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Enseignement bilingue : une délégation suisse à Nomgana

Publié le lundi 24 janvier 2005 à 07h23min

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Une commission parlementaire suisse pour le développement et la coopération a visité, vendredi 21 janvier 2005, le programme de l’éducation bilingue de l’association Manegdzanga de Nomgana, une ville de Loumbila (province d’Oubritenga). Elle était guidée par le responsable de l’Oeuvre suisse d’entraide ouvrière-Burkina (OSEO-BF), Paul Taryam Ilboudo, de l’inspectrice et du préfet de ladite localité.

Les parlementaires suisses, d’une dizaine de personnes, accompagnés de leur directeur adjoint au développement et à la coopération , et d’autres acteurs du monde associatif , ont visité vendredi 21 janvier 2005 les chantiers de l’ Enseignement bilingue à Nomgana dans la province d’Oubtitenga. Nomgana par le biais de l’association Manegdzanga soutenue par l’Œuvre suisse d’Entraide ouvrière, a adopté l’enseignement bilingue depuis 1991.

En effet, il possède un continuum de l’enseignement bilingue à trois cycles ; l’Espace d’éveil éducatif communément appelé les 3E (maternelle) ; des écoles bilingues (primaire) et le Collège multilingue spécifique (CMS). A tous les différents cycles visités, la délégation suisse a eu des explications sur les avantages et la spécificité du système bilingue. Des explications ont été données par les encadreurs, l’inspectrice et aussi par le responsable de l’OSEO-BF, Paul Taryam Ilboudo.

De la maternelle au collège multilingue, les élèves ont montré à leurs hôtes ce qu’ils ont appris : les opérations de calcul, de lecture et des activités de production (menuiserie, maroquinerie, élevage, etc).

Ecole bilingue, une satisfaction

L’éducation bilingue est un système d’enseignement dans lequel l’éducation est donnée en deux langues, avec ou sans décalage dans l’utilisation de ces deux langues. Au Burkina , il s’agit d’une langue nationale (mooré, fulfudé...) maîtrisée par l’enfant et le français. Le programme bilingue ; intègre les activités socioculturelles (danse, chanson...) et des activités de production (élevage, agriculture).

Ainsi, l’enfant apprend, très tôt à être utile à lui-même et à son environnement.

Le responsable de l’OSEO-BF, M. Ilboudo a fait savoir à ses hôtes, que les écoles bilingues de Nomgana (mooré-français ; fulfudé -français) ont fait 100% de réussite au Certificat d’études primaires en 5 ans d’étude, contrairement à l’école classique où il faut mettre 6 ans.

Des explications, l’inspectrice de Loumbila, Mme Emma Kindo, dira à la délégation qu’en terme économique la vulgarisation de l’enseignement bilingue dans le cadre du Plan du développement décennal de l’éducation de base (PDDEB) pourrait permettre au gouvernement d’économiser 23 milliards de F CFA par rapport aux investissements dans l’école classique. Toute chose qui a émerveillé la délégation suisse. Contente de voir l’impact des investissements de leur pays sur la population de Nomgana, elle sera un témoin occulaire auprès du gouvernement suisse. "Nous allons témoigner au gouvernement suisse de l’effort entrepris par le Burkina dans les projets de développement mais également de la qualité des personnes qui sont impliquées dans l’encadrement de ces projets", a lancé le porte-parole de la délégation, Serge Beck.

Les parlementaires ont affirmé qu’ils conseilleront leur gouvernement à toujours soutenir le projet de l’éducation bilingue au Burkina. "Notre rôle est de conseiller le gouvernement suisse dans sa politique de coopération et de développement".

Le responsable de l’OSEO-BF, Paul Taryam Ilboudo, espère que la visite de terrain rassurera les partenaires .

Cela, pour que le Burkina puisse davantage profiter de la solidarité suisse. Car, dit-il, "le Burkina a toujours besoin de ce soutien pour étendre l’enseignement bilingue. Il ya plus de 500 demandes d’écoles bilingues qui n’ont pas encore eu de satisfaction" , a conclu M. Ilboudo.

Boureima SANGA
Sidwaya

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