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Formation professionnelle : Le Lycée professionnel de Gaoua ouvre ses portes

Publié le vendredi 15 novembre 2013 à 23h20min

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Formation professionnelle : Le Lycée professionnel de Gaoua  ouvre ses portes

C’est maintenant officiel, l’entrée du Lycée professionnel régional Doma Somé (LPRDS) de Gaoua dans le cercle des établissements publics d’enseignement professionnel du Burkina Faso. C’est le 14 novembre 2013, au cours d’une cérémonie présidée par le ministre d’Etat Arsène Bongnessan Yé, représentant le Premier ministre, que ce lycée a été inauguré. Cette cérémonie a également enregistré la présence de nombreuses autres personnalités dont le ministre en charge des enseignements secondaires, l’Ambassadeur de la Chine Taïwan dans notre pays.

Discours, animation de troupe de danse locale, coupure du ruban, visite d’ateliers. Ainsi s’est déroulée la cérémonie du jour. A la fin de cette dernière étape, le ministre d’Etat Bongnessan Yé a signé le livre d’or du LPRDS. Là, avant d’adresser ses encouragements aux acteurs de dudit établissement,le ministre Yé a tenu à souligner l’excellence des relations entre la République de Chine Taïwan et le Burkina Faso. Le LPRDS est d’ailleurs un des fruits de ces relations. En effet, c’est surtout grâce à l’appui technique et financier du gouvernement taïwanais que les travaux de construction du LPRDS ont été lancés le 15 octobre 2011. C’est donc un peu plus de deux ans après que la cérémonie d’inauguration a lieu, ce 14 novembre 2013.

A l’occasion, le ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara, a présenté le LPRDS – spacieux de 30 ha à la sortie de la ville de Gaoua en direction de Kampti. Il est constitué d’un bloc administratif, d’un bloc pédagogique, d’ateliers, d’une bibliothèque, d’une infirmerie. A en croire le ministre Ouattara, l’établissement comporte en outre « des aires de sports et de loisirs, un espace vert ».

En réalité, l’établissement a ouvert ses portes à la rentrée scolaire 2012-2013 avec 103 élèves. Aujourd’hui, il compte 150 élèves dont 18 filles. Il est animé, selon son proviseur, Benjamin Oubda, par un corps professoral complet (huit enseignants pour la filière agro-alimentaire, six enseignants en maintenance automobile, et trois enseignants en génie électrique).

La formation qui y est assurée comporte deux phases. La partie théorique de la formation, indique M. Oubda, se déroule dans le bloc pédagogique, et la phase pratique se fait dans les ateliers. Et de préciser : « les élèves ont deux séances de pratique dans la semaine ».

L’établissement qui forme jusqu’au ‘’Bac pro’’, présentera ses premiers candidats au BEP, cette année même. A en croire le proviseur, « il y a la possibilité de redoubler pour repasser l’examen », s’il arrivait que des « élèves ne soient pas admis aux examens ».

En plus du problème de connexion internet auquel le ministre Moussa Ouattara dit avoir prêté une oreille attentive, le proviseur du Lycée, M. Oubda, relève le manque de censeur-chef de travaux et de surveillants.

Et c’est un Moussa Ouattara « très heureux » qui, après avoir donné l’assurance que « le Gouvernement veillera à ce qu’aucun blocage ne vienne perturber le bon déroulement des activités pédagogiques », a invité l’ensemble des acteurs intervenant dans le Lycée à « bien le maintenir pour eux-mêmes et pour les générations futures ».

Pour sa part, convaincu que la mise en œuvre de la formation professionnelle ne vaut que par les réponses concrètes qu’elle donne aux sollicitations des entreprises, l’Ambassadeur de la République de Chine/ Taïwan au Burkina, Cheng-Hong Sheng, a émis le souhait que « les entreprises de la ville de Gaoua et de toute la région viennent voir ce que leur offre le plateau technique du lycée professionnel Doma Somé ».

