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Arsène Flavien Bationo, promoteur des JESTIC : « Notre initiative vise à valoriser l’expertise nationale en matière de sciences et techniques de l’Information et de la Communication »

Publié le vendredi 8 novembre 2013 à 00h33min

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Arsène Flavien Bationo, promoteur des JESTIC : « Notre initiative vise à valoriser l’expertise nationale en matière de sciences et techniques de l’Information et de la Communication »

Arsène Flavien Bationo fait de la promotion des sciences et techniques de l’information et de la communication sa passion. Président du Groupe d’études et de recherches en sciences et techniques de l’information et de la communication (GERSTIC), Bationo est aussi le promoteur des Journée d’études en sciences et techniques de l’information et de la communication (JESTIC) dont la première édition se tient les 8 et 9 novembre 2013 à Ouagadougou. Avec le chargé de communication et de plaidoyer de OCADES Caritas Burkina, nous avons échangé essentiellement sur les tenants et les aboutissants de ces premières JESCTIC et l’état d’avancement des préparatifs. Interview.

Lefaso.net : Vous organisez, les 8 et 9 novembre 2013 à Ouagadougou, les premières journées d’études en sciences et techniques de l’information et de la communication. Qu’est-ce que justifie l’initiative ?

Arsène Flavien BATIONO : Les Journées d’Etudes en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (JESTIC) sont, comme vous le savez, organisées par le Groupe d’Etudes et de Recherches en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication(GERSTIC) dont l’ambition fondatrice est de promouvoir les sciences et techniques de l’Information et de la communication, comme outils de développement. A cet effet, nous menons des réflexions structurantes et organisons un certain nombre d’activités telles que les études et recherches, la publication d’articles et d’ouvrages scientifiques, l’organisation de sessions de formations, des conférences,… Les JESTIC se situent dans le continuum de nos activités. Elles se déroulent conformément à notre plan stratégique 2011-2015. L’information et la communication sont des expériences anthropologiques. Comme telles, elles doivent être appréhendées sous un angle scientifique afin d’en exploiter judicieusement les opportunités. Le Burkina Faso ne doit pas être en marge de la société de la communication. Il était donc de bon aloi que nous trouvions un cadre de réflexion et de prospective sur les sciences et techniques de l’information et de la communication afin de permettre au Burkina Faso de mieux relever les défis auxquels il fait face en terme de développement. Lorsque l’on s’inscrit dans une logique de développement durable, l’information et la communication sont des leviers incontournables. Les JESTIC sont initiées pour apporter des solutions idoines au développement du Burkina Faso à travers les sciences et techniques de l’Information et de la communication. Elles visent aussi à stimuler la recherche et la production scientifique sur les Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, à promouvoir les œuvres produites par Le GERSTIC et à valoriser l’expertise nationale en matière de Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication.

Lefaso.net : « Nouveaux médias et démocratie au Burkina Faso : opportunités et paradoxes », c’est le thème de ces journées. Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Arsène Flavien Bationo : Les évolutions technologiques actuelles donnent lieu à de nouveaux concepts : cybersociété, société numérique ou virtuelle, cité Internet, cyberdémocratie, démocratie électronique,… L’espace numérique s’est développé de façon fulgurante ces dernières années. Le web est devenu la clef essentielle de cette cybersociété. Les innovations technologiques modifient, en permanence et de manière significative, les relations entre les individus en ouvrant de très nombreuses possibilités en termes de communication mais aussi plus globalement, de liberté individuelle, de vie privée et de rapports sociaux. La démocratie est donc directement concernée par les usages de l’électronique. Une agora numérique voit le jour aussi bien au Burkina Faso qu’au niveau planétaire. Cette transformation de la démocratie, de ce que Jürgen Habermas nomme « l’espace public », mérite d’être analysée de fond en comble. Les nouveaux médias, notamment Facebook et Twitter peuvent-ils être considérés comme outils de démocratisation ? Quelles sont les limites et les dangers de ces catalyseurs d’information ? Des mobilisations citoyennes sont-elles possibles aujourd’hui sans l’utilisation de ces technologies ? Comment gouverner dans ce nouveau contexte où les citoyens ne veulent plus se satisfaire de décisions venues d’en-haut ? Ce sont autant de préoccupations qui justifient le choix de ce thème : « Nouveaux médias et démocratie au Burkina Faso : opportunités et paradoxes ». Après le diagnostique, il s’agira pour nous de proposer des solutions pour optimiser l’apport des nouveaux medias dans le renforcement de la démocratie au Burkina Faso.

