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L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

Publié le lundi 11 novembre 2013 à 10h59min

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L’impact des nouveaux médias  sur le développement : Entre opportunités et dangers

La cérémonie officielle de la première édition des Journées d’Etudes en sciences et techniques de l’information et de la communication (JESTIC) a mis au centre de la réflexion, les nouveaux médias. Tenue à Ouagadougou le 9 novembre 2013 à l’initiative du Groupe d’études et de recherches en sciences et techniques de l’information et de la communication (GERSTIC), cette cérémonie a réuni professionnels des médias, acteurs des réseaux sociaux, étudiants et chercheurs, qui ont échangé autour du thème « Nouveaux médias et démocratie au Burkina Faso : opportunités et paradoxes ».

Avec la 1ère édition des JESTIC, le Groupe d’études et de recherches en sciences et techniques de l’information et de la communication (GERSTIC) entend, dans un contexte de foisonnement des réseaux sociaux, sources de nouveaux médias, lancer la réflexion pour l’exploitation judicieuse de ces réseaux liés à l’internet. En effet, les réseaux sociaux et, par-delà, les nouveaux médias, offrent de nouveaux espaces d’expression dans le cadre de la participation citoyenne à la gouvernance démocratique. D’où la remise en cause non seulement des modes habituels de circulation, de transmission et de compréhension de l’information, mais aussi des modèles traditionnels de gouvernance. Toute chose qui participe des progrès démocratiques.

Mais, il faut aussi se rendre à l’évidence que ces nouveaux espaces de communication qui se caractérisent, selon le président du comité d’organisation stratégique des JESTIC 2013, Arsène Flavien Bationo, « par l’interactivité, l’extrême rapidité et l’extrême simplicité » peuvent constituer des menaces ou des instruments de manipulation nuisibles à l’intérêt général et la vie privée des citoyens.

Réflexion inclusive

Et le GERSTIC, à travers la présente édition des JESTIC, a offert à divers acteurs, un cadre de réflexion inclusive sur la problématique que posent ces nouveaux espaces de communication. En effet, ce sont des étudiants, des utilisateurs des réseaux sociaux, des professionnels des médias, des enseignants-chercheurs qui ont été invités pour, précise M. Bationo, « réfléchir de façon inclusive sur cette problématique et identifier des pistes d’actions concrètes pour permettre au Burkina Faso de s’en inspirer pour renforcer la démocratie et son développement de façon générale ».

A cet effet, les échanges dans le cadre de ces premières JESTIC ont été organisés autour des thématiques ci-après :
-  « Nouveaux médias et démocratie au Burkina Faso : opportunités et paradoxes » ;
-  « Médias burkinabè et problématique des réseaux sociaux : quels défis ? quelles perspectives ? » ;
-  « Nouveaux médias : Quels défis pour la gouvernance ? » ;
-  « Les enjeux de l’éducation aux médias à l’ère du tout numérique » ;
-  « Les réseaux sociaux dans les crises au Burkina Faso : éléments amplificateurs ? » ;
-  « Réseaux sociaux, liberté d’expression et e-réputation ».

Les JESTIC, un exercice de méta-communication

Pour le patron de la présente édition, le Pr Serge Théophile Balima, les JESTIC offrent « une formidable occasion de réfléchir ensemble et d’identifier les meilleures stratégies qui feront des sciences et techniques de l’information et de la communication, de véritables outils de développement du Burkina Faso ». Et de préciser, « il s’agit à la fois d’un exercice de méta-communication et de prospective » mené autour du thème central « Nouveaux médias et démocratie au Burkina Faso : opportunités et paradoxes » qui est, selon lui, « d’une extrême acuité ».

Dr Emile Baziémo, enseignant-chercheur au département Communication et journalisme de l’Université de Ouagadougou, dit voir dans le thème central des Journées, « un thème qui oblige à la fois les théoriciens et les praticiens des sciences de l’information et de la communication non seulement à se saisir des opportunités que ces nouveaux médias offrent, mais également à faire attention aux défis qu’ils posent pour la liberté d’expression et pour les entreprises ».

