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Tribune de la femme : « Nous préférons les tricycles aux taxis », parole des femmes à Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 11 septembre 2013 à 19h00min

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Tribune de la femme : « Nous préférons les tricycles aux taxis », parole des femmes à Bobo-Dioulasso

Malgré tous les risques d’accidents qui peuvent survenir en empruntant les mototaxis, ils sont pourtant les plus prisés par certaines femmes à Bobo-Dioulasso. Nous sommes allés à leur rencontre hier, mercredi 11 septembre 2013, pour comprendre leurs motivations.

Marché des fruits et des légumes à Bobo-Dioulasso. Il est 10h 15, lorsqu’une femme se fait déposer par un conducteur de tricycle devant le marché. L’assiette chargée sur la tête, contenait deux ignames. A la question de savoir ses motivations à emprunter cet engin, Abibata Barro, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, répond : «  Non seulement c’est moins cher, mais aussi, en empruntant ces engins, j’arrive à faire plus d’économies  ». Ces mototaxis, à entendre les femmes, nous facilitent considérablement la vie. Un peu plus loin, une vendeuse de patates n’en disait pas moins, lorsqu’elle entendit la conversation avec Abibata Barro. «  Les temps sont durs à Bobo-Dioulasso. Le peu qu’on gagne ne suffit plus. Si l’on doit dépenser 600FCFA dans les taxis tous les jours, que va-t-il rester ? », lance-t-elle, l’air interrogateur. Le marché des fruits et légumes est généralement l’endroit de ravitaillement de marchandises à Bobo-Dioulasso. Ainsi, tôt le matin, elles se rendent à ce marché sur les tricycles à raison de 100FCFA la course. Une fois les achats terminés, elles rejoignent leurs lieux de vente sur ces mêmes engins et au même coût, et parfois sur une longue distance.

L’ensemble des femmes interrogées sur leurs motivations a préféré ces moyens de transports peu commodes et dangereux, par le seul fait du coût, qu’elles trouvent, soutiennent-elles « relativement moins cher que les taxis ». Difficile donc pour elles de dépenser près de 600FCA dans le transport, alors que le marché n’est pas souvent des meilleurs. Qu’en est-il alors des risques d’accidents qu’elles peuvent encourir, surtout qu’il est interdit de transporter des passagers ? Elles disent à ce propos se confier à Dieu, lorsqu’elles doivent l’emprunter. D’ailleurs, Safi Drabo a soutenu la manifestation des conducteurs de tricycles sur la mairie : «  Nous allons toujours préférer ces engins aux taxis qui font autant sinon plus d’accidents  », insiste-t-elle.

« Ils ne sont pas assurés, ce qui est dangereux »

Autant que certains taxis dans la ville de Bobo-Dioulasso, rares sont les conducteurs qui en plus de ne pas avoir un permis, n’ont également pas d’assurance. Une situation que dénonce fermement Lambert Coulibaly, un vendeur d’ignames. Ce dernier ne condamne pas l’activité en soi quand on sait que ceux qui l’exercent ne cherchent que leur pain quotidien. Lambert Coulibaly souhaite malgré tout que les femmes arrêtent de faire référence à ces engins qui n’ont aucune garantie en matière de sécurité. A cette remarque, Moumouni Sawadogo, un conducteur de tricycle réplique en dioula : « Vous avez peut-être raison. Mais que dire des taxis qui conduisent également sans aucune sécurité. Leur carburant, c’est parfois du gaz qui présente plus de risques que nos engins. On ne cherche qu’à survivre avec cette activité. Il faut que les gens comprennent ». A l’analyse donc, les conducteurs sont conscients de l’insécurité que présente leur activité. « Mais que faire ?  », se posent-ils la question. Et, les femmes de proposer tout simplement la réduction du coût de transport de taxi à 150 ou 200 FCFA. Ce qui commence d’abord, indique Lambert Coulibaly par la réduction du prix du gaz qui se substitue de nos jours aux carburants. Aux autorités de la ville de Sya de prendre leurs responsabilités alors !

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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