour le développement (FCNGD-Espagne, Barcelone) sur la communication, faite par les acteurs de la Solidarité autour de leurs activités justifie cette réalité : peu de ressources sont affectées à la communication.

Etablir une confiance entre médias et ONG

Au cours des échanges, journalistes et acteurs de la Solidarité internationale ont convenu de ce que seule la confiance peut constituer une base solide de travail. Elle se traduira par un rapprochement et une compréhension mutuels. En effet, Saran Touré, présidente du Club de la presse de Guinée Conakry a fait comprendre qu’un journaliste travaille en fonction de la ligne éditoriale de sa structure. Ce faisant, il est souvent difficile de concilier cette ligne éditoriale avec certains sujets qui ne font pas vendre le journal. D’où la nécessité d’une collaboration entre ONGs et associations de solidarité avec les médias. Par ailleurs, elle a invité les ONGs et les Association à élaborer de nouvelles stratégies de communication. D’aucuns ont plutôt pensé qu’il faut réinventer le journalisme. Somme toute, la directrice du RESACOOP, a apprécié les travaux des participants. « ?J’ai l’impression que la mayonnaise commence à prendre. Il faut donc construire un espace de partage d’expériences, de confiance et de dialogue », a-t-elle dit.

Bassératou KINDO &
Rabalyan Paul OUEDRAOGO

à Lyon