Lefaso.net : Concrètement, qu’avez prévu comme programme à cette première édition des JESTIC ?

Arsène Flavien Bationo : Dans le nouvel espace qui est le nôtre, les citoyens apportent leurs contributions à l’émergence d’une intelligence collective. Au cours des JESTIC, nous analyserons justement cette nouvelle forme de participation citoyenne. Cela se fera à travers des ateliers scientifiques, des formations, des conférences, une exposition et la dédicace de l’ouvrage « Communication et management de projets : la conduite stratégique du changement social ». Pour ce qui est des communications stricto sensu, 06 thèmes en tout seront traités :
-  « Nouveaux médias et démocratie au Burkina Faso : opportunités et paradoxes » (communication introductive)
-  « Les réseaux sociaux dans les crises au Burkina Faso : éléments amplificateurs ? »
-  « Les enjeux de l’éducation aux médias à l’ère du tout numérique »
-  « Nouveaux médias : Quels défis pour la gouvernance ? »
-  « Réseaux sociaux, liberté d’expression et e-réputation »
-  « Médias burkinabè et problématique des réseaux sociaux : quels défis ? quelles perspectives ? »

Un ouvrage scientifique sur le thème sera publié après les JESTIC.

Lefaso.net : Parlez-nous un peu des communicateurs attendus à ces journées

Arsène Flavien Bationo : Les communicateurs, tout comme les modérateurs des JESTIC 2013 sont tous des professionnels de l’information et de la communication. Ils font aussi de la recherche sur les sciences et techniques de l’information et de la communication. La communication étant transversale, ils ont en outre des compétence avérées en droit, sociologie, psychologie, management des médias, sciences politiques… La communication est un phénomène social et sociétal, un tout intégré selon Yves Winkin. Au regard de cette spécificité, nous avons associé diverses compétences afin de décrypter au mieux la problématique des nouveaux médias dans un contexte démocratique. Le comité d’orientation stratégique des JESTIC a beaucoup travaillé avec un pool d’experts constitué du Pr Serge Théophile BALIMA, du Dr Firmin GOUBA et du Dr Cyriaque PARE. Leurs contributions ont été très importantes dans l’agencement des JESTIC.

Lefaso.net : A combien de participants vous attendez-vous ?

Arsène Flavien Bationo : A la date du 02 novembre 2013, le comité d’organisation a tenu une rencontre pour dresser un bilan d’étape. Nous étions à plus de 300 inscrits. Il y ‘a un fort engouement pour les JESTIC et vous pouvez le constater sur les réseaux sociaux. C’est le signe manifeste que la problématique des nouveaux médias et au delà, des sciences et techniques de l’information et de la communication intéresse l’opinion publique. Ce qui est vraiment intéressant, c’est que nous avons des participants de divers horizons : professionnels de l’information et de la communication, hommes politiques, enseignants chercheurs, organisations de la société civile, élèves et étudiants, citoyens lambda… C’est très important car le thème nécessite une réflexion inclusive. Il y a donc de belles joutes oratoires en perspective et cela ne peut que nourrir et fortifier la démocratie burkinabè.

Lefaso.net : A ce jour, peut-on dire que tout est fin prêt au niveau de l’organisation ?

