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Guinée : Enfin les législatives, mais aussi des interrogations

Publié le jeudi 26 septembre 2013 à 23h15min

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             Guinée : Enfin les législatives, mais aussi des interrogations

Sauf chamboulements de dernière minute, les Guinéens auront enfin l’occasion, derrière laquelle ils courent depuis plus de deux ans, de se rendre dans les urnes pour les élections législatives, plusieurs fois annoncées mais jamais tenues. Et ce sera ce samedi 28 septembre 2013, avec la campagne électorale qui s’achève ce jeudi même.

Tout semble indiquer que le rendez-vous de ce samedi sera tenu. Jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, aucun leader politique n’avait appelé au boycott du scrutin. La preuve, peut-être, que le processus est dans une phase irréversible.

Il n’empêche, l’on peut toujours s’interroger sur les conditions de la tenue de ces législatives, au regard notamment des violences de ces derniers jours à Conakry entre militants du pouvoir et de l’opposition. Et il n’est pas exclu (nous touchons du doigt) qu’il y ait encore des troubles pendant et après ces élections, vu les enjeux.

Nous n’aborderons pas ici les enjeux du scrutin pour les parties prenantes mais leurs responsabilités dans cette longue crise des législatives qui est, peut-être, sur le point de connaître son dénouement.

Parce que n’eût été l’action de la communauté internationale, notamment l’engagement de son facilitateur Said Djinnit, l’on n’en serait peut-être pas là, tant les acteurs internes du processus électoral se sont montrés incapables d’accorder leurs violons pour doter leur pays d’un Parlement en bonne et due forme.

L’irresponsabilité des uns et des autres

Les acteurs guinéens ont manifestement fait preuve d’une grande irresponsabilité dans la non tenue jusqu’ici des législatives qui étaient censées être organisés quelques mois après la présidentielle de 2010.

Cela est loin de les honorer eux-mêmes, encore moins leur pays qu’ils prétendent aimer et ambitionnent de défendre les intérêts à partir du Parlement. Ils sont presque tous sont comptables de la situation, à commencer par les responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), accusés régulièrement d’être à la solde du pouvoir ou de l’opposition.

Les tenants du pouvoir, tout comme ceux de l’opposition, ont évidemment leur part de responsabilité dans l’enlisement du processus électoral. Les uns (barons du régime) n’ont jamais été capables de rassurer leurs adversaires et les autres (les opposants) ont quelque fois fait preuve de radicalisme sur leurs exigences. Et les citoyens guinéens eux-mêmes se sont laissés parfois instrumentaliser par des leaders de l’un ou l’autre camp ; ce qui explique certainement les scènes de violences observées souvent dans le pays.

Ecrire une nouvelle page de la Guinée

Bref, tout cela relève du passé. A présent, les Guinéens ont, avec les élections de samedi, l’occasion de tourner la page et d’en écrire une nouvelle dans leur histoire mouvementée, mais dont on espère toutefois qu’elle sera des plus heureuses pour les guinéens.

En tout cas, pas comme ce que l’on a vu ces dernières années, c’est-à-dire une instabilité politique caractérisée par des épisodes d’affrontements de groupes sociaux ou ethniques.

Comme on dit, il n’est jamais tard, surtout dans la marche des nations, de mieux faire. Que ces législatives soient donc un véritable tremplin pour la Guinée de repartir de bon pied après ces années de tribulations !

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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