Autrement dit, ces journées posent toujours la problématique du rôle, de la place et de la pratique même de ce métier. A la fois indispensable pour la liberté, la démocratie, le développement, la paix et la concorde sociale ; en un mot, pour le devenir de l’humanité. C’est pourquoi, semble-t-il, le thème retenu pour ces 8e Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) est « Communication, paix et démocratie en Afrique ». Une fois de plus et comme, d’habitude, il s’agira de poser et de comprendre le thème de la communication dans la paix et la démocratie à partir du cas de l’Afrique.

Aussi, les journalistes, communicateurs et éminentes personnalités qui viendront à ces Universités discuteront des thèmes comme : « Médias et démocratie : rôle et responsabilité de la télévision, de la radio et de la presse écrite dans l’implication citoyenne » ;« les pouvoirs publics et le traitement de l’information dans un contexte de pluralisme politique » ; « Préservation de la paix en Afrique : place et rôle des médias » ; « Liberté et responsabilité sociale des journalistes : quels types de rapports avec les acteurs politiques, économiques et sociaux » ; « Opinion politique du journaliste et traitement de l’information en période de crise ».

Des thèmes bien choisis, afin de permettre, au sortir de ces journées, de mieux appréhender la pratique du journalisme dans le cadre général de promotion et de maintien de la paix. Car, en effet, les exemples sont légions et la dérive était en train, malheureusement, de s’installer au sein des professionnels de la plume, du micro et de l’écran. Au moment où malheureusement, les enjeux sont de plus en plus grands et interpellatifs.

Sur le plan économique, l’Afrique est l’un des seuls continents à enregistrer un taux de croissance positif depuis plusieurs années. C’est dire que c’est un continent en plein essor économique. Sur le plan politique et démocratique, les démocraties des années 90 sont aujourd’hui en train d’enregistrer leur maturité. Elles ont de ce fait, besoin d’être accompagnées dans le sens de leur consolidation. La presse y ayant un rôle déterminant, elle doit jouer sa partition. Et convenablement.

En matière de promotion et de maintien des droits humains, de la paix et de la concorde sociale, le tissu africain à ce niveau est très fragile. Les populations, en majorité jeunes, n’ont pas encore suffisamment compris leur rôle dans la construction même des nations. Si bien qu’elles se présentent très souvent en victimes de certaines décisions ou actions publiques. Et refusent de ce fait de s’y associer. En outre, la démocratie est si mal comprise que la pratique qui en est faite aujourd’hui constitue même un danger pour la stabilité et la paix dans beaucoup de pays africains.

C’est dans un tel contexte que se trouvent la communication et les praticiens que sont les journalistes. Il faut informer, communiquer et sensibiliser sans prendre parti ; il faut écrire, analyser, commenter et décrypter en tenant compte de sa responsabilité sociale. Il faut parler, présenter et reporter sans porter atteinte à la vie privée, sans menacer la paix, la démocratie et la concorde sociale. Au contraire, il faut travailler à les promouvoir. Tout en étant comme les autres. C’est ce rôle critique, mais combien exaltant qui nous revient. A nous de bien jouer.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso