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Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

Publié le mardi 1er octobre 2013 à 18h24min

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Le Procureur général près la Cour des comptes Emile Badou Toé a sérié lundi, ses collègues magistrats en « rats laveurs, voleurs et palmistes » en présence du président du Faso Blaise Compaoré, a-t-on constaté.

« L’indépendance de la magistrature est un piège à rats d’une extrême variété », a déclaré Emile Badou Toé à la rentrée judiciaire 2013-2014 dont la préparation cette année a été dévolue à la Cour des comptes.

Comparant entre temps les magistrats à « des rats laveurs, voleurs et palmistes », M. Toé a dans un discours fleuve, passé en revue les dysfonctionnements du système judiciaire burkinabè.

« Le raton laveur » correspond selon M. Toé, au « magistrat loyal qui a les mains propres », tandis que « le rat voleur est l’animal totémique du magistrat corrompu, partial, sans personnalité », a-t-il poursuivi.

Pour le Procureur général, « Le rat palmiste symbolise le magistrat équilibriste, trapéziste qui, en fonction de ses intérêts et au regard des risques encourus ou de l’absence de risque, va faire montre de loyauté et d’intégrité ou à l’inverse de bassesse d’esprit et d’âme ».

Poursuivant son réquisitoire, M. Toé a soutenu que « la Cour des comptes est laissé pour compte, faute d’officiers, de sous officiers et d’hommes du rang sous ses ordres ».

En cette rentrée judiciaire placée sous le thème « le juge au sens de l’article 124 de la Constitution », Emile Badou Toé a classé les magistrats en « juges professionnels » et en « juges non professionnels ».

Les magistrats du parquet et ceux du siège constituent selon lui, des « juges professionnels ».

Les juges-citoyens (assesseurs, jurés), les juges-représentants (personnes représentant des groupes socioprofessionnels, socioculturels) et les juges-experts (recrutés ou nommés), a-t-il avancé, sont des « juges non professionnels ».

Pour M. Toé, « le recours aux fonctionnaires non magistrats pour composer la Cour des comptes et le Conseil d’Etat engendre un problème de plan de carrière, de sécurité et de promotion ».

Emile Badou Toé, précédemment président de la Cour d’appel de Ouagadougou puis de Bobo-Dioulasso (Ouest), a été installée Procureur général près la Cour des comptes le 15 juillet 2010.

M. Toé avait alors placé, sa mission sous le signe de « la rigueur et de l’indépendance ».

Le président du Faso Blaise Compaoré qui a assisté à la rentrée judiciaire a qualifié de « séance éducative », les différentes interventions qui se sont succédées.

M. Compaoré, par ailleurs président du Conseil supérieur de la magistrature, fonde l’espoir que les résultats de telles rencontres permettront d’assurer à la fois, l’efficacité et l’indépendance de la justice pour une meilleure accessibilité et une compréhension du justiciable.

Cette rentrée judiciaire ambitionne « de donner une bonne image du juge afin que le justiciable se sente vraiment défendu et protégé par nous qui sommes chargé de dire le droit », a affirmé le ministre de la Justice Dramane Yaméogo.

Au Burkina Faso, de nombreux actes d’auto-justice telles que les vindictes populaires lors des accidents de circulation, les conflits autour de la chefferie traditionnelle et les affrontements éleveurs-agriculteurs, sont de plus en plus légion.

En juin dernier, les trois syndicats de magistrats ont demandé la démission de M. Yaméogo pour avoir soutenu son collègue en charge des Mines dans une affaire judiciaire portant sur 23 kg d’or frauduleux.

FG-TAA/

Ouagadougou, le 1er oct. 2013 (AIB)

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Vos commentaires

  • Le 2 octobre 2013 à 00:01, par le zoulou En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    C’est bien que certains juges aient le courage d’évoquer la question de l’indépendance de notre justice.il faudrait maintenant aller aux actes pour l’intérêt de la population ;

    • Le 2 octobre 2013 à 10:14, par LAGUI ADAMA En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

      Malgré les quelques critiques généralement épidermiques mais jamais scientifiques que l’on porte à l’encontre de la justice burkinabè Grâce à son Excellence Mr Blaise Compaoré président du FASO, le PEUPLE burkinabè depuis la date du 15/10/ 1987 s’estime grandement heureux de vivre dans état de droit, par rapport à la BARBARIE, MARXISTE-LENNISTE-STALINISTE qui le précédait ! Vive le PEUPLE Vive la démocratie Vive le SENAT Vive le CDP Qu’Allah bénisse et protège son Excellence Mr Blaise Compaoré et sa famille

      • Le 2 octobre 2013 à 11:24, par mystik En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

        tssssssk c’est d’une tristesse ce que vous dites.que chacun sonde son âme avant de parler car la sagesse n’habite pas tous les esprit.

