LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

Publié le lundi 2 septembre 2013 à 18h53min

PARTAGER :                          
Incivisme au Burkina :  Entre dérives langagières et opportunisme politique

Il se passe des choses absolument incroyables et tout aussi inacceptables au Burkina. Des étudiants qui, mécontents de la fermeture des cités et des restaurants universitaires, incendient 14 véhicules, 115 vélomoteurs et en vandalisent des dizaines d’autres, à la suite de l’intervention des forces de l’ordre. Des citoyens, qui mécontents de la survenue d’un accident mortel sur une avenue, incendient le véhicule responsable et réclament ipso facto que justice soit faite à la victime.

Sommes-nous toujours dans le même Burkina, où le moindre faux-pas du gouvernement ou d’un citoyen lambda doit être puni par le dieu du feu, sur la base d’a priori subjectifs comme la fortune ou la mauvaise foi du mis en cause ?
Malheureusement, les derniers évènements font remonter à la mémoire de ceux qui ont fait le campus de Zogona, les grèves gigantesques pour réclamer de meilleures conditions de vie et d’études. Jamais les étudiants ne brulaient des véhicules de l’Etat et de particuliers sachant bien que la bataille de l’opinion était toujours importante à gagner dans une lutte, c’est-à-dire, que les parents d’élèves devaient se ranger de leur côté pour amener l’Etat à résoudre leurs problèmes. Cette époque est bien loin de nos cieux.

Au contraire, il s’en trouve des politiciens pour soutenir les revendications des étudiants allant jusqu’à considérer comme quantité négligeable, les dizaines de véhicules incendiés, en parlant d’incidents. Certes, de nombreux parents ont souffert de voir des étudiants dormir à la belle étoile à la suite de la fermeture des cités. De nombreux Burkinabè estiment, et cela est certainement vrai, que l’Etat doit investir davantage dans les universités publiques afin de ramener un minimum de normalité et de qualité dans l’enseignement après les dernières années troublées. Et on ne peut pas dire que l’Etat n’a rien fait : seulement, si l’avenir de notre pays dépend de la qualité de notre capital humain, il doit faire beaucoup plus. Cela exigera certainement des initiatives courageuses sur plusieurs années pour moderniser les universités publiques.

Dans cette philosophie, les gouvernants doivent être aussi aidés par les parents et par …l’opposition. A quoi sert-il d’encourager (le mot n’est pas trop fort, hélas !) les étudiants à casser tout sur leur passage si ce n’est pour mettre leur avenir en péril et récolter des dividendes politiques ? Un homme politique dans nos pays pauvres doit-il être si machiavélique, que par opportunisme politique, il feint d’oublier que ces véhicules fond rouge brulés sont achetés avec des prêts sur 20 ans et que tout le monde va le payer ?

Dans un pays pauvre, aux ressources extrêmement limitées, on devrait se comporter mieux et être plus responsable. Car, ceux qui sont dans l’opposition savent bien qu’une fois au pouvoir, ils ne laisseront pas les mêmes étudiants casser et brûler sans rétablir l’ordre, pire les féliciter. Ne pas condamner les actes d’incivisme, c’est condamner notre jeunesse à se fourvoyer gravement et à être de mauvais citoyens demain. Heureusement que le peuple burkinabè dans sa grande majorité est épris de tolérance et sait distinguer le bon grain de l’ivraie.

Dans le même sens, il sait désormais refuser l’injustice flagrante de ceux qui pensent se rendre justice eux-mêmes en brulant les véhicules après des accidents mortels. Là encore, des dérives langagières font le lit de ces comportements inacceptables. Sur la base de préjugés simplistes et dangereux, on considère celui qui possède un véhicule comme un voleur de la république. Certes, des personnes malhonnêtes ont souvent abusé des biens de l’Etat. La corruption aussi est un phénomène bien réel dans notre pays, qu’il faut combattre vigoureusement. Mais, doit-on assimiler tous ceux qui ont une belle voiture ou une grosse cylindrée à des rapaces, qui pillent la république et affament le peuple ?

Des Burkinabè ont bâti leur fortune à la sueur de leur front et ont réussi sans même un coup de pouce du régime. Des cadres de ce pays travaillant dans des entreprises florissantes peuvent s’offrir des villas sur la base de leurs rémunérations légitimes. Certes, dans un pays pauvre, les inégalités sociales sont source de frustrations et il est du devoir des gouvernants de travailler à la répartition équitable des fruits de la croissance. Mais, il est dangereux d’en rajouter en indexant une catégorie de personnes, qui par leurs revenus, soulagent aussi des proches. En tout cas, ces propos irresponsables ne devraient pas venir de politiciens dont certains ne se gênent pas de posséder des véhicules tout terrain…

Tidiane TRAORE

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 2 septembre 2013 à 19:12, par ZUEZIDI En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Franchement, tu pouvais t’en passer de ce torchon dans la mesure où tu n’apportes rien de nouveau à ce que d’autres avaient mieux exprimer. Quand même pour un journaliste, tu aurais pu aller chercher un peu plus loin et dire ce que les autres n’ont pas encore dit ! Merde rien que le semaine dernière l’ex député Etienne a mieux dépeint cette situation que tu ne le tente vainement de faire. Cultive toi mieux pour la prochaine fois. Tes tricheries à l’école (quand on était en classe de 4è à la 1ère) se confirment !!

  • Le 2 septembre 2013 à 19:41, par Sidnaaba En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Les opposant au Burkina doivent comprendre que leurs quête du pouvoir peut et doit se faire sans propos discriminatoires : le Burkina est un seul pays. Il faut faire attention....

  • Le 2 septembre 2013 à 19:48 En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Et, vous dites quoi des grands voleurs de la république aux cols blancs avec des guiros rempli dont tous les enfants étudient à l’étranger et s’en foutent de l’université au Burkina qui est réservé aux pauvres.

    • Le 2 septembre 2013 à 19:58, par Ya woto En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

      Même les enfants des opposants politique étudient à l’étranger : demande à Sankara, Yaméogo, Bado, Diabré... où leurs enfants étudient (ou ont étudiés) : ils ont tous les cols blancs. L’opposition n’est pas mieux, ils viennent tous de la même école

      • Le 3 septembre 2013 à 10:04, par Uncitoyen En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

        1-Ya woto, les enfants des opposants étudient à l’étranger parce que le parti au pouvoir a tué notre système éducatif. 2- Les enfants des opposants étudient à l’étranger avec l’argent de leur papa. Par contre les enfants de ceux qui nous gouvernent étudient à l’étranger avec des bourses détournés. On est au courant de tout cela.3- Ce n’est pas parce que l’enfant de l’opposant étudie à l’étranger que l’opposant ne doit pas lutter pour que les enfants du bas aient un bon système éducatif.

      • Le 3 septembre 2013 à 11:29, par wallid willy En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

        justement taret c’est une raison de plus pour fermer l’eoil sur la situation scolaire de notre pays. Diabré compatit juste a notre souffrance sinon..... vous parlez ou est l’enfant de notre président et que fait il pour nous ?

    • Le 2 septembre 2013 à 20:02, par Yasmina En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

      mon ami le fils de maître Sankara a étudié aux états unis et sa fille est en france : ils ont tous les cols blancs dans ce pays là. Il des guiros cachés dans des coffres guirotiques chez les opposants aussi. Héééé le Burkina

    • Le 2 septembre 2013 à 20:12, par Verite En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

      Mon ami faut quitter dans ca. Un delinquent qu’il soit en col blanc ou rouge reste un delinquent. Tu ne dois justement pas encourager la jeunesse a devenir des guiro mais condammer tt actes de violences et de barbaries qu’ils soient fait par des col blanc ou rouge. Arretons justifier les delits et condannons les pour l’avenir de tt le monde. Le jour, ou un de tes parents se fera aggresser, tu justifiera ca ausi par le faite que le criminal avait des conditions precaires ?

    • Le 2 septembre 2013 à 20:52, par wahab En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

      et tu penses que c’est en brulant les biens de l’état qui est un bien commun que ton présume voleur au col blanc va ramener ces enfants étudier ici ? détrompe toi. si les politiciens vous poussent a mettre le feu au pays. c’est nous y compris toi qui allons périr la-dans. aucun homme politique, aucun voleur au col blanc ne périra dans ce feu avec nous. pour que la lutte soit bien soutenu par l’ensemble de la population, il va falloir changer de méthode. arrêtez de bruller et de casser les biens commun, menez une marche pacifique, refusez tout politicien dans votre mouvement. car ces politiciens veulent juste profité de vous, pour regler leurs compte avec les autres. certains d’entre eu etaient de l’autre coté lorsque nous menions notre lutte lors de l’assassinat de Norbert Zongo. ils les encourageait meme a nous gazé et lorsque le pouvoir a fini de les utilisés et les a mis de coté, ils veulent profiter de vous pour se venger. soyez tres vigilant.

    • Le 2 septembre 2013 à 22:30 En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

      Ces délinquants au col blanc se trouvent aussi. Ce sont les mêmes qui nous géré, pille pour s’enrichir. Aujourd’hui ils ont suffisament voler et ils se disent opposants pour tromper encore plus le peuple.

  • Le 2 septembre 2013 à 19:52, par Un ami du faso En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Bonjour je suis Sénégalais de passage au Burkina, un pays que j’aime beaucoup et qui m’a beaucoup apporté. J’ai loué une voiture pour mes courses et un jour une dame a grillé le feu et a heurté le flan droit de mon véhicule. Quand je suis descendu la femme était par terre et les riverains m’ont asséné des insultes puis ont cassé les vitres du véhicule. C’est un policier de passage qui, dans un mooré sage a réussi a calmer la foule. La femme n’étant pas gravement blésé a reconnu ne m’avoir pas vu et avoir grillé son feu de stop. C’est dommage qu’un si beau pays devienne le farwest...

    C’est vrai que le discours et les actes de l’opposition peuvent encourager cela mais il faut que toutes les composantes de la société disent non à cette mode venu de la jungle.

  • Le 2 septembre 2013 à 19:53, par Maman faso En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Bravo au journaliste... Que Dieu bénisse ce pays

  • Le 2 septembre 2013 à 20:18, par tuenmavé En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    "Dans un pays pauvre, aux ressources extrêmement limitées" un PM ne devrait pas avoir comme escorte 3 à 4 V8 à plus 100 mille euros l’unité. Le PF ne devrait pas avoir pour sa seule sécurité 500 hommes de tenue.
    En Autriche, en Suisse, les dirigeants de ces pays que je connais arrivent au Bureau en transport en commun.
    L’exemple vient aussi parfois d’en haut et le raz le bol peut parfois conduire à ce types d’extrémismes.
    Vous vous vexez pour ce que vous voyez et c’est normal, mais il aurait aussi fallu vous vexer tout autant pour le reste aussi. Il ne me souvient pas que vous ayiez été si indigné de voir l’affaire Guiro mis à la réserve. Combien de véhicules peut-on acheter avec 2 milliards ? A vos calculettes.

  • Le 2 septembre 2013 à 21:04 En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Mr Traore,
    Soyons honnete ton analise est pertinent sauf que tu as decide de t’enprendre au Zeph pour des raison inavouer (politic), est que c’est Zeph qui a envoyer les etudiants brule ? oubien c’est lui qui as dit aux jeunes de brule des vehicules quand il ya un accident ? personelment je ne suis pas d’acord avec la violence parsque sa ne resoud pas de problem, et les etudiants et autre jeunes viloents feraient mieu de le comprendre, Zeph est un home responsable et il la demontre durant les manifestations de l’oposition sans incident. Mai si vous voulez gatez le nom de Zeph come on est en politic il faudrait trouve des arguments plus pertinent. merci