L’éducation aux nouveaux médias, une nécessité absolue

La réflexion sur l’ère du numérique s’impose aujourd’hui. Et il importe, à cet effet, de prendre simultanément en compte l’ensemble des transformations et des remises en cause découlant des nouveaux médias. Pour ce faire, il faut non seulement la jouissance de la liberté d’expression, mais surtout des citoyens consciencieux de leurs responsabilités dans l’utilisation des nouveaux médias.

C’est pourquoi, précise le Pr Serge Théophile Balima, « l’éducation aux médias est une nécessité absolue ». Au même moment, ajoute-t-il : « les organes de régulation doivent se muer en entités de formation à l’éducation citoyenne ». Et, « le mérite des JESTIC, c’est d’avoir suscité le débat ». Donc, « la réflexion doit se poursuivre », préconise le professeur.

Signalons que les activités du 9 novembre 2013 – deuxième et dernier jour des JESTIC 2013 - ont été, la veille 8 novembre, précédées, à en croire Flavien Bationo, d’ateliers scientifiques et de formations.

Les JESTIC 2013, occasion de dédicace aussi

Cette première édition des JESTIC a également été l’occasion de dédicace d’une nouvelle publication du président du GERSTIC, Arsène Flavien Bationo . Intitulée « Communication et management de projets : la conduite stratégique du changement social », l’œuvre comporte quatre parties :
-  « Communication, projets et paradigme de développement » ;
-  « Management des projets de développement : exigences de proactivité et de réflexion structurante » ;
-  La communication dans la dynamique des projets : nécessité d’une approche holistique pour un développement participatif » ;
-  Communication et management de projets : expériences réussies et orientations nouvelles ».

A en croire le président fondateur du groupe Afromédiation basé au Canada, Boubakar Traoré, préfacier de l’œuvre, « ce livre est une mine d’or pour les managers de projets, les dirigeants d’entreprises, les étudiants et chercheurs, les décideurs politiques, bref tous ceux qui s’intéressent au développement à quelque niveau que ce soit ».

Fulbert Paré

Lefaso.net

Quelques participants apprécient les JESTIC 2013 et proposent des idées pour de meilleures futures éditions

Boukary Ouoba, journaliste au bimensuel « Mutations »

Je trouve que les JESTIC constituent une très bonne opportunité. En effet, les réseaux sociaux sont en train d’entrer dans nos habitudes. De plus en plus, ces réseaux enregistrent beaucoup d’adhérents, que ce soit Facebook, tweeter ou les autres réseaux sociaux. Et c’est important qu’on en parle.
Je pense que cette occasion permet de poser un débat, d’éclairer les gens, et d’assainir l’utilisation de ces nouveaux médias qui n’offrent pas que des opportunités. Il y a aussi des menaces, surtout lorsque les utilisateurs sont des ignorants. Ce débat permet de positiver davantage et de minimiser les menaces qui peuvent être nuisibles à l’individu lui-même, mais aussi à la communauté.

En tant que journaliste, c’est bon de savoir ce dont il s’agit exactement, parlant des réseaux sociaux. Est-ce une opportunité pour le journaliste ? Est-ce une menace pour les médias traditionnels comme certains le pensent ?

En tout cas, moi je trouve mon compte en ces journées d’études en sciences et techniques de l’information et de la communication. Après avoir suivi certaines communications, je me rends compte qu’il y a des conduites à corriger en tant qu’utilisateur de ces réseaux sociaux.

En termes de participation, je trouve que ce n’est pas mal. On aurait pu avoir plus de monde. Mais comme c’est une première édition, c’est normal qu’il y ait des imperfections ; et cela donne aux organisateurs l’occasion de tirer les leçons et d’améliorer les éditions à venir. J’encourage beaucoup les initiateurs à aller de l’avant.