        • Le 2 octobre 2013 à 17:19, par Meditons En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

          Ce monsieur LAGUI est juste là pour provoquer la colère des internautes. En fait ce monsieur ne supporte ni le SENAT ni le président Compaoré. C’est juste quelqu’un qui vert exacerber la haine des internautes. C’est dommage car tes intentions sont très mauvaises. Je constate quand je vous lis que vous contestez tout ce que les autres dises. Il est vrai que aussi que sur ce site les gens aussi ne sont pas tolérants. Ayons le courage d’accepter de temps en temps que celui que nous supportons peut avoir tord sur un sujet donné car il y a des erreurs chez les opposants comme il y en a chez ceux qui gouvernent.
          On leur ferra du tord et à nous aussi en leur disant qu’ils(opposants ou partis au pouvoir) ont toujours raison. Ce sont des êtres humains donc susceptibles de commettre des erreurs. De grâce donnons notre point de vue sans agresser les autres.
          Juste mon point de vue.

  • Le 2 octobre 2013 à 05:24 En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Essayez de nous procurer le discours afin que nous puissions mieux apprecier la portee de votre commentaire.

  • Le 2 octobre 2013 à 06:39, par ElMagnifico En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Emile Badou Toé a classé les magistrats en « juges professionnels » et en « juges non professionnels ».

    J’espere que vous etes sincere dans vos propos Mr le Procureur "General" ! Cela fait longtemps qu’on n’a pas entendu un tel langage chez nos juges et devant qui de droit !

    Les juges non professionnels ne sont ni plus ni moins que des perturbateurs ! Ils sont intentionnellement mis en place pour surveiller tous les moindres mouvements et dires des autres, professionnels ceux-la. Cette surveillance aboutit a des rapports et mensonges a qui de droit.

    Cette facon de manoeuvrer est la principale gymnastique de notre systeme politique en place. Ne soyez donc pas étonné de voir :

    - un civil, ministre de la défense ;
    - un militaire, ministre des civils ;
    - un charrettier débandé et sans emploi, ministre des affaires sociales ;
    - un boucher bandé, ministre de l’administration territoriale ;
    - un mécanicien désoeuvré, mine de l’Electricite, de l’or et du diament ;
    - etc.

    Donc Mr le procureur plus rien ne nous etonne ! Seule votre intervention nous surprend agreablement !!!!!!!!!!

  • Le 2 octobre 2013 à 07:33, par Le patriote En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Heureusement qu’il ya moins de "titrologue" au BF ; Sinon à lire le titre à ’l’impression que le Juge a insulté ses collègues. Il fallait un trouvé un autre titre pour le sujet. Merci

  • Le 2 octobre 2013 à 07:43, par pap En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    à chaque rentrée judiciaire on a toujours eu droit à des discours de principe donc de beaux discours ; à mon avis seul le justiciable peut et doit exiger que le droit soit dit. le politique burkinabè et surtout nos autorités sont les même qui défient et foulent les lois du pays en narguant du coup les hommes du droit. vivement que les magistrats courageux et consciencieux occupent le devant de la scène judiciaire du faso.

  • Le 2 octobre 2013 à 07:46, par salif SANFO En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    le procureur connait bien ses collègues . Et les qualificatifs et la classification sont pertinents.

  • Le 2 octobre 2013 à 08:04 En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Espérons qu’ils travailleront tous pour que notre constitution ne soit pas un torchon qu’on mouille (tripatouille) à tout moment selon les petits intérêts de quelques individus pour essuyer nos plats....

  • Le 2 octobre 2013 à 08:11 En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Tant que le président de la république sera président du Conseil supérieur de la Magistrature, on ne peut avoir une véritable indépendance de la justice dans ce pays. C’est le drame du Burkina avec la concentration excessive des pouvoirs au niveau de l’exécutif sans de contrepouvoirs suffisants pour éviter ou réduire les dérives.

