LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Auntant le dire... : Il fallait avoir ce culot !

Publié le lundi 4 novembre 2013 à 07h42min

PARTAGER :                          

Ils ont eu le courage, à la limite le culot de le faire. Eux, ce sont les promoteurs du journal « Medias Mag ». En décidant de publier un média des médias, qui critique, ou du moins « qui œuvre à la moralisation de la vie médiatique de notre pays », (respect de l’éthique et de la déontologie, responsabilité sociale du journaliste, la justesse et la véracité de l’information, etc), l’équipe de Somé Iterre marque un grand coup. S’il n’en prend pas un.

Car en effet, d’entrée, et il faut le dire, la tâche ne sera pas facile. Les journalistes étant les premiers (est-ce normal ?) à accepter difficilement ou du moins à ne pas supporter la critique. Les exemples sont légion. « Heureusement que tout cela se fera en toute confraternité », selon l’éditeur de Medias Mag. Cependant, ce jeune « canard » doit s’armer de beaucoup de courage s’il ne veut pas être déplumé par ses propres confrères, très prochainement. Si ce n’est encore fait. En vérité, qui mieux que des journalistes pour porter un regard sur le traitement de l’information fait par eux-mêmes ? N’est-ce pas que les conférences de rédaction (pour ceux qui en pratiquent encore) sont des moments privilégiés dans les rédactions pour critiquer principalement les articles maisons ?

Aux côtés donc des associations et regroupements de journalistes de défense de la liberté de presse, de l’Observatoire burkinabè des médias (OBM), et dans une moindre mesure du Conseil supérieur de la communication (CES), Medias Mag va apporter sa part contributive à un meilleur traitement de l’information. A la seule différence qu’il dit haut ce que les autres disent bas. Et cela est perceptible dans le journal à travers sa rubrique « Tableau d’honneur » et « Blâme ». On pourrait même croire que c’est un peu osé de la part d’un média de décerner un « Tableau d’honneur » ou un « Blâme » à un autre média ou confrère. Comme il fallait le faire, ils ont osé. Chapeau, donc !

Le contexte a sans doute guidé nos confrères à concrétiser une telle idée. Car, après les mutineries de 2011 au cours desquelles la prestation d’ensemble des journalistes a été félicitée et encouragée, certains d’entre nous ont pris des libertés assez exagérées. Et ce, depuis la controverse autour de la mise en place du Sénat. Entre les pros et les antis, le fossé s’étant vite creusé, des journalistes et des médias entiers n’ont pas hésité à s’y engouffrer. Foulant parfois aux pieds les règles d’éthique, de déontologie et de responsabilité sociale qui doivent prévaloir dans le traitement de l’information en de pareilles circonstances. Jamais la presse burkinabé n’a jamais été aussi virulente, divisée et surtout partisane. Contribuant ainsi, parfois, à mettre de l’huile sur le feu. Alors que…

Le Faso, notre Faso sera ce que nous aurions voulu. Personne ne viendra le façonner à notre place. Si nos semons les germes de l’intolérance, de la haine, de l’ethnicisme et de l’affrontement, rassurons-nous, nous récolterons très prochainement les fruits bien mûrs des conflits civils, de l’impunité, de l’incivisme. Ce qui n’est pas le rôle d’un medias, encore moins d’un journaliste. Nous osons nous aussi le dire, tout en sachant que nous ne serons pas épargnés des critiques. Peu importe. L’essentiel étant de dire à notre manière, ce que certains pensent alors qu’ils n’ont pas l’occasion de le dire.
En attendant, il faut tout simplement souhaiter à notre confrère, « Medias Mag », une fois de plus, beaucoup de courage et surtout longue vie pour que vive la presse au service du développement.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 5 novembre 2013 à 08:12, par ilbert En réponse à : Auntant le dire... : Il fallait avoir ce culot !

    Monsieur le journaliste il faut revoir vos écrits avant de les publier. le conseil supérieur de la communication(CSC) n’a jamais été CES à ce que je sache.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?