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Auntant le dire... : Même quand on a (ou qu’on veut) le pouvoir

Publié le mardi 24 septembre 2013 à 10h49min

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Au cours de l’émission « Dialogue avec le gouvernement », le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a déploré le comportement d’une certaine classe politique ou d’organisations de la société civile face à certains maux qui, « même quand on a le pouvoir ou qu’on le cherche » finissent toujours par vous rattraper.

En effet, quand des enfants, des élèves ou des étudiants « pour un oui ou pour un non » cassent, et personne, notamment dans la classe politique opposée ou au sein des organisations de défense des droits humains ne condamne de tels comportements, cela revient à les cautionner. L’exemple type est quand les étudiants, « vidés » des cités universitaires ont brûlé de nombreux véhicules et saccagé certains, personne n’a pris la peine de condamner véritablement un tel comportement. Au contraire, certains ont même applaudi pendant que d’autres ont trouvé des moyens et des mots pour soutenir des actes de ce genre qui ne sont rien d’autre que du vandalisme pur et simple de biens publics.

Quand des élèves refusent de suivre des cours parce que leur censeur est « méchant » ; quand ils cassent les fenêtres de leurs salles de classes ou brûlent les tables-bancs sur lesquels ils s’asseyent pour suivre les cours ; quand ils lapident et insultent leurs professeurs et qu’on ne condamne pas, on fait une prime à l’indiscipline, à l’incivisme, à l’intolérance, comportements incompatibles avec la vie en communauté. Quant au nom de revendications syndicales, corporatistes ou d’intérêts parfois partisans pour ne pas dire égoïstes et personnels, des personnes prennent en otage l’avenir d’enfants innocents, bloquent le fonctionnement de toute une administration et qu’on ne condamne pas parce qu’on est à la recherche du pouvoir ou qu’on veut le conserver, on met la République en danger. Défendre la nation, lutter contre l’incivisme, l’intolérance, la corruption, l’impunité…, est un impératif pour tout bon et grand citoyen. Quel que soit son bord politique, son rang socioprofessionnel, son appartenance ou non à un quelconque mouvement social.

C’est pourquoi, une fois de plus « qu’on ait le pouvoir ou qu’on le cherche », ces vertus sont à défendre. Parce que, celui qui laisse faire parce qu’il veut le pouvoir sera incontestablement confronté aux mêmes difficultés qu’il aura contribué à entretenir de gré ou malgré lui. Dans cette dynamique, il est important qu’à l’orée de la rentrée des classes, les parents d’élèves, les partis politiques, les organisations de la société civile et l’Etat (le gouvernement) prennent chacun ses responsabilités afin d’assurer une rentrée des classes paisible, mais durable pour toute l’année.

Au cours de la même émission, Luc Tiao a dit encore : « quand vous éduquez bien votre enfant à la maison, il y a de fortes chances qu’il respectera les autres une fois dehors ; il y a de fortes chances qu’il préservera le bien commun ». C’est donc d’abord à la maison que ça commence. En outre, si les partis politiques (qu’ils aient le pouvoir ou qu’ils soient à sa recherche) n’utilisent pas nos enfants une fois qu’ils sont à l’école » pour assouvir leurs intérêts, il est évident qu’ils ne casseront pas comme ils le font. Si l’Etat de son côté prend suffisamment ses responsabilités pour anticiper sur certaines actions, ou encore trouver des solutions à des revendications connues ou promises, certainement que les dégâts pourraient être contenus.
Mais en définitive, il revient aussi à ceux qui cassent, qui brûlent, qui pillent que c’est leur avenir qu’ils compromettent. Car, si l’avenir de la nation c’est eux, il est incontestable que c’est eux qui le construiront. Autant ne pas casser pour reconstruire et se mettre ainsi en retard.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 25 septembre 2013 à 08:09, par L’Alerteuse En réponse à : Auntant le dire... : Même quand on a (ou qu’on veut) le pouvoir

    Chère KANI, un conseil : songer à retourner à l’école de journalisme car vous avez beaucoup , je dis beaucoup à apprendre de ce métier. Vos analyses sont trop plates, quand on vous lit ,on a l’impression que quelqu’un vous paye pour écrire , vos écrits ressemblent à du torchon. Pardon ne salissez pas le nom de vrais journalistes. a bon entendeur salut.

  • Le 25 septembre 2013 à 08:21, par paulba En réponse à : Auntant le dire... : Même quand on a (ou qu’on veut) le pouvoir

    je suis contre l’incivisme grandissante au pays des hommes intègre. Pour remedier à cet état de faits, il faut rechercher les causes profondes et les combattre. l’éducation de base à la maison doit être assurée de prime abord par les parents..qui malheureusement n’ont plus d’espoir...le chômage des jeunes, les injustices sociales, l’arrogance de certaines personnes au pouvoir économique insultant etc etc il faut corriger tout cela sinon les effets seront deplus en plus important c’est à dire l’incivisme, les règlements de compte etc.

  • Le 25 septembre 2013 à 15:16, par Max En réponse à : Auntant le dire... : Même quand on a (ou qu’on veut) le pouvoir

    Sans justice équitable, une redistribution correcte des fruits de la croissance, c’est vain de penser que ce que vous appelez "incivisme", qui n’est autre que de la révolte, va cesser !

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