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FIIJA 2013 : Tertius Zongo et Juliette Bonkoungou montrent la voie à suivre aux jeunes

Publié le lundi 2 septembre 2013 à 19h20min

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FIIJA 2013 : Tertius Zongo et Juliette Bonkoungou montrent la voie à suivre aux jeunes

L’ancien Premier ministre burkinabè Tertius Zongo et l’ex-ambassadeur du Burkina au Canada, Juliette Bonkoungou, étaient ce samedi 31 août 2013 à Koudougou, pour partager leurs visions et leurs expériences avec les participants au Forum international interreligieux jeunesse pour l’avenir (FIIJA). Les communications du PM Zongo et de l’ambassadeur Bonkoungou s’inscrivent dans le cadre d’un panel relatif à la problématique du développement.

La communication de Tertius Zongo a porté sur le thème : « Quel leadership pour la Jeunesse africaine d’aujourd’hui ? ». Juliette Bonkoungou a exposé sur le thème : « Globalisation en Afrique : Opportunités et défis pour la jeunesse. La modération des deux communications a été assurée par Docteur Cyriaque Paré, chercheur au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST) et fondateur du portail Lefaso.net.

L’un et l’autre communicateur ont souligné la nécessité pour la jeunesse burkinabè et africaine de prendre conscience du rôle qu’elle peut jouer dans le processus du développement du continent. Ils ont exhorté les jeunes africains à abandonner le pessimisme ambiant, à s’armer de courage et d’optimisme, à faire preuve d’audace et d’innovation dans les initiatives à même de favoriser le décollage économique de leur pays, de l’Afrique.

Leadership pour la jeunesse africaine

Développant le thème relatif au leadership indispensable pour la jeunesse africaine, Tertius Zongo a souligné le fait que l’on ne naît pas avec le leadership. Il se cultive. Et de citer l’ex-président américain John Kennedy qui disait que le leadership et l’apprentissage étaient indissociables. Le leader doit permanemment apprendre sur lui-même et sur son environnement. Le leader, explique Tertius Zongo, est une personne qui a une vision et un objectif à atteindre avec la collaboration d’autres personnes. Les jeunes leaders dont l’Afrique a besoin, ce sont ceux qui sortent, selon l’ancien Premier ministe, des logiques institutionnelles et bureaucratiques pour s’inscrire dans des approches pragmatiques en cours dans les systèmes anglo-saxons.

Les jeunes diplômés doivent cesser de penser, comme les anciens, que leur salut réside dans les emplois dans des bureaux. L’essentiel, à l’entendre, c’est d’apporter sa contribution au processus de création de richesses nationales. A ce propos, il a pris exemple sur de jeunes diplômés burkinabè. Ceux-ci ont eu la bonne idée de commencer avec « de petits boulots » (gardien, vendeur de produits locaux) qui leur ont ensuite ouvert de belles perspectives pour eux-mêmes, pour leurs entourages, leur pays. Car c’est cela l’intérêt ultime du bon leadership : être utile à soi-même et à sa société.

Défis et opportunités pour la jeunesse africaine dans la mondialisation

Après avoir explicité la globalisation qui loin d’être un phénomène récent (il est séculaire), Juliette Bonkoungou s’est beaucoup appesantie sur les opportunités qui s’offrent aux jeunes africains, les acteurs à part entière du développement du continent. L’Afrique, explique Mme Bonkoungou, est de plus en plus l’objet de convoitises de la part des puissances occidentales, des pays émergents d’Asie parce que le continent offre à court et moyen terme un potentiel important d’investissement. Que ce soit dans l’exploitation des matières premières, les besoins de consommation (par exemple dans le domaine de la téléphonie mobile).

Ainsi après le vocable « France-Afrique », le terme « Chine-Afrique » est apparu et un autre terme « Inde-Afrique » se met en place. Tout cela, assure Juliette Bonkoungou, ne trompe pas : notre continent regorge d’opportunités dont la jeunesse africaine peut et doit profiter. Mais, pour le faire les jeunes africains doivent en prendre conscience. Ils doivent faire preuve d’initiatives, d’audace mais aussi de patience dans leur quête d’un mieux-être. Ils doivent tourner le dos à l’afro-pessimisme et croire en leurs capacités de changer les choses, de faire en sorte que l’Afrique compte davantage dans les échanges internationaux dans lesquels elle continue de compter pour la portion congrue (1%).

Dans cette vision d’une Afrique compétitive, les gouvernants, pense l’ancien ministre de la Fonction publique, ont aussi leur rôle à jouer pour favoriser un développement inclusif. Entre autres mesures préconisées au niveau des gouvernants l’on note : la nécessité de considérer la démographie que certains n’hésitent pas à décrier comme une force permettant d’avoir une main d’œuvre abondante ; mettre en place des filets de protection sociale pour mieux lutter contre l’exclusion et la précarité chez les couches défavorisées ; réformer les systèmes éducatifs et favoriser l’émergence d’un mouvement social en faveur d’une meilleure participation des jeunes au développement.

La conférencière a exhorté les Etats africains à s’inscrire dans la stabilité politique, à se soustraire de l’économie de rente et à transformer toutes les potentialités de l’Afrique en richesses réelles et une répartition équitable des fruits de la croissance.

A en juger par les salves d’applaudissements et les nombreuses réactions les félicitant pour la profondeur et la pertinence de leurs propos, l’on peut dire que Juliette Bonkoungou et Tertius Zongo ont assurément fait un passage fort appréciable au FIIJA 2013.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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