LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

Publié le dimanche 13 octobre 2013 à 19h05min

PARTAGER :                          
Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

Connaissant la valeur nutritive des aliments, il travaille, tous les matins, sur la composition des régimes alimentaires spécifiques, recommandés à certains malades. Bien qu’ayant été admis à la retraite depuis 2000, il a été réquisitionné par le CHU-YO et mis à la disposition de Néphrologie clinique et Hémodialyse. Il continue d’arpenter les couloirs des services pour voir « ses » patients. Il est probablement le seul diététicien de formation du Burkina. Lui, c’est M. Jean François Zerbo, dont également les cardiologues, les pneumologues, les hépato-gastrologues et les chirurgiens, sollicitent les services pour une meilleure guérison de leurs patients.

Veiller à la bonne alimentation des malades, et conseiller les bien-portants sur leur mode alimentaire, sont du ressort des diététiciens. Parce que « toute médication repose sur un bon régime qui constitue le sous bassement du traitement », la présence d’un diététicien est indispensable au sein de toute structure hospitalière. Pour certaines pathologies en effet, l’alimentation est presqu’aussi importante que le traitement médicamenteux. C’est le cas des diabétiques, des insuffisants rénaux, des patients souffrant d’hépatites, ou d’hypertension artérielle, etc. à qui M. Zerbo, confectionne des menus spécifiques.

Les malades de la néphrologie, ont le plus souvent besoin d’un régime hypo-protéique, (pauvre en protéine) et pauvre en sel (hypo sodé) si le patient est hypertendu, et amaigrissant au cas où il est obèse de surcroit. Pour les diabétiques, c’est plutôt un régime pauvre en hydrate de carbone qui est appliqué, c’est-à-dire pauvre en glucides qui sont contenus dans le sucre, miel, céréales, tubercules et fruits.

Aussi, après une intervention chirurgicale, et en vue d’accélérer le processus de reconstitution des muscles et de cicatrisation, « il faut un régime hyperprotéique, c’est à-dire riche en protéine, donc en viande, poisson, lait, haricot, poids de terre, lentille et arachide, etc. », suggère notre spécialiste.

Pour M. Zerbo, le plus difficile dans son travail, c’est l’insouciance de certaines personnes, qui pensent que « les questions de régime alimentaire sont de la blague », s’offusque-t-il. Mais ils l’apprennent souvent à leur dépend. Comme cette femme obèse qui n’a pas daigné considérer le régime amaigrissant à elle prescrit. C’est quand son mal a empiré, au point qu’elle ne pouvait marcher qu’au moyen d’une canne, qu’elle s’est résolue à revenir consulter le diététicien.

Le spécialiste a conscience qu’il y a des efforts personnels que le malade doit fournir. Néanmoins, il en appelle à la vigilance et à la rigueur des parents. « Les malade ont des envies, mais le diététicien leur interdit certains aliments, leur en impose d’autres, à moins qu’il ne les autorise à manger une quantité précise. Mais comme ils sont entourés des parents, parfois leurs moindres désirs deviennent des ordres, et ils en profitent », constate le diététicien.

Si les malades ont besoin d’un régime spécifique, les bien-portants, eux, doivent avoir une alimentation équilibrée et variée, en se référant aux différentes sortes d’aliments classés en groupes suivants. D’abord, le groupe énergétique, constitué d’aliments calorifiques (céréales et tubercules, etc.), il apporte du « carburant » nécessaire au fonctionnement de l’organisme. Ensuite, le groupe protecteur est composé de vitamines et sels minéraux qui sont contenus dans les fruits et légumes. Enfin, le groupe constructeur est issu des protéines d’origine végétale et animale Leurs sources sont : viande, poisson, lait, haricot, poids de terre, lentille et arachides, etc.

Les protéines d’origine animale, sont déficientes en certains acides aminés essentiels que l’on retrouve en quantité acceptable dans les protéines d’origine végétale. D’où la nécessité de combiner les deux sortes de protéine pour que l’absorption soit à un niveau optimum. De l’avis du spécialiste, l’alimentation du bien-portant, doit se faire de manière équilibrée. « Malheureusement, à Ouagadougou, certains consomment excessivement la viande et la bière. Ils ne varient donc pas. Pourtant, il faut au moins avoir les trois groupes d’aliments dans son repas quotidien ». Et de regretter : « notre pays est suffisamment riche en production alimentaire. Mais nous avons reçu une influence qui nous a amené à délaisser beaucoup de choses comme les feuilles, le soumbala, etc. » Se rappelle-t-il d’ailleurs bien à propos : « petit, quand ma mère faisait du tô, elle l’assaisonnait avec les feuilles d’aubergines africaines bouillies, et avec de la viande. Le tô fournit les calories, les feuilles arrosées d’huile, les lipides, et la viande les protéines. C’est aussi simple que ça ».

Au regard de la contribution du diététicien à la prise en charge de certains types de patients, notre spécialiste plaide pour une formation des jeunes diététiciens qui prendront la relève.

-----------------------

Parole du spécialiste

- Le rôle du diététicien dans un hôpital consiste à recenser tous les régimes spéciaux au niveau de chaque service, de composer le menu, de le faire préparer par les cuisiniers. Ensuite vérifier si le cuisinier à respecter effectivement les dosages. Dans certains cas, le repas du patient est pesé avant qu’il ne passe à table. Le reste du repas (s’il y en a) est pesé en vue d’établir avec exactitude les quantités de glucide, lipide et protéine ingérées par le malade.

