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Transport aérien au Burkina : Colombe Airlines vous offre Ouaga-Bobo « à petit prix »

Publié le mardi 8 octobre 2013 à 05h38min

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Transport aérien au Burkina : Colombe Airlines vous offre Ouaga-Bobo « à petit prix »

Quitter Bobo-Dioulasso le matin, aller régler ses affaires à Ouagadougou, se reposer pendant quatre heures et revenir avant la tombée de la nuit, ou vice-versa, c’est ce que vous propose désormais la compagnie de transport aérien, Colombe Airlines. Elle a effectivement lancé ses activités de desserte de ces deux villes le samedi 05 octobre 2013. Partis de Ouagadougou à 12h, les passagers du vol inaugural (journalistes, représentants d’agences de voyage et de personnalités politiques), ont foulé le tarmac de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso cinquante minutes plus tard. Dans le confort et la sécurité.

Grâce à ce nouveau venu dans le ciel burkinabè, opérateurs économiques, hommes d’affaires, autorités politiques, administratives et autres clients (lambda) ont désormais la possibilité de faire la navette entre ces deux villes, à vol d’oiseau. Et, à un tarif raisonnable, comme l’atteste le slogan de Colombe Airlines, « le ciel à petit prix », c’est-à-dire à 60 000f, soit 30 000f pour l’aller et 30 000f pour le retour. Mieux, depuis ce lundi 07 octobre et ce jusqu’au dimanche 13 octobre, les clients de Colombe Airlines bénéficient de prix promotionnel, soit 25 000 f l’aller et 25 000f le retour. Deux vols à destination de Bobo-Dioulasso sont prévus tous les jours. Avec pour objectif d’augmenter ce nombre à trois. Mais, cela dépendra de la clientèle, certainement. « La compagnie Colombe Airlines sera ce que les clients veulent qu’elle soit », assure Pascal Tigahiré, le président du conseil d’administration (PCA) de Colombe Airlines, par ailleurs Président directeur général (PDG) du groupe Tigahiré.

Cet opérateur économique originaire de la province du Nahouri (Pô) et ses partenaires entendent démocratiser le transport aérien au Burkina, c’est-à-dire desservir d’abord les villes du Burkina avant de s’attaquer à l’international. « Aujourd’hui, ma priorité, c’est le national. C’est faire en sorte de pouvoir relier le maximum de villes à notre capital », lance-t-il. C’est pourquoi, les initiateurs sont en train d’étudier la desserte Ouaga-Fada et Ouaga-Ouahigouya qui disposent de pistes d’atterrissage bitumées. La piste de Dori également devrait être bitumée avec la fête du 11 décembre prochain. « L’objectif, c’est de pouvoir faire un vol sur chaque ville, chaque semaine », espère Pascal Tigahiré. Mais, pour l’instant, ce sont les passagers de l’axe Ouaga-Bobo qui s’en réjouissent. Le lancement des activités de cette compagnie de transport aérien devrait donner un coup de pousse à l’économie burkinabè et en particulier dans la fluidité des affaires entre les deux plus grandes villes du pays.

Des capitaux burkinabè et bientôt un équipage burkinabè

Vous l’aurez donc compris, cette initiative audacieuse s’appuie sur des capitaux nationaux, avec un actionnariat totalement burkinabè. Actuellement, Colombe Airlines dispose de trois aéronefs dont deux de 66 places et un de 150 places (qui devrait arriver d’ici fin octobre). Ainsi, le transport aérien est en passe de se démocratiser au Burkina. « Désormais, pas un seul burkinabè ne doit voir le déplacement en avion comme un luxe », souhaite le Pascal Tigahiré.

Tout en étant focalisé sur le national, les initiateurs ambitionnent, plus tard, desservir la sous-région Ouest-africaine, mais aussi l’Afrique centrale. Aussi, entendent-ils, en plus du transport de passagers, faire le cargo (transport de marchandises), notamment à destination du Moyen-Orient et de la Chine.

