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Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

Publié le mardi 3 septembre 2013 à 16h17min

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Dimanche 1er septembre. Il est quatorze heures quand un taxi débarque son contenu de haut-parleurs « entonnoirs », et de gros baffles dans la rue voisine. Quelques instants après, ce sont des tricycles qui y débarquent de nombreuses chaises métalliques et plastiques. Auparavant, les tentes qui y étaient dressées depuis le matin ont été réinstallées, mais cette fois-ci, complètement sur la rue où sont également déposées les chaises.

Des femmes, joliment parées pour la plupart de boubous bazins brodés, arrivent par groupes de toutes parts. Très rapidement, la rue est coupée et l’orchestre donne de la voix. Les haut-parleurs retentissent à fond. Les voisins qui pensaient jouir en toute quiétude de leur dimanche soir en attendant la reprise du travail le lendemain lundi, ont vite déchanté. Ceux qui ne supportent pas le bruit strident de la guitare ou la voix perçante du « griot » ou encore de la griotte, ont dû quitter leur domicile en direction d’on ne sait où. L’essentiel étant de ne pas subir gratuitement cette martyrisation dont ils sont l’objet. Quant aux usagers, ils sont obligés de faire demi-tour parce que la voie est barrée et tenez-vous bien, sans la moindre signalisation et sans autorisation de l’autorité communale.

En effet, s’il y a un phénomène en vogue à Bobo-Dioulasso ce sont bien les djandjobas. Si la réjouissance elle-même ne pose pas de problème (quand bien même ! ?), l’occupation anarchique des rues et souvent, des voies à grande circulation, et les nuisances sonores dans les secteurs causent bien de désagréments. Si bien qu’on est tenté de se demander qui autorise tant l’occupation anarchique des rues et permet ainsi de nuire bruyamment aux autres dans la commune ? Le comble de cette occupation anarchique a été atteint lorsque des gens ont eu le courage (pour ne pas dire le culot) d’organiser un djandjoba pratiquement devant la morgue de l’hôpital Sourô Sanou (sic !).
Tout le monde reconnait que le djandjoba à Bobo-Dioulasso est devenu un véritable problème social qui s’invite naturellement dans plusieurs manifestations. Que ce soit dans des meetings politiques, des mariages ou encore des baptêmes, le djandjoba vient comme pour agrémenter la fête. Mais de là à faire en sorte que les co-habitants qui ne sont pas concernés subissent des préjudices, il y a un problème qu’il faut nécessairement résoudre.

La mairie de la commune devrait soumettre l’organisation des djandjobas à une réglementation et d’abord par une autorisation préalable d’occupation de la voie publique et en des lieux prédestinés. En d’autres termes, des espaces devraient être identifiés pour l’organisation de ces cérémonies qui ressemblent beaucoup plus à des séances de m’as-tu-vu et de gaspillages. Ensuite, des heures devaient être bien définies au-delà desquelles les organisateurs s’exposent à des sanctions. Et ce, afin de ne pas troubler durablement la quiétude des autres usagers et des voisins. Car, le bon sens voudrait que dans les relations de la vie en communauté, on tienne compte de la liberté des autres. Malheureusement, cela n’est pas toujours le cas dans nos villes. C’est pourquoi, la commune devrait réagir. N’est-ce pas ce que Casimir Marin Ilboudo, le maire de Ouagadougou veut faire à travers la lutte qu’il a engagée contre les nuisances sonores et la prolifération des débits de boisson dans les cours d’habitation ?

Il est vrai que le phénomène du djandjoba est déjà bien installé. Cependant, il n’est pas tard de travailler sincèrement à le réglementer quelque peu. La mairie pourrait ainsi en tirer profit à travers la paie de taxes d’occupation du domaine public.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 3 septembre 2013 à 23:22, par Jamanatigui En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

    Pour une fois je partage le point de vue de DABAOUE. L’occupation anarchique des voies est une forme d’incivisme qui a court à Bobo et parfois encourgé par des cadres de ce pays.
    Pour certains cas, les décès par exemple, la solidarité voudrait que nous partageons la douleur des familles endeuillés en leur concedant cette occupation avec ses désagréments mais quand est il du barrage des voies pour organiser des tounois de foot dans la ville de Bobo ? Encourager la jeunesse dans cet elan n’est rien d’autre qu’un encouragement de l’impunité. Dans mon quartier à Dirradougou, nous avons subis les cosésquences néfastes des tournois nocturnes qui commencent à 22heurses pour s’achever au petit matin courant tout le mois de ramadan. Et dire que ce sont d’autres parents qui sponsorisent une telle activité me laisse sans voix. Pourquoi laisser les cours d’école Dirradougou et medinacoura pour occuper la voie publique ?

