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Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

Publié le mercredi 28 août 2013 à 17h17min

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Quand on parle de la Savana, c’est un rêve pour les jeunes générations. Dont certains se demandent s’il s’agit du nom d’un oiseau. Eh bien, la Savana, c’était le fleuron de l’industrie burkinabé productrice de jus de fruits, de pâte de tomate, et bien d’autres produits. Elle a son siège à Bobo-Dioulasso où ses installations (machines et locaux) existent toujours.

Mais depuis des années, la Savana n’existe plus elle aussi, que dans le souvenir lointain de ceux qui l’ont connue. Quant à ceux qui y ont travaillé, on aurait du mal à savoir où ils se trouvent, et ce qu’ils font. Licenciés pour fermeture de leur outil de développement, certains sont à quatre mètres sous terre. Ceux qui ont encore de la chance sont au chômage. Ceux qui ont eu l’occasion, ces survivants ces derniers temps soutiennent que ces travailleurs n’attendent qu’une quelconque volonté…pour reprendre du service.

La Société industrielle du Faso (SIFA) dans le temps (encore à Bobo-Dioulasso) comme usine de " fabrication " de motos et de vélos, n’existe plus que par ses locaux. A la SIFA, ont montait des motocyclettes et des vélos de qualité : Yamaha SIFA, la P50, la L2, la LVS, la Ninja, le vélo Peugeot SIFA, Senisot,… La SIFA a été la première à " fabriquer " les tricycles et les motos ambulances au Faso. La SIFA, on ne s’en rappelle juste que lorsqu’on doit aller aux secteurs 9 ou 21 en l’indiquant comme point de repère pour ceux qui l’ont connue. Sinon pour les autres, la SIFA ne signifie absolument rien. Les nombreux ouvriers qu’elle employait et les mécaniciens des deux roues qu’elle faisait vivre indirectement, " se cherchent " chacun aujourd’hui pour ceux qui vivent encore. Il paraît pourtant que ses machines sont encore en état et n’attendent qu’une quelconque volonté…pour reprendre ainsi du service. Elle aurait même, entre temps, changé de nom pour reprendre ses activités, mais depuis, plus rien.

Pire encore, à Banfora, toutes les tentatives de reprise des ex-Grands Moulins du Burkina (GMB) n’arrivent pas à se concrétiser bien que, par au moins deux fois, Blaise Compaoré en campagne électorale dans cette ville ait annoncé et même ordonné la reprise de ses activités. Hélas, les GMB sont toujours l’ombre d’eux-mêmes, et, toutes les installations sont actuellement dans un état tel que tout repreneur réfléchirait par deux ou trois fois avant de s’engager. De même que les travailleurs des deux précédentes industries, ceux rescapés des ex-GMB sont amers et survivent comme ils peuvent.

Revenant à Bobo-Dioulasso, on peut donc dire que la zone industrielle de cette ville, désormais abusivement appelée " capitale économique et industrielle ", ne grouille plus depuis des années de son monde habituel. La Brakina quant à elle, ne produit plus la bière de qualité comme elle en faisait à Bobo. Des travailleurs sont allés au chômage pour cette raison, alors qu’il existe à Bobo la meilleure eau pour produire des boissons. Les quelques industries qui résistent à la " tempête " de la délocalisation (Winner industrie, Sonaceb, Sap, SOFITEX et ses usines de production d’huile et de produits dérivés du coton) ne sont pas loin de mettre la clé sous le paillasson.

Peut-on accepter qu’on donne des marchés à des particuliers qui font entrer dans le circuit national des produits pour bétail mettant ainsi en difficultés des usines nationales qui en produisent et créent des emplois ? Et ces huiles alimentaires venues d’où on ne sait qui envahissent les rayons des supermarchés tandis que les usines de production d’huile n’arrivent pas à faire sortir leurs produits ?
En visite à Bobo et principalement au Conseil municipal le 20 août dernier, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a annoncé que son gouvernement va mettre tout en œuvre pour que Bobo-Dioulasso soit véritablement la capitale économique et industrielle du Burkina. Mais à condition que les Bobolais créent les conditions pour cela. Prenons-le donc aux mots et travaillons dans ce sens. Peut-être que cette fois sera enfin la bonne.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 29 août 2013 à 01:17 En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    la question que je me pose quelle condition veut il que le bobolais créent. L"énergie facteur de production coute chers au BF, et l’éloignement des principales villes renchérie le coût des matières importées et la non consommation des produits que nous fabriquons favorisent la fermeture des usines à Bobo. le premier ministre incitera t il les ministres de son gouvernement à consommer ce que nous produisons ainsi que les honorables députés. Pour ce qui de la SIFA, à mon humble avis, une étude pour sa réouverture doit être faite. les Caracas des motos ne peuvent ils pas servir à fabriquer d’autres motos ?