Emile Lalsaga, professeur de français et poète :

Cette édition des JESTIC constitue une opportunité qui nous a été offerte, et nous l’avons saisie. Nous pensons que face qu’à l’explosion des nouveaux médias, il importe que chacun sache les exploiter correctement.

Aujourd’hui, avec le processus démocratique, nous remarquons que les nouveaux médias ont un ancrage. Et il appartient à chaque citoyen de savoir utiliser ces nouveaux médias pour participer à l’éclosion démocratique dans notre pays.

A travers les différents thèmes qui ont été débattus, nous avons trouvé que les apports ont été assez corrects. Et nous pouvons en tirer un bénéfice, puis que grâce aux nouveaux médias utilisés aujourd’hui à travers les réseaux sociaux, chacun arrive à dire son mot. C’est aussi une forme de liberté d’expression. Mais il faut savoir utiliser ces médias avec efficience.

Il y a un thème qui a été abordé sur l’éducation aux nouveaux médias. Aujourd’hui, il faut reconnaître que les élèves ne peuvent pas se contenter du peu que les enseignants donnent comme enseignements en classe. Il faut donc intégrer ces médias dans la formation des élèves. Ce qui permettrait aux élèves d’enrichir leurs cours. Et comment y parvenir ? C’est là qu’il y a le véritable problème.

Pour une meilleure réussite des prochaines éditions, je propose surtout que nos autorités s’investissent dans l’accompagnement d’une telle initiative ; ce d’autant plus qu’il s’agit d’une initiative de la jeunesse. Elle est à encourager. J’ai déploré l’absence de certaines autorités du ministère de la communication et le personnel dudit ministère, le CSC (ndlr : Conseil supérieur de la communication), les professeurs du département Communication et Journalisme de l’Université de Ouagadougou.

Aussi, il faudra développer la publicité à travers notamment les médias publics. Par exemple, passer au journal télévisé de la TNB (télévision nationale du Burkina) pour annoncer l’événement. Enfin, il faudra distribuer des lettres d’invitation aux entreprises et ONG (ndlr : Organisation non gouvernemental).

Balkissa Drabo, étudiante en 2è année communication, à l’ISIG

Moi, j’ai vraiment aimé l’initiative des JESTIC qui va œuvrer à l’émergence des TIC au Burkina Faso. Mieux, elle permet aux populations de comprendre les enjeux des TIC, et d’améliorer leur participation à la gouvernance et au renforcement de la démocratie dans notre pays.

Je pense que pour les journalistes également, ces JESTIC constituent une occasion de réaliser l’importance des TIC. Ce qui leur permettra de renforcer leurs capacités et d’améliorer la qualité de leurs productions.

Du thème central, « Nouveaux médias et démocratie au Burkina Faso : opportunités et paradoxes », je retiens que les TIC permettent à la démocratie et à la gouvernance de se développer en favorisant la participation citoyenne.

Je voudrais que pour les prochaines éditions, les organisateurs travaillent à mieux ventiler l’information. Je trouve que l’information a été conservée à leur niveau. Or, je pense que pour la tenue de telles journées, il faut aller à la rencontre des populations pour les informer afin qu’elles participent massivement.

Propos recueillis par Fulbert Paré

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 novembre 2013 à 11:47, par Alice En réponse à : L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

    Les JESTIC sont une formidable initiative. Nous avons beaucoup appris. Félicitations aux initiateurs et vive ces Journées ! Félicitations à M. BATIONO pour son oeuvre qui est vraiment d’une extrême utilité !

  • Le 11 novembre 2013 à 11:52, par Alice En réponse à : L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

    Les JESTIC sont une formidable initiative. Nous avons beaucoup appris. Félicitations aux initiateurs et vive ces Journées ! Félicitations à M. BATIONO pour son oeuvre qui est vraiment d’une extrême utilité !