Arsène Flavien Bationo : Le comité d’organisation, fort d’une trentaine de membres a été installé le 21 septembre 2013 avec des guide lines, un cahier de charges bien précis. Des stratégies ont été élaborées et des actions spécifiques mises en œuvre. Le bilan d’étape qui a été dressé le 02 novembre 2013 est largement satisfaisant. Lorsque nous lancions l’idée, nous nous attendions à une centaine de participants. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 300 inscrits. C’est dire tous les défis que nous devons relever. Les différentes commissions ont dores et déjà intégré ce paramètre. La sérénité et la détermination à réussir sont donc de mise à tous les niveaux. Ces journées sont placées sous le haut patronage du Pr Serge Théophile BALIMA, enseignant-chercheur, Directeur de l’Institut Panafricain d’Etudes et de Recherches sur les Médias, l’Information et la Communication (IPERMIC). C’est le lieu pour moi de lui exprimer toute la gratitude du GERSTIC pour la caution morale, intellectuelle et pour tout le soutien qu’il apporte au Groupe depuis sa création en 2010. Nous adressons aussi nos vifs remerciements et nos encouragement à tous les membres du comité d’organisation, pour leur dévouement. Merci à toutes les personnalités et institutions qui nous ont reçus, aux partenaires qui nous ont fait confiance et aux médias burkinabè dans leur ensemble qui ont tout de suite adhéré à l’initiative. Le public peut être rassuré. Les conditions optimales sont réunies afin que tout se passe bien le 9 novembre à partir de 8h00 au CENASA.

Lefaso.net : Rencontrez-vous des difficultés ?

Arsène Flavien Bationo : Evidemment, organiser de telles journées, ce n’est ni de la sinécure ni encore moins un long fleuve tranquille. Nous rencontrons parfois des difficultés mineures. Mais ayant décidé de travailler suivant les principes de la collégialité et de la coresponsabilité, nous arrivons rapidement à trouver de judicieuses solutions à la satisfaction de tous. Nous avons foi en ce que nous faisons. Cela constitue une espèce de viatique pour nous. Evidemment, nous sommes ouverts à toute sorte de partenariat utile qui nous aiderait à atteindre nos objectifs dans l’efficacité et l’efficience.

Lefaso.net : Un message à l’endroit du public burkinabè ?

Arsène Flavien Bationo : Nous sommes à un tournant décisif de notre processus démocratique. Nul ne devrait en être un spectateur passif. Les nouveaux médias nous donnent de formidables opportunités de participer à l’amélioration de la gouvernance dans notre pays. Mais encore faudrait-il être pleinement conscient des modalités et des risques. Les JESTIC sont un cadre approprié pour s’édifier par rapport à cette réalité. Les nouveaux médias sont présentés comme un âge d’or de la démocratie, un nouvel eldorado de liberté. Mais s’il faut en user, il faut se garder d’en abuser car vous avez une personnalité numérique à construire, un personal branding à préserver par le truchement du web 2.0. Les JESTIC donnent l’occasion d’en parler. Elles sont en même temps un cadre de questionnement sur l’imputabilité politique. Les citoyens sont de plus en plus exigeants. Sur les forums, les réseaux sociaux,… ils critiquent, accablent, démentent, etc. Vous avez pu apprécier les réactions des internautes sur la communication gouvernementale relative à l’éclipse solaire du 03 novembre 2013 ; pour ne citer que cet exemple. Avec les nouveaux médias, la gouvernance est fortement interpellée. Au niveau individuel, face au développement des technologies, il ne s’agit ni de tomber dans une sorte de dévotion béate ni de verser dans une inquiétude excessive mais de rester lucide et déterminé. Voici autant d’enjeux que chaque burkinabè mérite de comprendre afin de mieux contribuer au développement du pays. Professionnels de l’information et de la communication, enseignants-chercheurs, hommes politiques, organisations de la société civile, élèves et étudiants, hommes et femmes du Burkina Faso, alors, pas un seul instant d’hésitation. Tous et toutes simplement au CENASA le 9 novembre à partir de 8h00 pour cette première édition des JESTIC que nous comptons pérenniser avec l’aide de Dieu et le soutien de tous.

Entretien réalisé par Grégoire B. BAZIE

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