    • Le 29 août 2013 à 09:57, par Peace En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

      Je ne crois que le Gouvernement actuel puisse changer les choses. Il n’inspire pas confiance et aucun investisseur sérieux ne peut s’hasarder dans un tel contexte. Ensuite, on sent une certaine constipation intellectuelle de nos dirigeants pour apporter des réponses innovatrices. Le pire, la patriotisme économique est mort et aucun dirigeant actuel ne peut le ressusciter.

      Bobo, cela plus d’un quart de siècle que tu es dans les mêmes promesses. Stp, change de dirigeants pour voir. Si tu changes et que ça ne va toujours pas, tu changes encore et ainsi de suite. Tu finiras par trouver le bon.

  • Le 29 août 2013 à 05:49, par Jeanine Debo En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Bobo est sacrifié par le gouvernement :
    1- les produits locaux sont chers à cause du carburant du courant et du prix de la graine de coton
    2- la pression fiscale est excessive car Bobo a dix fois moins de contribuables que Ouaga
    3- la liaison Ouaga-Bobo est insuffisante : pas d’avion ni de train pour que Bobo puisse travailler en symbiose avec Ouaga : qui se rappelle du train étalon ?
    4- politiquement Bobo n’a pas de leader ! Les enfants de Bobo qui sont dynamiques et intelligents jouent dans l’Equipe de Ouaga : Seydou DIAKITE , Lassine DIAWARA , Sanoh, Soungalo Ouatt, Ouatt Mouss, YAMEOGO Salif Relax, Dramane YAMEOGO ,
    5- et l’or a joué un tour aux Bobolais : toutes les mines sont loin de Sya
    6- les filles de Bobo en montant à la capitale ont enlevé à la ville un attrait important
    7- les crises ivoiriennes et maliennes impactent directement sur Bobo qui est peut être trop liée aux voisins
    On devra regarder du côté politique .... Bobo est une grande ville fantômes

  • Le 29 août 2013 à 07:57, par DAO En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    dans ce cas c’est très simple : il faut indiquer aux bobolais quelles sont les conditions qu’ils doivent creer pour que le gouvernement mettent tout en oeuvre pour le renaissance industrielle de la ville. On pourrait alors dire à un moment donné que ces conditions ont été remplies ou pas !
    la fermeture des unités de production qu’il s’agisse de Bobo où de n’importe quelle autre ville est un problème nationale, et les connséquences sont forcement nationales : les chômeurs à Bobo ou d’ailleurs sont des chômeurs burkinabè avnt tout
    la vérité est que nos unités de production subissent de plein fout les conséquences de la contrebande de la fraude, de la concurrence des produits chinois etc
    c’est tout cela qui doit être combatu à la fois
    que proposent les éminents économistes du pays pour aider les autorités ?

  • Le 29 août 2013 à 08:09, par Burkinabé En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Le vrai problème du Burkina c’est que les Burkinabé ne sont pas prêts pour la démocratie. Le gouvernement est capitaliste alors que les Burkinabé sont communistes. C’est 2 mondes différents.

  • Le 29 août 2013 à 09:05, par O En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Ouagadougou capitale politique, capitale administrative, capitale économique, capitale démographique, capitale des marchés, capitales boursière, capitale scientifique, capitale technique, capitale des immeubles, capitale des bitumes, capitale des travaux publics, capitale des bâtiments... Dans le jargon de la jeunesse à Bobo le refrain maintenant c’est ceci "Bobo est verrouillée et le mot de passe se trouve à Ouagadougou". Qui est "fou" pour rester à Bobo. Au Burkinabés d’imaginer la suite...

