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Salif Dolbzanga, président des Amis de Blaise Compaoré (ABC) : “La modification de l’article 37 n’est pas une préoccupation de notre grand ami Blaise Compaoré…”

Publié le dimanche 8 septembre 2013 à 20h49min

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Salif Dolbzanga, président des Amis de Blaise Compaoré (ABC) : “La modification de l’article 37 n’est pas une préoccupation de notre grand ami Blaise Compaoré…”

Le président de l’Association des amis de Blaise Compaoré, Salif Dolbzanga, n’est plus à présenter dans le paysage associatif et politique burkinabè. A la tête d’un mouvement contestataire scolaire et estudiantin, il s’est fait remarquer le 17 mai 1984 lors de l’arrestation du capitaine Thomas Sankara a travers une large mobilisation pour demander sa liberation. Le 30 octobre 1987, Salif Dolbzanga créa avec ses camarades « les inconditionnels de Blaise Compaoré » (IBC). En 1991, les inconditionnels de Blaise Compaoré fusionnent pour devenir l’Association des amis de Blaise Compaoré (ABC).

Les membres de cette association ont parcouru en février 2005 les 45 provinces du pays pour demander à leur “grand ami” (c’est par ce terme qu’il désigne le président du Faso, Blaise Compaoré) d’être candidat à l’élection présidentielle de novembre 2005.

Nous l’avons rencontré le samedi 17 août à son domicile, pour nous entretenir avec lui.

Racines : Comment se porte l’Association des amis de Blaise Compaoré (ABC) que vous présidez ?

Salif Dolbzanga : Merci de votre visite et d’avoir pensé à ma modeste personne. Je vous retourne aussi la question, en vous demandant comment se porte votre journal ? (rire) bref, l’Association des amis de Blaise Compaoré se porte bien et elle mène toujours ses activités aux côtés des associations-sœurs qui entretiennent avec notre grand ami, son Excellence Blaise Compaoré, une amitié sincère. Toutes ces associations sœurs, y compris les ABC, qui œuvrent aux côtés de notre grand ami, s’étant regroupées en une seule grande fédération, mènent leurs activités au sein de celle-ci, en entreprenant des actions de développement, de paix et de cohésion sociale en accord avec les Engagements Nationaux de notre Grand Ami, au profit de notre pays. Donc toutes ces associations travaillent ensemble dans la poursuite des mêmes objectifs qui sont de soutenir notre grand ami à faire de notre pays, un pays émergent.

Racines : Vous dites que l’association mène toujours des actions de développement, mais elle n’est plus visible sur le terrain depuis un certain temps ?

Salif Dolbzanga : L’objectif des ABC n’est pas la recherche de la visibilité. Vous parlez de manque de visibilité de nos actions depuis un certain temps, regardez au verso de la carte de membre des “ABC”. Qu’est-ce qu’on lit ?

Racines : “Efficacité dans la discrétion”

Salif Dolbzanga : Oui ! C’est ce qui caractérise notre grand ami et c’est la devise de l’association des amis de Blaise Compaoré qui accompagne toujours notre grand ami dans son œuvre pour le développement de notre pays avec efficacité et toujours dans la discrétion.

Vous savez, les Amis de Blaise Compaoré, en abrégé les “ABC” est une association apolitique qui regroupe des femmes, des jeunes, des anciens, des opérateurs économiques, des chefs coutumiers, des paysans, des fonctionnaires, des élèves et des étudiants dont l’objectif fondamental et essentiel est d’entretenir une amitié autour d’un grand homme d’Etat dont la grandeur et la sagesse sont reconnues à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays. Notre grand ami, son Excellence Blaise Compaoré, est très attaché au développement du Burkina Faso dans la paix et la justice sociale. Le “Blaiso” est un bâtisseur et un homme de paix, n’est-ce pas ?