- Quand vous mangez, l’organisme se comporte en comptable, il fait un bilan chaque matin et chaque soir, en quelque sorte un bilan d’entrée et un bilan de sortie. Il prend juste le nécessaire pour son fonctionnement. Les restes sont stockés, soit rejetés. Il y en est qui est gardé tel le sucre que l’organisme transforme en glycogène et stocke dans le foie, sous la peau, dans l’abdomen. C’est pourquoi, il convient de faire des efforts physiques pour brûler cette masse de graisse.

- A noter que chez certaines personnes les graisses se brûlent vite et parfois naturellement contrairement à d’autres où elles sont stockées, ce qui contribue à les rendre obèses.

- Les nutritionnistes approfondissent l’étude des aliments, les diététiciens calculent avec la table de composition des aliments, la valeur nutritive des aliments pour composer le menu.

http://chuyobf.org/

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 12 octobre 2013 à 18:06, par minima En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    Félicitations le Chameau que je respecte parce qu’il m’a encadrée lorsque je devais faire mon stage au CREN en 2è année d’Université en 1981 à l’hôpital du temps où il y servait. Je l’ai rencontré la dernière fois à l’hôpital et il m’a effectivement dit être en retraite depuis 2000 mais réquisitionné pour le travail ! Vit encore 100 ans pour montrer ce que tu sais faire et surtout afin que cela nous serve car ce ne sont pas les malades seulement qui ont besoin de repas équilibré, il faut reconnaître que les bien portants, malades potentiels en ont besoin pour éviter de rejoindre ceux qui sont déjà à l’hôpital ! Prompt rétablissement à tous et toutes les malades. Bravo, ZERBAL car tu es seul et non pas plusieurs pour mériter que je dise BO ! Merci. Une mossi qui te connait bien ! Envoie les recettes à Fidèle TOE, ancien journaliste à la retraite à Dédougou !

  • Le 12 octobre 2013 à 18:34, par mavision En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    Très bel article ! Je pense qu’il faut plus de communications sur ces questions liées à l’alimentation. Pourquoi ne pas mettre cet aspect dans le programme des élèves ?, car l’habitude étant une seconde nature, il faut commencer à inculquer ces comportements depuis le bas âge.

  • Le 12 octobre 2013 à 18:39 En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    Felicitations a Jean Francois. C’est une honte de dire que c’est le seul dieteticien de formation au Burkina. Il y a des docteurs qui ont tout fait pour empecher les etudiants au Burkina pour aller se specialiser comme dietiticien ou tout autre domaine. Ils ont preferer annuler de bourses pour tout simplement dire qu’il n y a pas de besoin dans cette filiere ou bien, ils ont refuser de tout simplement signer un document pour permettre a un etudiant d’avoir une bourse pour aller se specialiser pour servir leurs interets egoistes et egocentrique ou se venter pour dire qu’ils sont les seuls dans leur filiere au Burkina. Il faut que ces mentalites evoluent sinon le developpement ne sera qu’un leurre.

  • Le 12 octobre 2013 à 18:41 En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    ohhhhh lalalala.....avant de se poser la question sur ce qui est un repas équilibré,il faut d’abord nous dire si le burkinabè moyen mange à sa faim. la réponse est 10000 fois non non non non non non. faut arreter de nous gaver avec vos connaissances venues d’ailleurs. chez les blancs ils ont tellement à manger qu’ils jettent des produits qui se chiffrent à des centaines de milliards de francs par an tchurrrrrrrrrrrrrrrrr.

  • Le 12 octobre 2013 à 20:08 En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    par OUEDAPH.
    Que le Seigeur donne longue vie à ce vieu pour qu’il continue de rendre service aux malades.Les Medecins doivent demander à L’Etat de trouver des initiatives pour former des diététiciens afin de prendre la relève car avec la vieillesse notre sage ne pourra plus rendre service à un moment.

  • Le 12 octobre 2013 à 20:19 En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    Je dis bravo a notre papa Zerbo qui se bat comme il peut pour faire passer le minimum de message qu’il a. Sinon, je vous rassure qu’il y a beaucoup de diététiciens de formation qui sont burkinabé mais qui ne sont pas au Burkina du fait du maigre salaire que la fonction publique donne. Il y a des diététiciens dans les grandes cliniques de Ouaga qui sont Burkinabé.
    Je voudrais juste ajoute que les valeurs nutritionnelles des aliments données dans les tables de composition alimentaire ne suffisent pas a formuler un régime, il faille tenir compte des associations alimentaires qui peuvent être bonnes ou mauvaises et des habitudes alimentaires (modes de cuisson et de consommation des aliments) des populations pour prodiguer des conseils diététiques. Bref, je conseille a notre papa de bien s’informer sur la science des aliments pour mieux prodiguer ses conseils.

  • Le 14 octobre 2013 à 10:53, par Amadoum En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    Parlant de deficiences en acides amines essentiels, j’ai cru que c’est les proteines d’origine vegetale qui sont deficientes et devaient etre supplementees.

  • Le 29 avril 2015 à 08:09, par salimata En réponse à : Diététique : « Connaître les recettes d’un repas équilibré », par Jean François Zerbo

    Bonjour ;

    je voudrais être en contact avec vous pour des repas bien équilibrés car cela en dépend de ma ma santé
    mon médecin m’a dit que j’ai un tôt de cholestérol très élevé quel aliment dois-je prendre pour maintenir ma santé !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique