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Autant le dire... : L’opposition guinéenne cherche maintenant de la bagarre

Publié le samedi 19 octobre 2013 à 23h03min

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On peut bien dire qu’Alpha Condé et son pouvoir en Guinée Conakry ont fait le maximum pour que des élections législatives se tiennent en Guinée. Sous la pression de la communauté internationale et de certains bailleurs de fonds, et convaincu qu’il n’a pas le choix que de parachever le processus électoral dans son pays, Alpha Condé (l’opposant historique comme certains le désignent) a tout fait pour faire organiser des élections dans son pays.

En acceptant certaines conditions souvent maximalistes de l’opposition. Voilà que tout le monde va aux élections et les résultats tombent. Le parti au pouvoir remporte 53 sièges sur 114. En vérité, il n’a pas à lui seul la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Il est donc contraint de négocier une coalition avec d’autres partis, sans doute plus proches de lui pour pouvoir diriger en toute tranquillité le Parlement.

C’est ce qu’il ne fallait pas puisque l’opposition crie à la fraude. Puisque, selon elle, c’est elle qui devait remporter les élections et non les autres. Après donc la publication des résultats, elle décide au sein d’un front uni, de faire des recours devant la Cour suprême. Jusque-là, pas de problèmes puisque c’est la loi qui le demande ainsi. Mais, là où on peut porter un regard sur son comportement, c’est lorsqu’elle dit que si elle n’a pas gain de cause devant la Cour suprême, elle ira dans la rue pour manifester et réclamer ainsi sa victoire.

D’emblée, l’opposition n’a pas confiance à la Cour suprême ; pourtant la plus haute juridiction en matière électorale. En décidant ainsi de faire pression sur cette juridiction, elle sort carrément du cadre démocratique qui veut que les acteurs politiques laissent la justice faire son travail. Qu’en serait-il si c’est le pouvoir qui menaçait d’aller dans la rue au cas où cette Cour suprême ne donnait pas suite favorable à ses requêtes ? Nos hommes politiques, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, doivent apprendre à gagner ou à perdre des élections. Quand on y va, c’est à ces deux cas de figure qu’on doit s’attendre. Mais, quand on ne veut jamais accepter de perdre des élections, il y a comme si on voulait d’une chose et son contraire.

La Guinée a longtemps assez souffert pour encore se retrouver dans la rue après tant d’années de marasme à la fois politique et économique. Elle a enfin besoin d’aller de l’avant, tant sur le plan démocratique que le plan du développement tout court. Apparemment, c’est dans cette logique que les acteurs politiques devraient s’inscrire. Au lieu de continuer à faire sortir des populations innocentes dans les rues pour ensuite compter les morts et les blessés. Un processus démocratique ne se construit pas nécessairement dans la rue. La vitalité d’une démocratie ne se mesure pas non plus seulement dans la capacité des acteurs à faire sortir des troupes dans la rue ; ni à braver et à vilipender à chaque fois, le pouvoir.

L’Assemblée nationale étant l’épicentre de la démocratie, il serait beaucoup plus sage pour l’opposition politique, toutes tendances confondues, d’aller défendre cette fois-ci ses positions devant le peuple guinéen. La Guinée a besoin de paix, les Guinéens ont enfin besoin d’entendre autre chose et de se focaliser sur les vraies questions qui sont le développement, la paix, l’accès à l’eau potable, à une éducation saine, à la santé pour tous. Celou Dalein Diallo, le leader de l’opposition pourrait mieux se positionner dans son rôle s’il acceptait, comme d’autres l’ont fait ailleurs, la vérité des urnes. Les observateurs de l’Union européenne n’ont tout de même pas travaillé contre lui ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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