Il était 10h20mn lorsque les membres du jury ont fait leur entrée dans la salle de soutenance. Présidé par le Dr Marc Nébié, ethnolinguiste, il était composé des Dr Cyriaque Paré et Régis Dimitri Balima. Les recherches ont été encadrées par Dr Taïrou Bangré, chef du département Communication et Journalisme de l’Université de Ouagadougou et Codirigées par Dr Cyriaque Paré.

« Le lectorat de la presse en ligne au Burkina : cas des sites Web de l’Observateur Paalga, Sidwaya et Lefaso.net », tel est le thème de recherches de l’impétrant. D’entrée de jeu, le candidat au grade de Maître ès Sciences de l’Information et de la Communication a indiqué que depuis sa venue, Internet s’est installé progressivement dans les habitudes et est devenu aujourd’hui un outil incontournable de promotion des journaux classiques. Les trois journaux retenus pour l’étude ont la plus grande audience au Burkina Faso. En effet, l’Observateur Paalga tire 12000 exemplaires par jour, Sidwaya varie entre 4000 et 4500 exemplaires et Lefaso.net compte entre 43000 et 50000 visiteurs chaque jour.

En s’intéressant au thème, l’étudiant a eu comme hypothèse que les médias en ligne ont du succès parce qu’ils répondent aux besoins instantanés d’information des lecteurs et à la possibilité d’interactivité qu’ils offrent aux lecteurs à travers les forums. Pour mener l’étude, il a administré un questionnaire à des lecteurs de Ouagadougou (112 personnes), de Koudougou (33 personnes), à des cyberlecteurs (115). Un questionnaire a aussi été administré à 25 journalistes appartenant aux trois organes. De toute cette étude, il ressort que les hommes représentent 77,67% des enquêtés tandis que les femmes représentent 22,33%. Cela est dû, selon Eric Ouédraogo, à l’état de l’alphabétisation sur le terrain car les hommes sont encore les plus nombreux à aller à l’école. Environ 74% des enquêtés ont fait le niveau supérieur.

Selon l’impétrant, 67,86% des enquêtés vont sur les sites pour les articles, 8,03% sont attirés par les forums de discussion, 48,21% se connectent grâce à l’alerte de la Newsletter. Pendant ce temps, 6,25% des lecteurs vont sur les sites des journaux pour les annonces et 8,93% le font par simple curiosité.

La méconnaissance des règles du cyberjournalisme par les praticiens

Les techniques d’écriture du net et celles du journal papier sont différentes. Selon les résultats de l’enquête réalisée auprès des professionnels des trois organes, il ressort que ces derniers ignorent, dans leur grande majorité, les règles de l’écriture du net. Ce qui explique que les articles du journal papier ont les mêmes formats que ceux que l’on retrouve sur internet. D’où, de l’avis de l’impétrant, il est nécessaire de former les journalistes à ces nouvelles techniques d’écriture journalistique et à les introduire dans les curricula de formation des écoles de journalisme.

Après d’un exposé d’un quart d’heure fait par l’étudiant, les membres du jury ont porté leurs appréciations sur la qualité du travail et aussi la personnalité du candidat. « Eric Ouédraogo est de nature timide. Mais c’est un étudiant studieux et rigoureux que j’ai eu plaisir à encadrer. Concernant le travail, le thème est nouveau et digne d’intérêt. Même si le lectorat de la presse en ligne qui est quelque peu fragmenté et volatile n’est pas aisé à appréhender. C’est en ce sens que ce travail est très intéressant car il permet de connaitre le profil des lecteurs des journaux en ligne ainsi que leurs attentes », a indiqué Dr Cyriaque Paré qui a dirigé le travail.

Pour sa part, Dr Régis Dimitri Balima a reconnu la qualité du travail avant de déplorer des fautes et des erreurs qui se sont glissées dans le document. « J’apprécie ce travail qui a été bien mené par Eric. Il est intéressant à lire, bien illustré et aéré. Je note aussi ses efforts de travail de terrain qui ont donné un document de 130 pages. Sa méthodologie aussi est claire. On apprend beaucoup lorsqu’on lit le document », s’est félicité Dr Balima. Il a cependant déploré un déséquilibre entre les parties dans le sommaire, le manque d’harmonie des polices du texte à certains endroits, etc.

Satisfait de la qualité du travail, le jury a décerné à l’étudiant la note de 16/20 et l’a adjoint à prendre en compte les remarques dans le document final. Eric Ouédraogo possède désormais une maîtrise en Sciences de l’Information et de la Communication du département Communication et Journalisme de Ouagadougou.

La soutenance qui a été publique a connu la présence des membres de la famille du postulant, ses amis, ses camarades de classe et ses cadets du département qui comptent certainement lui emboîter le pas dans un délai proche.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net