Au terme d’un long processus de dépouillement des suffrages exprimés, Henri Konan Bédié a obtenu 3489 voix sur 3 759 votes, soit 93,29%. Alphonse Djédjé Mady et Kouadio Konan Bertin suivent respectivement avec 123 voix, soit 3,29% et 115 soit 3,07%. Si ces résultats annoncés ce dimanche 6 octobre sont confirmés, c’est assurément une grande victoire pour le président sortant du PDCI dont le leadership a été fortement contesté ces derniers mois par ses rivaux. Ces derniers s’appuyant des dispositions du parti avaient voulu le pousser vers la retraite, compte tenu de son âge et du « long » temps passé à la tête de la formation politique (20 ans).

Mais, avec ce succès électoral à la soviétique, le successeur du président Félix Houphouët Boigny a, en principe, maintenant les mains libres pour diriger, comme il l’entend, le plus vieux parti de Côte d’Ivoire. Il ne devra plus aussi avoir du mal à mettre en œuvre ses réformes de rajeunissement du parti. Par ailleurs, avec cette victoire écrasante, Bédié ne devrait pas en principe avoir des difficultés à imposer sa vision quant à la participation du PDCI à la présidentielle de 2015. En tous les cas, s’il y aura un candidat du parti à ce scrutin, ce sera certainement lui.

Djédjé Mady et Konan Bertin aussi gagnants

Pour Alphonse Djédjé Mady et Kouadio Konan Bertin, le miracle n’a donc pas eu lieu. Ils doivent encore prendre leur mal en patience et supporter la présidence du Bédié pendant les cinq ans à venir, si tant est qu’ils veulent demeurer membres du PDCI/RDA. Evidemment, ils ont toujours la possibilité de déposer des recours puisqu’ils parlent de fraudes. Mais, il semble peu probable, au vu des résultats annoncés, que la victoire de Bédié soit remise en cause. Mais, quoi qu’il en soit, ils ont ce mérite d’avoir essayé de prendre la tête du parti. La démocratie, c’est aussi cette possibilité qui est offerte à chacun d’être éligible, pour peu que l’on soit en règle. Et le fait même qu’il y ait eu élection à ce 12e congrès, est en soit la victoire des perdants, si tant est que les votes ont été réguliers. Certes, Bédié s’est largement imposé. Mais, peut-être, la prochaine fois, ce sera le tour de Djédjé Mady ou de Konan Bertin. Perdre aujourd’hui ne signifie nullement que l’on ne gagnera pas demain. En cela, les candidats malheureux à la présidence du PDCI/RDA gagneraient à se comporter en beau perdant. Les urnes ont parlé. Et ils devraient, ‘’en bons démocrates’’, savoir s’incliner et attendre que leur heure d’accession à la présidence du parti, sonne. Surtout s’ils n’ont pas l’intention d’engager leur formation politique dans une crise post-électorale qui pourrait les desservir.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net