  • Le 29 août 2013 à 09:49, par Dani Le Béni En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    "Mais à condition que les Bobolais créent les conditions pour cela..." Quelles conditions veut-il que les bobolais créent ? c’est au gouvernement de créer les conditions qui vont attirer des investisseurs (qui ne s’engagent que lorsqu’ils sont convaincus de la rentabilité du projet). La population elle ne demande que ça... mais elle n’a malheureusement aucun pouvoir.
    Moi je suis au Maroc et j’ai vu le Roi créer des conditions favorables à l’investissement dans certaines ville (comme Tanger) sans demander à la population de faire quelque chose au préalable.
    M. Luc Adolphe TIAO, faites le travail qui est votre et la population fera le sien.

  • Le 29 août 2013 à 10:04, par Abdoul Jabbar En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Bobo-Dioulasso n’a qu’à voir ses propres fils !
    La ville est comme en état de guerre, les entrepreneurs désertent pour monter à Ouaga !
    Restez couché, vous mourrez disait qui ? Ky Zerbo !

  • Le 29 août 2013 à 10:05, par Dani Le Béni En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Pour que Bobo porte bien son nom, je propose :
    1- La salubrité : que les autorité locaux veillent à rendre la ville plus propre.
    2- Le désenclavement : que le gouvernement veille une bonne fois pour toute à ce que les axes routiers qui relie Bobo aux autres ville soient construites (vite et bien). On en a mare de tout ce remue-ménage a n’en point finir sur les routes de la région.
    3- Que le gouvernement fasse en sorte d’attirer les investisseurs (en y créant des zones franches pour rendre les produits locaux plus compétitifs)
    4- Le contrôle : être plus sévère en ce qui concerne les produits importé pour éviter les contre-façons qui sont moins chers.
    5- La sensibilisation : Sensibiliser sont "riches" à investir au lieu de continuer à immobiliser leur argent dans le bâtiment (soit disant que c’est sûr. les affaires c’est le risque et ils doivent apprendre a risquer pour créer de l’emploi et de la richesse (et s’enrichir eux même)
    5- La formation des ouvriers, cadre, ingénieurs... (ça c’est un long débat que je ne peux développer ici)
    Le gouvernement doit créer un environnement qui favorise la compétitivité des produits locaux (et pas seulement qu’à Bobo)

  • Le 29 août 2013 à 10:06, par JP En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Bobo est la capitale culturelle du Burkina

  • Le 29 août 2013 à 10:07, par JP En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Bobo est la capitale culturelle du Burkina

  • Le 29 août 2013 à 10:12, par Ouatta Lass En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Pourtant Bobo a un aéroport international mais pas d’avion, une gare internationale, pas de train pour aller à Ouaga, des goudrons pleins de trous, merci Salia, beaucoup de jeunes, pas de travail !
    Bobo c’étaient les colons qui la faisaient !

  • Le 29 août 2013 à 10:14, par Oumaroun En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    Vous savez nous à Dori on est la capitale de quoi ?????

  • Le 29 août 2013 à 10:18, par Monet JB En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

    La décentralisation est là ! à Ouaga c’est la population qui transforme la ville en capitale moderne, à Ouahigouya ça bouge ! A bobo on attend que le gouvernement vienne au Diandjoba pour se plaindre...

    • Le 29 août 2013 à 12:04, par SiM8 En réponse à : Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

      La population transforme quoi à Ouaga ? la seule difference à Ouaga c’est que c’est la capitale et que tout se decide à Ouaga. Ouaga 2000, ZAKA, les sieges et les directeurs de Airtel, Telecel, Onatel, ambassades, université et autres sont ils decidé par les ouagalais ? à Ouahigouya rien ne bouge c’est juste un gros village. Ouaga est devenu ce qu’il est parceque les autorité ont decidé ainsi en mettant tous les effort du pays. Ziniaré est devenu Ziniaré parceque le président à decidé. Démenageons la capitale à Bobo et on verra de quoi est capable les ouagalais.

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