  • Le 11 novembre 2013 à 12:14, par maevasoul En réponse à : L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

    je voudrais signaler un abus.dans les associations de koudougou
    nous sommes les femmes leader de koudougou mais une d’entre nous a abusé de association et utiles notre RCPICE pour s’enrichir. nous demandons aux femmes et aux associations qui lutte pour les fistules au Burkina surtout la fondation Rama de réagir ;
    cette femme employeur de Onatel veut s’enricchir a tout prix au dos des femmes malades les dons octroyées n’arrivent pas aux bénéficiaires
    merci au club et asociation de réagir sur la corruption et aviser les bailleurs. ici a koudougou rien na été fait ? ces du vol. elle adresse des courrier au service pour avoir des dons qui serviron a sa famille
    Stop CORAM Bénebnooma OCADES et surtout aux bonne volonté des diocèses
    elles s’enrichi sur le dos des fistules ces graves.
    Je vais ecrie au reporteur avec des photos de cette pute et femme non exemplaire de l’association

  • Le 11 novembre 2013 à 12:44, par Adelaide En réponse à : L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

    Je suis très heureux de voir des jeunes si entreprenants. J’espère seulement que les autorités soutiendront ces jeunes. Ils font honneur à notre pays. félicitations et bon vent pour les JESTIC !

  • Le 11 novembre 2013 à 13:31, par MKONE En réponse à : L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

    Nous vivons dans un monde qui change non seulement mais qui change de plus en plus rapidement. L’environnement est en perpétuel mutation il va falloir s’adapter à l’évolution rapide de cet environnement. Pour y parvenir il faut la communication de masse à tous les niveaux et non seulement avec les medias courants mais aussi avec le secteur informel et informel des associations et autres organisations de la société civile.
    Le développement d’une entreprise ou d’un pays réside désormais dans sa capacité à anticiper l’évolution de son environnement à s’y adapter rapidement à travers les opportunités et menaces afin de former les tous les acteurs du processus de développement à la maitrise des enjeux et des actions à mener pour converger vers ce développement harmonieux et intégré
    Développer l’organisation apprenante, capitaliser et transférer les savoirs
    Le climat économique incertain et changeant et la montée en puissance des NTIC rendent toute information très rapidement obsolète. Si elle veut rester compétitive dans un tel contexte, l’entreprise n’a plus d’autre choix que celui de tendre vers la capitalisation, le transfert des savoirs et le développement des compétences individuelles et collectives. Le concept d’organisation apprenante induit en ce sens la nécessité de l’apprentissage tout au long de la vie.
    L’élan et l’impulsion ne peuvent venir que du top management des structures de communication qui doivent être sponsor de la mise en place de ce type d’organisation.
    Décideurs et acteurs de développement d’un pays Partenaire de la direction générale, la direction des ressources humaines, en mettant à la disposition des collaborateurs des espaces d’apprentissage, de partage et de capitalisation de la connaissance, offre à l’entreprise toute entière ou dans le cadre d’un pays une formidable opportunité de création de valeur et de développement sur le long terme. Chacun se trouve ainsi en état de se développer, d’expérimenter, d’analyser et de contribuer activement. Le salarié devient un contributeur à la stratégie et au développement de l’entreprise. On voit bien à quel point les nouvelles technologies, le web 2.0 et les outils collaboratifs contribuent efficacement à la diffusion de ce type de culture.
    Stimuler l’intelligence individuelle et collective permet de se mobiliser autour d’une vision du futur suffisamment partagée pour en assurer la cohérence et le succès.

  • Le 11 novembre 2013 à 13:58, par burkinatourism En réponse à : L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

    une tres bonne initiative

    • Le 11 novembre 2013 à 19:13, par Franck , USA En réponse à : L’impact des nouveaux médias sur le développement : Entre opportunités et dangers

      J’ai vraiment apprécié ces journées. Les communicateurs ont tous été très compétents. J’ai hâte de vivre la 2è édition dont le thème est vraiment très bien choisi : "Communication politique et participation électorale au Burkina Faso : modalités, enjeux et questionnements". Le GERSTIC, est conformement à sa vision, un véritable "laboratoire d’idées innovantes pour le développement" ! Bon vent !

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