  • Le 2 septembre 2013 à 21:16, par Cleui qui te voit et qui sait où tu te cache En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Traoré Titiane ; fais très attention sinon tu risque de bouffer tes royalties dans une chaise roulante alors que personne ne te regrettera. Tu sais la raison ? Tout simplement parce que tu si bête que tu es épris des miettes qu’on t’a payer pour ce torchon

    • Le 3 septembre 2013 à 09:22, par AWA DU FASO En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

      Vous pensez que tous ceux qui ne sont pas pour Zéphirin ont été payé par Blaise. quand Zéphirin sera au pouvoir on verra si vous allez penser la même chose. Laisser les gens tranquille avec vos conneries là ! Ce n’est pas un torchon ce que le journaliste à écrit au contraire tous les journalistes qui ne peuvent pas écrire comme lui sont des lâches. Il faut arrêter de croire que Zéphirin est un dieu et que personne n’a le droit de critiquer ses actions.

  • Le 2 septembre 2013 à 21:19, par Cleui qui te voit et qui sait où tu te cache En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Nous ne sommes plus dans les années 90 et je te rappelle que tous les films politiques que vous avez regardé, nous les avons visionné avant vous.

  • Le 3 septembre 2013 à 09:01 En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Instituez la bonne gouvernance que vous avez du mal à appliquer et vous verrez que le problème n’ est pas les opposants. Rendez la justice juste par exemple, partager équitablement les richesses du pays et vous verrez que tout ira bien. Vos analyses, c’est du bla bla.

  • Le 3 septembre 2013 à 09:31, par serein En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Dommage, certaines réactions ici sont vraiment le reflet de ce que nous sommes devenus. Intolérents et mal éduqués.

  • Le 3 septembre 2013 à 10:19, par Passager En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    arretons nous de nous divertir dans un pays pauvre si une seule personne doit faire 30 ans au pouvoir vous voulez quoi. Ce qui est marrant y’a des gens qui l’encourangent encor comme il est le seul qui peut diriger ce pays. Tout ce qu’on(majorité des burkinabé) veut c’est un peu de changement quelque soit l’échec. Le vrai probleme de l’incivisme ce que les gens en ont marre de ce regime qui ponopolise tout.

  • Le 3 septembre 2013 à 10:34, par Mamon Yélé En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    M. Traoré, j’ai peur qu’à coup de hache vous ne soyez entrain de vous acharner sur le feuillage d’un arbre trop touffu. Prenez courage, attaquez vous au tronc si vous voulez quelques résultats. Si non vos coups de pied n’atteignent que la fourmilière et n’empêcheront pas les dégâts causés par les fourmis. Les Burkinabè pensent de plus en plus qu’il est inutile, et cela est vrai, de ce confier à la justice et aux loi de ce pays cars elles n’existent plus. Tout est fait sur arrangement, des procès aux postes et jusqu’aux pots. Le système actuel doit être détruit pour recréer un société de dignité et d’intégrité qui faisait la fierté et l’honneur. Un paysan pauvre et digne a du mépris pour nos dirigeants.

  • Le 3 septembre 2013 à 11:21, par Max NILO En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    Tant que la justice ne sera pas crédible, tant que la théorie "no justice for poor" tronera dans les palais de justice,la désobéissance civique règnera. Comme on le dit"le poisson commence à pourir par la tète"

  • Le 3 septembre 2013 à 17:42, par citoyen En réponse à : Incivisme au Burkina : Entre dérives langagières et opportunisme politique

    le poisson pourrit par la tête ! Si les gouvernants avaient montré de bon exemple, et punit à juste titre tous ceux qui gouvernent, alors la population même allait le soutenir lorsque des jeunes cassent !

    Mais si on a un justice à double vitesse ; quand c’est un gourou, il est protégé ! Si c’est un jeune qui casse un feu, on met en prison !

    écouter, ça ne peut pas marcher ainsi ! Qu’ils montrent l’exemple et les autres suivront !

    Ce régime a cultivé la corruption, la délinquance, le vol, le pillage des deniers publics.. Alors ils s’attendent à quoi en retour ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?