Racines : Monsieur le président, je ne sais pas, c’est votre opinion et mon opinion peut être différente…

Salif Dolbzanga : (Rires) Chacun a droit à sa propre opinion. Mais regardez autour de vous, toutes les grandes réalisations dans notre pays. Comparez le Burkina d’aujourd’hui et celui d’il y a 20 ans, constatez la paix et la cohésion qu’il a apportées dans les pays voisins et votre opinion sera plus objective.

Racines : Vous dites que l’Association des amis de Blaise Compaoré est apolitique. Pourtant en 2005, vous avez mené des activités purement politiques pour demander au président Blaise Compaoré d’être candidat à l’élection présidentielle, avec un siège de campagne électorale, au final. C’est cela être apolitique ?

Salif Dolbzanga : Notre conviction à nous, membres des ABC, demeure que notre organisation est un mouvement apolitique. Tout citoyen à la liberté de demander à celui qu’il veut, d’être son candidat soit à une élection communale, législative ou présidentielle. A ce titre, tous les autres candidats à la campagne présidentielle avaient aussi des supporters qui leurs ont demandé d’être leurs candidats. La différence se situe au niveau de notre capacité de mobilisation qui peut être la principale raison que les gens pensent qu’il y a une similitude avec des actions politiques.

Nous ne faisons pas de la politique, nous entretenons tout simplement, avec son Excellence le président du Faso, une profonde amitié, en dehors de tout clan ou clivage politique. M’avez-vous vu personnellement me porter candidat à une élection quelconque ? Nous ne faisons que nous associer aux actions de développement de notre grand ami dont les preuves ne sont plus à démontrer.

Racines : Allez-vous rééditer l’exploit de 2005, en demandant encore à votre grand ami Blaise Compaoré, d’être candidat à sa propre succession en 2015 ?

Salif Dolbzanga : Nous faisons confiance au sens élevé de patriotisme et l’engagement de notre grand ami envers son peuple, la défense de la constitution et la sauvegarde de la paix sociale ainsi que la cohésion dans ce pays. Nous sommes convaincus que toute décision qu’il va prendre sera faite en tenant compte essentiellement de l’intérêt et le salut de son peuple, donc c’est pour ces raisons que nous serons toujours prêts à accompagner notre ami.

Racines : Et si l’article 37 limitant le mandat du président du Faso venait à être modifié, allez-vous demander par des marches, à votre grand ami, Blaise Compaoré, de se porter candidat en 2015 ?

Salif Dolbzanga : (Silence) Je vous dis que nous aurons toujours confiance au sens élevé de responsabilité de notre Grand Ami. La modification de l’article 37 est un faux débat, parce que notre grand ami ne l’a jamais abordé ni personnellement ni publiquement. C’est plutôt d’autres personnes qui s’agitent en alimentant les débats sur cette question, probablement par peur d’affronter notre grand ami à une élection présidentielle.

Je peux vous affirmer que, notre Grand Ami, le président Blaise Compaoré, sera toujours imbattable à une consultation électorale dans ce pays. Mais à l’heure actuelle, je pense que la modification de l’article 37 n’est pas une préoccupation de notre grand ami, Blaise Compaoré. D’ailleurs, nous ne sommes pas encore en 2015, donc il ne faut pas perdre de vue que notre Président est été non seulement élu pour une période de 5 ans, mais aussi que les partis politiques qui le soutiennent disposent d’une large majorité tant au Parlement que dans les communes. Il serait donc plus démocratique de le laisser poursuivre son mandat afin qu’il réalise les grandes choses sur lesquelles il s’est engagé auprès du peuple burkinabè qui l’a portée au pouvoir.

Cependant, certaines personnes qui manquent totalement de respect pour le choix de la population, ont commencé à s’agiter dès la fin des élections couplées, depuis le début de 2013, comme si on était déjà en 2015. Nous ses amis, nous pensons que c’est une façon de distraire les burkinabè tout au long de 2013, afin de pouvoir affirmer, dès 2014, que rien n’avance, uniquement avec comme objectif irresponsable de paralyser le bon fonctionnement de notre pays ? Notre ami étant très visionnaire, ne se laissera pas prendre dans ces manœuvres anti démocratiques qui ont débutées depuis le début 2013. Pourquoi devancer l’iguane dans l’eau avec cette agitation précoce ?