Mais en amont, il importe que les jeunes en formation prennent conscience du fait que la mise à leur disposition d’un tel cadre d’acquisition de compétences, « les responsabilise face à l’avenir », a aussi souligné le diplomate taïwanais. Et de préciser, « c’est leur engagement pour le travail, leur sérieux dans l’apprentissage qui assurera le succès de la conquête des compétences attendues dans les entreprises ».

Des fondements du choix de la dénomination de l’établissement

Il est donc attendu de ces élèves qu’ils se distinguent, à l’image de celui dont le lycée porte le nom. En effet, la célébration du cinquantenaire de notre pays été, selon le ministre Moussa Ouattara, « l’occasion pour les plus hautes autorités de notre pays, d’honorer la mémoire de dignes filles et fils qui ont marqué son histoire en donnant leur nom à des établissements pour que ces noms soient connus et servent de modèle aux jeunes générations ». D’où la dénomination « Lycée professionnel régional Doma Somé », du nom d’un digne fils de la région du Sud-ouest.

Avec le ministre en charge des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara, qui dit s’être lui-même référé aux écrits de l’administration coloniale, Doma qui serait décédé en 1929, « est dépeint sans ambiguïté comme le grand chef d’un village rebelle, Domatéon, symbole de la résistance à la pénétration coloniale qui, pendant vingt ans, avait tenu les Blancs en échec ».

A la tribune, le représentant de la famille de Doma, a tenu à remercier les autorités pour la perpétuation de la mémoire de son grand-père qu’il dit n’avoir pas eu la chance de connaître.

La cérémonie du jour a été l’occasion d’exposer quelques-uns des éléments – flèche, carquois, bracelet - constitutifs de son arsenal de guerre. Des éléments contemplés avec admiration par les autorités, après la coupure du ruban symbolisant l’ouverture officielle du LPRDS qui constitue un réel motif de satisfaction pour les partenaires taïwanais aussi.

Le Burkina Faso peut encore compter sur l’accompagnement de la Chine Taïwan

Dans le cadre du Programme de renforcement de la formation professionnelle (PRFP) démarré en 2006, notre pays bénéficie de l’accompagnement financier et technique du gouvernement taïwanais. Toute chose qui a donné lieu, à l’installation d’ateliers de formation professionnelle à l’Université de Koudougou et dont l’inauguration est intervenue en décembre 2009, à l’érection du Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré inauguré en décembre 2010. Le Lycée professionnel national Maurice Yaméogo de Koudougou inauguré en novembre 2011, et le LPRDS qui a coûté 2 800 000 000 FCFA, sont également les œuvres du PRFP.

Et bientôt, ce sont, le CFPI de Bobo-Dioulasso dont les travaux de construction ont été officiellement lancés le 7 octobre dernier, le Lycée professionnel régional Dr Drissa Yaya de Dori dont les travaux de construction seront officiellement lancés à l’occasion de la célébration du 11 décembre prochain. Et en croire le ministre Moussa Ouattara, le Lycée professionnel régional Nazi Boni à Dédougou, sera aussi inauguré en 2014.

Et l’objectif principal poursuivi à travers l’opérationnalisation de ces établissements de formation professionnelle c’est, selon l’Ambassadeur Sheng, de faire en sorte qu’un jour, le Burkina Faso n’ait plus besoin d’importer des techniciens ; mais soit à même d’envoyer ses techniciens à l’étranger.

« On va toujours continuer d’accompagner le gouvernement burkinabè dans la formation des techniciens pour soutenir le développement national », promet le diplomate taïwanais qui confie que son pays s’est investi dans cette dynamique de formation professionnelle depuis 30 ans maintenant.

La cérémonie du jour a également été l’occasion pour le ministre Moussa Ouattara de promettre l’ouverture de l’Université de Gaoua pour 2015. S’en sont suivis des applaudissements nourris.

