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Les quatre ex-otages français au Sahel de retour en France

Publié le jeudi 31 octobre 2013 à 01h58min

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Les quatre ex-otages français au Sahel de retour en France

Les quatre ex-otages du Niger sont arrivés mercredi à la mi-journée à l’aéroport militaire de Villacoublay sous un beau soleil d’automne, pour y retrouver leurs familles après plus de trois ans d’une terrible absence.

Quatre ex-otages français enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique sont rentrés mercredi à Paris, après trois ans de captivité éprouvante dans le désert sahélien, qui s’est achevée, selon des sources proches des négociateurs, grâce au versement d’une rançon d’au moins 20 millions d’euros.

Daniel Larribe, 62 ans, Thierry Dol, 32 ans, Pierre Legrand, 28 ans, et Marc Féret, 46 ans, ont été accueillis peu avant midi à l’aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris, en provenance de Niamey, par leurs familles et le président François Hollande.

Les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, étaient allés les récupérer la veille au Niger et les accompagnaient dans l’avion.

Barbus, amaigris, mais souriants, les anciens otages sont descendus de l’avion et se sont livrés à de longues étreintes avec leurs proches, parfois en larmes. Daniel Larribe, pull rouge et manteau noir, est tombé dans les bras de son épouse Françoise, qui avait été enlevée en même temps que lui le 16 septembre 2010 au Niger et libérée cinq mois plus tard.

Thierry Dol, tout sourire, lunettes de soleil et épaisse écharpe grise, dépassait d’une tête tout le groupe. Marc Féret, un chèche noir enroulé autour de la tête, et le benjamin Pierre Legrand, chèche vert autour du cou, semblaient plus fatigués.

Les quatre anciens otages, salariés des sociétés Areva et Satom, filiale de Vinci, ont été libérés mardi au Mali après un calvaire de plus de trois ans dans le désert sahélien.

Selon une source proche des négociateurs nigériens, entre 20 et 25 millions d’euros auraient été versés pour leur libération. Les autorités françaises démentent fermement toute rançon, mettant en avant l’implication forte du Niger dans cette libération.

"On va enlever toutes les banderoles"

"Nos services, tout le monde a collaboré, mais les Nigériens nous ont énormément aidés, il faut leur tirer un coup de chapeau", avait encore salué le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, avant de monter au Niger dans l’avion siglé "République française" ramenant les ex-otages. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a évoqué pour sa part "une initiative d’Etat" du président nigérien Mahamadou Issoufou.

Les ex-otages ont passé la nuit dans une villa à Niamey, où ils ont pu se doucher et manger un bon repas. Mercredi ils étaient habillés à l’européenne. Les premières photos d’eux, à leur libération, les avaient montrés en djellabas sombres, des chèches de différentes couleurs enroulés sur la tête.

"Ca a été très difficile, mais c’est une épreuve de la vie", avait déclaré Thierry Dol, ingénieur martiniquais. M. Fabius avait précisé que Daniel Larribe, "un homme posé" avait "pendant très longtemps" été "complètement isolé des autres et n’avait donc absolument aucune nouvelle" alors que d’autres ont pu, à certains moments, écouter la radio.

Encore sept otages français dans le monde

Les circonstances précises de leur libération, après trois longues années dans le désert sahélien, ne sont pas connues.

Ils avaient été enlevés sur un site minier du géant nucléaire français Areva à Arlit (Niger) le 16 septembre 2010. Al-Qaïda au Maghreb islamique avait revendiqué leur enlèvement. Détenus ensemble puis séparément, selon plusieurs sources sécuritaires, ils avaient été regroupés ces derniers jours dans l’extrême nord malien.

Selon plusieurs sources, ils ont été ramenés mardi à Niamey en hélicoptère depuis la région d’Anefis, non loin de Kidal, fief des Touaregs, situé dans l’extrême nord-est du Mali, près de la frontière algérienne. C’est dans cette région, selon une source sécuritaire nigérienne haut placée, que se sont déroulées les dernières négociations.

Le 24 octobre, des sources sécuritaires régionales à Gao (Mali) avaient fait état à l’AFP de la présence d’émissaires dans le Sahel pour "accélérer les négociations en vue de la libération des otages français", ce que la France avait "formellement démenti".

Après ces libérations, sept Français restent officiellement encore otages : Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal au Sahel, Francis Collomp au Nigeria, et quatre journalistes en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès.

© 2013 AFP

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