  • Le 4 septembre 2013 à 10:36, par John Johnson En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

    Nous sommes en Afrique. 7 Bien que certaines choz seront faites a l’Africaine. Donc je ne trouve pas d’inconvenient. Si vous vivez en Afrique vs n’avez pas droit aux mm conditions qu’en occident, 7 vous qui devez quitter l’Afrique. Vous les Africains ne seront jamais des occidentaux que vs le voulez ou pas. 7 ca votre probleme.
    On ne peut pas vivre en Afrique et avoir les memes conditions qu’en occident. Vs avez le choix. quitter ou subir. Foutez nous la paix avec votre maniere de vouloir tout d’ailleurs. Ce sont des realites Africaines.

    • Le 4 septembre 2013 à 14:44, par toukatanever En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

      Toi tu parles de l’Afrique de 1970 Mr John
      j’ai besoin de quiétude quand je fini de bosser , non content des bars qui déversent leurs décibels a longueur de journée ;je dois subir aussi mon six mètre barricadée par un djanjoba dont je ne vois l’Intérêt que l’étalage du gaspillage.Nous devons évoluer , et évoluer signifie nous départir de certaines pratiques anarchiques et négatives.

  • Le 4 septembre 2013 à 12:30, par Marthe En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

    Arrêtes de nous distraire avec de faux problèmes. Si on ne peut plus faire la fête sans que des frustrés ne sortent des âneries du genre "occupation anarchique de la voie publique" ou "nuissance sonores", ce ne pas la peine. Où te crois tu quand tu dis d’identifier des endroits precis pour ces rejouissances. Comment tu peux penser que quelqu’un va laisser son domicile, ses voisins et amis de quartier pour aller organiser sa fête à ailleurs ; soit disant pour ne pas nuire à ses voisins qu’il considère comme premiers acteurs de l’événement.

    Et puis entre nous, combien de temps dure cette fameuse occupation ? Au grand maximum 3h30 (15h à 18h30) ; sinon à peine 2h (16hà 18h).

    Quand à comparer l’incomparable :la lutte contre les nuisances sonores et la prolifération des débits de boisson dans les cours d’habitation engagée par le maire de Ouaga et l’organisation des djandjobas à l’occasion de rejouissances est une bêtise.

  • Le 4 septembre 2013 à 15:03, par Bobolais fiert En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

    Le jour qu il n y aura pas de the et de Djandjoba, Bobo perdra son ame.Deja les politiciens nous ont tous enleve, le Djandjoba et le the sont les seules choses qui nous reste nous Bobolais.
    D ailleurs je finis mon 1er et je cours voir les belles femmes se tremousser avec le Djandjoba

  • Le 4 septembre 2013 à 15:06, par Bobolais fiert En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

    Le jour qu il n y aura pas de the et de Djandjoba, Bobo perdra son ame.Deja les politiciens nous ont tous enleve, le Djandjoba et le the sont les seules choses qui nous reste nous Bobolais.
    D ailleurs je finis mon 1er et je cours voir les belles femmes se tremousser avec le Djandjoba

  • Le 4 septembre 2013 à 16:32, par Alexio En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

    L habitude est l une des vertus qui se laisse pas transformer au cours d une nuit. Les Djandjobas sont memes une deposee a Bobo-Dioulasso peut etre avant la naissance de l Auteur. En fait tout a commencer depuis la premiere republique avec son President Maurice Yameogo le sponseur nr1 des Djandjobas aves ses frequentes visites d alors. Je me rappelles ses annees, a la Place d Etoile ou les Baobabs etaient decores du drapeau Voltaique de couleurs:Noire blanche et rouge. La griote populaire du moment s appellait Nene guisse mariee avec un ami du president Arthur Kabore Avocat , homme d Affaires et politique.Jusqu a la chute de Maurice le trend a continuer jusqu a nos jours evidemment par les resortissants Malien devenu Bobolais. Le dimanche a toujours ete le grand jours des Djandjobas, comme le chante les artistes malies Amadou& Mariam. La fete du dimanche a Bamako.

  • Le 4 septembre 2013 à 21:51, par safiatou En réponse à : Autant le dire… : Qui autorise les djandjobas sur la voie publique ?

    pardon il ny a pas que les djandjoba ou mettez vous les maquis qui occupe les voies publiques les prieres de vendredi ou des messes qui occupe la voies ?cest pas abuser aussi.trancher justement.

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