Pour le démarrage, c’est un équipage espagnol qui accompagne Colombe Airlines. Le temps de former des pilotes et des hôtesses burkinabè. « Cet accompagnement ne devrait pas dépasser quatre mois, le temps que les pilotes, que Colombe Airlines a, aient le temps de se qualifier sur les appareils, ainsi que les hôtesses parce que mon intention, c’est d’utiliser la main d’œuvre burkinabè », précise le PCA.

Côté sécurité des passagers, pas de souci à se faire, nous fait-on savoir. C’est d’ailleurs pour s’assurer de toutes les garanties sécuritaires que la compagnie a pris un an entre sa naissance et le début effectif de ses activités.

Pascal Tigahiré le sait : l’aéronautique est très difficile. Pour cela, il ne compte pas faire de bénéfice avant un an. Mais, il n’y a pas de souci, toutes les garanties sont prises pour le fonctionnement que la compagnie durant ce temps. Sans interruption.

Le soutien des autorités politiques et économiques

A Bobo-Dioulasso, la cérémonie de lancement des activités qui a eu lieu dans l’après-midi du samedi 05 octobre était présidée par le président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara. Elle était parrainée par le président de la section de la chambre de commerce et d’industrie des Hauts-Bassins, El hadj Djanguinaba Barro. Tous les deux n’ont pas manqué de féliciter Pascal Tigahiré et ses partenaires pour cette initiative audacieuse. Ils lui ont assuré de tout leur soutien. Le gouvernement burkinabè était représenté par le ministre délégué chargé des transports, Baba Démé. « Cette ligne vient combler un grand vide. Je vous exhorte à ne point relâcher l’effort même au moment où le ciel ne sera pas (toujours) dégagé », lance le ministre en charge des transports.

Accueillant avec joie et soulagement Colombe Airlines qui vient combler de fortes attentes de la région des Hauts-Bassins, Joachim Somda, représentant du gouverneur déclare : « les usagers de la route de Bobo manquaient d’alternative jusque-là. Colombe Airlines vient renforcer l’offre. Ainsi, l’aéroport de Bobo ne sera plus qu’un simple transit de vol ».

Très enthousiaste, Lassina Millogo, 3e adjoint au maire de la commune de Bobo a de bonnes raisons de s’en réjouir. « Le ciel de Bobo vous est ouvert. J’attends le flot de passagers, mais aussi et surtout que vous passiez à la caisse pour payer les taxes. (…) Ne m’en voulez pas, j’ai une ville à construire », lance-t-il.

Moussa Diallo

Lefaso.net

Propos recueillis

Max Ouédraogo, directeur des opérations aériennes, pilote de formation

66 places, capacité maximum : 74 ; vitesse moyenne : 550 à 600 km/h ; il a été étudié pour ces genres de relation. A peu près 400 à 450 km, à peu près 50 mn de vol. Point de vue consommation, c’est assez réduit, il brule à peu près 9 litres par passager à l’heure, ça limite aussi les émissions de gaz à effet de serre. Ça nous permet aussi d’économiser sur les ressources énergétiques. C’est aussi d’une conception européenne puisque c’est un consortium franco-italien basé à Toulouse. Dans un premier temps, nous sommes avec ELIT d’Espagne. Les formations pour le transfert des compétences à des burkinabè vont commencer d’ici un mois et demi. Ce sera progressivement des personnels de cabine, des mécaniciens, des pilotes. Actuellement, tout ce qui est back-office est totalement burkinabè. L’actionnariat aussi est totalement burkinabè

Soungalo Apollinaire Ouatara, président de l’Assemblée nationale

L’arrivée de Colombe Airlines vient renforcer l’axe Ouagadougou-Bobo. Vous l’aurez constaté par la forte mobilisation des opérateurs économiques et de la population de Bobo, c’est une initiative qui répond à une forte attente. Il convient donc d’encourager les initiateurs de cette opération et souhaiter qu’ils puissent bénéficier d’un bon encadrement de toutes les autorités compétentes. , C’est une initiative très audacieuse qui mérite d’être encouragée parce que ça demande beaucoup de sacrifice.

Portfolio

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