  • Le 2 octobre 2013 à 08:13, par kabako En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    M. Compaoré, par ailleurs président du Conseil supérieur de la magistrature, fonde l’espoir que les résultats de telles rencontres permettront d’assurer à la fois, l’efficacité et l’indépendance de la justice pour une meilleure accessibilité et une compréhension du justiciable. le président du FASO reconnait ainsi la non indépendance et l’ineficacité de notre justice. alors qu’il ne s’étonne pas que les populations se fasse justice

  • Le 2 octobre 2013 à 08:22, par SIDKIETA BAG-MNINI En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Bravo à Mr. Le Procureur Général. Que de courage vous avez eu en osant définir pour une première fois les types de "rats" qui empestent la maison. Nous pensons qu’il vous faudra, qu’il faudra à la Justice plus de temps et d’efforts pour convaincre le peuple de l’honnêteté des acteurs de cette Institution qui se doivent d’être "probes". Nous pensons qu’il y a plus de variantes dans cette boîte à crabes où certains se croient être détenteurs du "Droit de Vie ou de mort" sur les Justiciables, les Citoyens. Vous en avez oublié. De la catégorie des "rats palmistes et voleurs", vous omettez les pseudo-Auxiliaires qui sont les principaux acteurs de la corruption, des jugements rendus "difficiles à appliquer" tant les conclusions qui en sortent sont difficilement exécutables au regard des ambiguïtés contenues dans celles-ci. Vous omettez de ce fait les Auxiliaires généralement mandatés par ces rats voleurs pour racketter les justiciables. Vous omettez également certains du Parquet, qui sensés imposer les exécutions des décisions de Justice, même définitives, s’y opposent parce que, ayant reçu des "Ordres" d’une certaine hiérarchie. Vous avez omis également de faire cas des OPJ qui, de par leurs engagements qu’ils prennent lors de leurs prestations de "Serment", servent le plus souvent de P.V. rédigés à dessein pour enfoncer parfois des innocents à la place de victimes sur recommandations qui leur permettent d’empocher (...). Vous omettez enfin les faux jugements rendus pour être après-coup alors que tous recours légaux ont été dépassés, qualifiés "d’erreurs judiciaires" dans le but de faire avaler la couleuvre. Et gars à celui qui osera dénoncer de tels actes. Ce qui est rassurant, c’est de supposer à partir de vos définitions que les justiciables peuvent à présent se manifester sans représailles. En tout cas Mr. Le Procureur Général, nous osons espérer que ce que vous avez dit sera bien retenu par le Premier Magistrat qui aura le temps de vous appuyer (sérieusement) pour vous permettre d’assainir cette maison avec le bénéfice des Jeunes Magistrats venus avec des esprits probes avec l’ambition d’être "clean". Sinon, gars à la montée de l’incivisme. Gars à l’approfondissement de la méfiance à l’endroit de la Justice. Combien de Ibos qui interpellés et envoyés en détention préventive se retrouvent à en liberté 3 jours après ? Combien de vrais voleurs de l’état et du peuple circulent libre malgré leurs actes rébarbatifs et très graves posés en narguant les honnêtes citoyens parce que, se disant puissants et bien soutenus ? Combien de "Chargés de jugement" se retrouvent dans les pénombres des bars, maquis et autres lieux de boisson et de divertissements en présence de prévenus, assis et consommant à la même table pendant que leurs dossiers sont encore pendants dans leurs mains. Vraiment, courage Mr. Le Procureur Général et que Dieu vous aide dans vos ambitions justes

  • Le 2 octobre 2013 à 08:36, par michel En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Etre intrègre c’est savoir dire la vérité au chef avec les mots justes ! Merci M. TOE !

  • Le 2 octobre 2013 à 08:43, par Pang-la Wend En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    Et pour le dernier cas, on en est où ?
    Indépendance de la justice, c’est bien mais il faut d’abord l’indépendance du juge.

  • Le 2 octobre 2013 à 10:35, par André dit GWè En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    méfiez-vous des dires des gens ! M. Toé a dit ce qu’il pense ou voit ; mais il n’a pas proposé une solution à la chose. Au Burkina, qui fait ce qu’il dit ou dit ce qu’il fait ? Méfiance nous sommes tous pareilles.

  • Le 2 octobre 2013 à 10:44 En réponse à : Burkina : Un magistrat compare ses collègues à des « rats » devant le président de la République

    La justice est rarement impartiale et le Burkina Faso ne fait pas l’ exception !

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