Peureux qu’ils sont d’avoir à affronter notre grand ami à une élection présidentielle, certains ont recours à des obstructions, pensant que le pouvoir leur sera cédé gracieusement, alors que tout ce qu’ils ont à offrir à notre population est leur tapage de tous les jours sur ces questions d’article 37 et du sénat.

Racines : Monsieur le président, quelle est votre appréciation de la mise en place du Sénat qui est à la Une de l’actualité présentement ?

Salif Dolbzanga : Je souhaite une issue heureuse à tout processus visant à consolider notre démocratie. Notre grand ami, le Président du Faso, n’a pas cessé d’agir dans ce sens depuis qu’il est à la tête de ce pays. Notre constitution garante de cette démocratie prévoit la création du sénat pour le renforcement de nos institutions démocratiques. Avant tout, ce n’est pas notre grand ami Blaise Compaoré qui a décidé d’insérer le Sénat dans notre constitution. Ce sont les élus de l’Assemblée Nationale eux mêmes. Alors, tout le monde doit assumer avec un esprit patriotique et démocratique, au nom de notre chère patrie, la terre des Hommes intègres.

N’est-il pas bizarre que les autres voient des pièges partout ? Si vous avez la mémoire, pendant combien de temps certains partis politiques ont boycotté les élections législatives et ont tourné le dos à l’Assemblée Nationale. Aujourd’hui ce sont les mêmes qui se battent à chaque élection, pour se faire élire député. Et ce sont les mêmes qui parlent de l’article 37, alors qu’ils n’accepteront jamais d’appliquer l’alternance, qu’ils prêchent, sur eux-mêmes et sur le fonctionnement de leurs partis respectifs.

Ne voyez vous pas que sont toujours les mêmes personnes a la tête de leurs partis depuis près de 20 ans maintenant ? Est-ce par amour de leur peuple et c’est juste pour leur amour propre ? Ne pensez vous pas qu’il serait temps qu’ils montrent un exemple d’alternance au sein de leurs partis d’abord ? Feriez vous confiance, pour appliquer faire l’alternance, a ceux qui cumulent depuis des années plusieurs mandats de président de leurs partis

Je suis d’avis que maintenant vous voyez une nette différence entre notre « Blaiso » : travailleur infatigable pour que son peuple vive dans la paix, la cohésion sociale et certains marchands d’illusions qui ne travaillent que pour eux-mêmes.

Racines : “Prési” votre dernier mot ?

Salif Dolbzanga : Je vous remercie encore d’avoir pensé à mon humble personne et je vous souhaite beaucoup de courage pour le travail que vous faites. C’est dans un pays en paix que nous pouvons tous faire notre boulot. Ce pays nous appartient à tous et c’est ensemble que nous devons le bâtir, pas pour nous, mais surtout pour nos enfants et les générations futures.

A l’endroit de toutes les associations soutenant notre grand ami son Excellence, Blaise Compaoré, je les invite à redoubler d’efforts et d’engagement dans une synergie d’actions pour gagner le pari de conduire le Burkina Faso vers l’émergence. Bâtir, ensemble, un Burkina émergent où il fera bon vivre pour ceux du pouvoir et l’opposition.

J’invite la classe politique de l’opposition à plus de responsabilité et de compassion pour notre chère patrie. Sachez que vous avez pris des engagements avec vos propres électeurs, et cet engagement n’est ni l’article 37, ni le Sénat, mais de travailler à améliorer leur sort, or tout ce à quoi l’on assiste jusque là c’est des tentatives de créer une atmosphère d’instabilité. L’instabilité ne sert pas et ne servira pas notre population.

Que Dieu bénisse notre très cher pays le BURKINA FASO.

Interview réalisée par Stéphane TOURE
Racines

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