Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
Après sa condamnation définitive, l’ex-président libérien, Charles Ghankay Taylor a été transféré le 15 octobre 2013, en Grande Bretagne où il devra purger sa peine. Ce transfèrement intervient dans un contexte africain teinté non seulement de méfiance vis-à-vis de la Cour pénale internationale, mais aussi de velléités de maintien des délinquants du continent sur place.
Jugé le 26 avril 2012 coupable de 11 chefs d’accusation rangés en crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’ancien président libérien a été condamné à 50 ans d’emprisonnement ferme. Cette condamnation devenue définitive le 26 septembre dernier cinq ans après l’ouverture du procès, c’est la Grande Bretagne qui l’a accueilli pour qu’il purge cette lourde peine. En effet, le Tribunal pénal spécial pour la Sierra-Léone qui l’a jugé et condamné, a signé en 2007, un accord par lequel les autorités britanniques ont pris l’engagement d’offrir un exil carcéral à Charles Taylor ; les Pays-Bas ne voulant pas le garder. C’est donc conformément à cet accord que le transfèrement du 15 octobre 2013 s’est opéré.
L’ex-président libérien accusé d’avoir aidé et encouragé entre 1991 et 2002, les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants, est aujourd’hui âgé de 65 ans. Il devra ainsi passé le reste de sa vie derrière les barreaux, loin de l’Afrique. Et ce, en dépit de son souhait de passer sa vie carcérale dans un Etat africain.
Charles Taylor a, en effet, en date du 10 octobre 2013, adressé une lettre au Tribunal qui l’a condamné, dans laquelle il a émis le souhait de purger sa peine au Rwanda. Il veut, semble-t-il, tout en purgeant sa peine, se sentir proche de sa famille. Et l’autre raison, c’est qu’il dit craindre pour sa sécurité en Grande Bretagne, l’autre bailleur de fonds en plus des Etats-Unis d’Amérique, du Tribunal pénal spécial pour la Sierra-Léone. Serait-ce de façon désintéressée que la Grande Bretagne a ainsi mobilisé des milliards de dollars ? L’on peut bien se poser cette question.
Le Rwanda ira-t-il jusqu’au bout ?
De l’autre côté, saisi de cette lettre du 10 octobre, le gouvernement rwandais promet de l’étudier. Prendra-t-il la décision courageuse de faire ramener l’ex-président libérien sur le continent ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, le faire, ce serait en son honneur. Mieux, cela ferait honneur à tous les Etats africains qui, en plus de s’ériger massivement contre la justice internationale, en l’occurrence version CPI, souhaitent que les délinquants africains, quels qu’ils soient, soient jugés et incarcérés sur le continent.
Dans cette posture, si nos chefs d’Etat veulent vraiment rompre avec la culture de l’impunité, il faudrait qu’ils présentent, à tout le moins, des gages sûrs de procès bien conduits à terme, quand on sait que ce ne sont pas les graves violations des droits de l’Homme qui vont manquer. Et l’offre de cadre carcéral serait, nous semble-t-il, la moindre des choses dans cette dynamique.
La vie carcérale de Charles Taylor est-elle trop dispendieuse pour nos Etats ? L’homme Taylor fait-il peur à ses ex-compagnons ? Ces interrogations méritent de retenir l’attention face au refus ou à tout le moins, au manque d’empressement pour accueillir l’ex-président libérien. Et si les choses restent en l’état, les pays africains auront encore raté l’occasion de s’assumer.
Fulbert Paré
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 17 octobre 2013 à 00:33, par verite no 1 En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
Je suis de ceux qui veulent que l’afrique s’ eloigne de la cpi pas parcequ’il faut proteger des sanguinaires mais pour que la cpi ne devienne un instrument imperialiste.
2. Le 17 octobre 2013 à 09:45, par Lankhom En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
Aucun pays africain ne se presse d’accueillir Taylor parceque n’ayant pas les infrastructures pénitentiaires aqéquates, Les prisons ne sont pas la priorité de nos dirigeants, alors que eux et leur membres de gouvernement sont tous des clients potentiels de ses établissements pénitentiaires. Les rares pays africain qui ont fait l’effort d’avoir du personnel spécialisé pour la gestion des détentions n’ont aucun égard pour ce personnel pourtant bien formé et compétent et qui fait la fierté du pays dans les institutions ONNUSIENNE.
3. Le 17 octobre 2013 à 11:22, par le génial En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
C’est donc conformément à cet accord que le transfèrement du 15 octobre 2013 s’est opéré.la date choisi n’est pas le fait du hasard et cela sous-entend que Charles T n’aura pas dit son dernier mot sur les événements du 15 Octobre 1987. c’est un message à qui de droit ! à bon entendeur !
4. Le 17 octobre 2013 à 11:29, par Amadoum En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
Le vrai imperialisme,c’est l’incapacite de nos dirigeants de servir leur peuple. Pendant combien de temps pouvons-nous, nous cacher sousce mot combien use, et vide de son sens.
A voir des crapules comme Guiro dans nos rues, je pesne que c’est toujours mieux de boucler toutes persoone qui commet un crime. Que ce soit chez nous ou la bas, que les criminels paient pour leurs forfaits.
Le vrai imperialisme, c’est de voir notre culture, dans un premier temps baffouee par les colons, et maintenant negligee par nous. Que faisons pour lutter contre cet imperialisme ? Qui en est responsable ?
5. Le 17 octobre 2013 à 11:42, par le génial En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
ces roitelets peuvent tout tenter mais qu’ils sachent que même les plus chanceux n’échapperont pas à la justice divine . C’est donc conformément à cet accord que le transfèrement du 15 octobre 2013 s’est opéré.la date choisi n’est pas le fait du hasard et cela sous-entend que Charles T n’aura pas dit son dernier mot sur les événements du 15 Octobre 1987. c’est un message à qui de droit ! à bon entendeur !
6. Le 17 octobre 2013 à 12:32 En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
dire qu’il va avoir droit à un traitement de luxe après toutes les horreurs qu’il a commis en Afrique........................
7. Le 17 octobre 2013 à 13:27, par liberté En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
il devrais purgé sa peine chez lui, abas le néo colonialisme, tans que on ne se réveille pas, on pourras jamais avancé et on seras toujours devant la porte des autres pour demandé
8. Le 17 octobre 2013 à 15:26, par l homme integre fache En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
Kel kestion depuis kan l Afrique s est elle assumee ?
9. Le 25 octobre 2013 à 19:36, par Pedro En réponse à : Charles Taylor transféré en Grande Bretagne : Les Etats africains ont-ils encore raté l’occasion de s’assumer ?
Merci de me donner l’opportunité pour m’exprimer au sujet de la condamnation de Charles Taylor.
Je voudrais seulement dire que malgré cette condamnation qui à mon sens légitime et non juste. Je le dis parce que Taylor ne devrait pas boire la coupe seul. Rappeler que monsieur avait dit en son temps, je cite" Nous avons un contingent de 700 hommes pour la sécurité personnelle de monsieur Taylor. Vous conviendrez avec moi que dans une guerre perdre 3 hommes sur ce nombre est insignifiant." Que sont devenues les veuves de ces hommes qui ont perdu la vie au Libéria. Quelles étaient les raisons de ce soutien à Taylor ? Alors, rappelons à la CPI que Blaise et compagnies doivent rejoindre Taylor dans sa prison, que ça soit en Angleterre ou au Rwanda ou ailleurs pourvu que justice soit faite.