Les hommes et femmes du théâtre et arts apparentés du Burkina Faso ont désormais une tribune de récompense de leurs professionnels les plus méritants. En effet, parrainée par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, la première édition de la « Nuit des Lompolo » tenue le 18 octobre 2013 à Ouagadougou, a connu la distinction de 21 professionnels du théâtre et des arts apparentés. Ainsi, dans une ambiance théâtrale, au-titre des prix individuels, Sankara Odile et Charles Ouattara ont remporté respectivement le Lompolo de la meilleure comédienne et celui du meilleur comédien. Kouyaté Papa est reparti avec le Lompolo de la meilleure création scénographique. Atanase Kabré, est l’heureux gagnant du Lompolo du meilleur spectacle des arts apparentés au théâtre. Le Lompolo de la meilleure critique journalistique est revenu au confrère Seydou A. Barry de l’ « Observateur Paalga ». « Sevrage » a eu le Lompolo du meilleur texte de théâtre joué. En sus du trophée « Lompolo », chacun des lauréats est reparti avec une enveloppe de 500 000 f cfa.

Au-titre des prix collectifs, le théâtre de la Fraternité de Ouagadougou a remporté le Lompolo de la meilleure compagnie théâtrale. Atelier théâtre burkinabé de Ouagadougou a obtenu le Lompolo de la meilleure compagnie de théâtre de sensibilisation. Les recréatrales ont emporté le Lompolo du meilleur événementiel théâtral. Prospère Compaoré est reparti avec le Lompolo de la meilleure mise en scène. Chacun de ces différents lauréats a obtenu une enveloppe de 1 million 500 000 f cfa.

En outre, 10 trophées Lompolo d’hommage à titre posthume ont été attribués à cette occasion à d’illustres personnalités disparues du théâtre notamment Lompolo Koné, Jean Pierre Guingané… pour avoir contribué à l’enracinement du théâtre au Burkina Faso. 10 certificats de reconnaissance ont également été remis à des personnalités actuelles pour leurs efforts pour le rayonnement du théâtre burkinabé.

Selon les organisateurs, la « nuit des Lompolo » porte le nom de Lompolo Koné. Car il a créé la première troupe théâtrale à Banfora et a également le mérite d’avoir apporté à la Haute Volta son premier trophée international dans le domaine du théâtre avant l’indépendance.

Pour le ministre du tourisme et de la culture, Baba Hama la « nuit des Lompolo » vise à reconnaitre le mérite des femmes et des hommes qui se sont investis et qui s’investissent dans la promotion du théâtre et des arts apparentés. Selon lui, c’est non seulement une réponse à une interpellation des acteurs du théâtre qui pensent souvent qu’ils ne sont pas valorisés mais aussi et surtout une suite logique des engagements et des orientations politiques en matière de la culture et des arts. Pour la professionnalisation des acteurs du théâtre, Baba Hama a annoncé la règlementation de l’organisation des spectacles vivants et la création prochaine d’une agence de développement des industries culturelles et créatives.

Un vide comblé

Pour le Premier ministre Luc Adolph Tiao, c’est le chaînon qui manquait depuis un certain nombre d’années pour promouvoir le théâtre au Burkina Faso. LAT a réaffirmé l’engagement du gouvernement à accompagner la « Nuit des Lompolo », à laquelle il a souhaité longue vie.

Pour leur part, les hommes et femmes du théâtre du Burkina voient en manifestation un moment particulier qui marque d’une pierre blanche leurs parcours. Pour le secrétaire général de la Fédération nationale de théâtre du Burkina (FENATHEB) Ildevert Meda, l’institution de la nuit des Lompolo est un acte politique de haute portée. Elle a l’avantage, dit-il, de célébrer les acquis et victoires et de stimuler leur marche vers des conquêtes plus importantes. Et d’inviter tous les hommes et femmes du théâtre burkinabè à s’approprier la manifestation qui magnifie dans un esprit de seine émulation de solidarité agissante, de tolérance et de grandeur d’âme ».

Grande émotion chez certains lauréats

Pour les lauréats de la « nuit des Lompolo », l’événement vient également combler un grand vide.
Ainsi selon la troupe des « recréatrales », la « nuit des lompolo » a été un moment de grande émotion, un moment de justice pour les hommes et femmes du théâtre. C’est une reconnaissance pour l’effort fait il y a 50, 60 ans.

Quant à Prosper Compaoré, c’est une fierté pour la compagnie qu’il a dirigée. C’est une invitation à continuer à travailler de sorte à passer le relais pour le progrès du théâtre au Burkina Faso.
Une série de représentations théâtrales, de lecture de pièces de théâtre ont rythmé la « Nuit des Lompolo ».

Ibrahima Traore (Stagiaire)

Lefaso.net