Fulbert Paré

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 novembre 2013 à 23:18, par mystere et boule de gomme En réponse à : Formation professionnelle : Le Lycée professionnel de Gaoua ouvre ses portes

    pourquoi on nous a jamais parlé de Doma Somé a l’école ?? il fautvulgariser nos heros nationaux quand meme

  • Le 16 novembre 2013 à 01:01, par Un enseignant En réponse à : Formation professionnelle : Le Lycée professionnel de Gaoua ouvre ses portes

    Monsieur le ministre, la coopération entre le Burkina et la Taïwan peut être qualifiée d’excellente. Les établissements qui s’ouvrent en aient la preuve. Mais il y a un problème lorsque des établissements sont inaugurés sans personnel enseignant. Vous promettez un Censeur-chef de travaux, je rappelle que cette promesse a été faite à l’inauguration du Lycée Professionnel National Maurice Yaméogo de koudougou. Mais jusqu’à ce jour, ce n’est qu’à cette rentrée qu’un stagiaire qui vient d’être certifié, a été nommé provisoirement. Vous direz que plusieurs ont été proposés mais sans suite ! Et moi je vous réponds en disant posez vous la question pourquoi ces personnes ont refusé la proposition ? A ce que je sache, il y a eu au moins trois personnes proposées.
    Le LPRDS est présenté comme un établissement qui doit former jusqu’au Bac Pro. Monsieur le ministre, pensez parfois à la réalité. Vous formez des enseignants CAET qui doivent dispenser des cours au cycle court (CAP), à la limite au cycle moyen (BEP). la formation au Bac Pro requiert des CAPET. Le processus pour passer de CAET à CAPET est long et périlleux ! Alors qui va enseigner ces classes de Bac Pro. Le Lycée Maurice Yaméogo traverse la situation actuellement, et au lieu de trouver une solution par rapport à ce problème, on préfère incriminer les enseignants les accusant de refuser de dispenser les cours, tout en sachant que les textes ne les autorisent pas. On s’entête alors à prendre des vacataires pour le Bac Pro. cela durera combien de temps ? Il est convenable de revoir cette situation et de comprendre que les enseignants des établissements techniques sont avant tout des techniciens. Ils ont beaucoup de possibilités d’embauches. la preuve c’est que nombreux sont dans les mines actuellement. Pour que ces établissements qui s’ouvrent fonctionne, il est indispensable de prendre au sérieux la question. Croyez-moi, la nouvelle génération comprend vite et voit claire comme on aime le dire. On ne peut pas la mêler dans des flatteries. Il faut être concret. Le blocus du bac pro qui existe actuellement au lycée Maurice Yaméogo risque de se généraliser. Il est temps de trouver une solution à ce problème.

  • Le 16 novembre 2013 à 20:36, par Figo En réponse à : Formation professionnelle : Le Lycée professionnel de Gaoua ouvre ses portes

    Bonjour,
    Monsieur l’enseignant à tout à fait raison. Mais ce n’est pas le personnel enseignant qui manque. Si vous faites un tour au Lycée Technique de Ouagadougou, vous verrez qu’il y a des enseignant qui n’ont même pas 8 heures de cours par semaine depuis des années. On peut donc procéder à un redéploiement. Mais le Ministère en a t-il la volonté ou le pouvoir ?

    • Le 17 novembre 2013 à 22:19, par Un enseignant En réponse à : Formation professionnelle : Le Lycée professionnel de Gaoua ouvre ses portes

      Le ministère peut avoir la volonté mais peut-être pas le pouvoir, sans oublié le soucis de la bonne gestion. Il y a une autre information désolante qui est la suivante : savez-vous qu’il y a des professeurs qui sont affectés dans des lycées qui ne disposent même pas de leur filière de formation ? J’en connais des enseignants qui se sont retrouver dans des cas pareils. Conséquences, soit ils se reconvertissent dans d’autres matières d’enseignement, soit ils se baladent dans la nature tout en recevant leur salaire ! A qui la faute ?

  • Le 18 novembre 2013 à 08:42, par bien En réponse à : Formation professionnelle : Le Lycée professionnel de Gaoua ouvre ses portes

    Le lycée professionnel est plus exactement situé à la sortie de Gaoua en direction de Loropéni et non de Kampti. Et Domatee, le village de Doma se trouve dans le Noumbiel non loin de Batié.

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