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Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

Publié le lundi 26 août 2013 à 00h29min

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Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

Moins de quatre mois après la deuxième édition de la « caravane stop excision » que nous avons menée dans les régions du Centre Nord et le Plateau Central, nous avons appris avec une grande consternation l’excision de 28 filles dans la commune de Nobéré, province du Zoundwéogo.

. Les faits se seraient déroulés le vendredi 16 août à Dion, un village relevant de ladite commune, sur des fillettes dont l’âge varie entre 3 et 15 ans et parmi lesquels on dénombre 22 élèves dont le niveau varie entre le CP1 et la 6e. Cette situation nous interpelle au plus haut point d’autant plus que le souvenir des 31 fillettes excisées en septembre 2008 dans la même province, et dont le quotidien SIDWAYA s’était fait l’écho dans son édition du 25 septembre de la même année, est encore vivace dans nos esprits. Certes, avec un taux de 68% selon les résultats de l’étude démographique et de santé, EDS IV publiés en 2010), la région du Centre sud dont relève la province du Zoundwéogo n’occupe pas le haut du classement des régions en matière de taux d’excision, mais le constat sur le terrain commence à inquiéter.

Face à une telle situation l’association jeunesse Unie pour l’éradication de l’excision (JEUNEE/BF) qui est une structure fédérative de la jeunesse pour la promotion de l’élimination de la pratique de l’excision et de toutes les formes de violences faites à la femme et à la jeune fille, ne peut rester indifférente. C’est pourquoi nous profitons de cette malheureuse circonstance pour rappeler aux parents leur responsabilité dans la préservation de la santé sexuelle et reproductive de leur progéniture. En effet il n’est pas rare de voir certains parents confier leurs fillettes à des grands parents, des oncles ou des tantes pour passer les vacances. Or avec l’adoption de la loi contre l’excision en 1996, la pratique est rentrée dans la clandestinité et les exciseuses profitent justement de ces moments pour accomplir leur sale besogne sur des fillettes en bas âge. Selon l’EDS IV, environ 13% de fillettes de 0 à 14 ans subissent encore l’excision de nos jours au Burkina. C’est pourquoi, nous invitons les parents à plus de vigilance sur leurs fillettes en vacance au village. C’est une tradition pour notre association depuis quelques années et ce cas malheureux vient confirmer nos craintes légitimes et justifier notre initiative. Nous espérons donc que les autorités judiciaires feront preuve de rigueur dans l’application de la loi car faut-il le rappeler, la faible application de la loi est un des ventres mous de notre combat que les acteurs ne cessent de dénoncer à chaque occasion. « dura lex sed lex », « la loi est dure mais c’est la loi » comme le dit la maxime latine et nul n’est sensé l’ignorer.

Au regard de ce qui précède, il importe de donner une nouvelle impulsion à la lutte pour assurer l’efficacité des actions sur le terrain. Cela, comme nous l’avons dit dans une de nos précédentes déclarations, passe nécessairement par un appui conséquent du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre l’excision (SP/CNLPE) pour mener des actions intenses couvrant tout le territoire national. Et les associations et ONG oeuvrant dans le domaine pour dérouler leur plan d’actions en vue d’un meilleur impact. L’Etat burkinabè et les partenaires techniques et financiers (PTF) sont donc interpellés.

En tout état de cause, ce cas d’excision vient nous conforter dans notre engagement et, aussi déplorable soit-il , permet de rappeler à ceux qui attribuent cette lutte à un effet de mode importé, que la menace est réelle et qu’il faut que chacun s’implique à son niveau dans la sensibilisation. Pour notre part nous réaffirmons notre engagement au niveau de la jeunesse d’œuvrer avec détermination et conviction à l’avènement d’une génération sans excision. C’est ainsi, pensons-nous, que nous pourrons léguer ensemble avec fierté aux générations futures, un monde où la pratique de l’excision et les autres atteintes aux droits de la femme et de la jeune fille ne seront qu’un mauvais souvenir que nous raconterons à nos enfants.

Pour l’association jeunesse Unie pour
l’éradication de l’excision (JEUNEE/BF)

Le coordonnateur général

Idrissa Konditamdé

Email : jeunee.burkina@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2013 à 11:12, par ywaoga En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

    par ywaoga
    c’est très dommage pour ces pauvres filles. les parents sont responsables. Moi à la place des autorités, je condamnerais plutôt les parents plus que l’exciseuse. Ce sont les parents qui vont vers l’exciseuse pour lui demander son service. Donc à mon avis les parents sont responsables de leurs actes.

  • Le 26 août 2013 à 12:04, par Lecteur avisé En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

    Bien dit, courage surtout !

  • Le 26 août 2013 à 12:05, par Espoir En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

    Vaiment c’est déplorable et inimaginable ce qui est arrivé.mais que dire si la lutte se resume a des coups de pedale contre l’excision que nous voyons a Ouaga.coups qui ne diront rien a Nopoko depuis sa case ronde.les associations de lutte contre l’excision a par leur professionalisme douteux sont devenus des outils de deal.mais ils ont la confiance bailleurs quand meme.l’action sociale qui devait nous hoter l’épine au pied fait pitié.Hohoho renseignez vous voir ? 5 000FCFA de carburant/trimestre dans des services,des plans d’action jamais financés et j’en passe...QUE DIEU NOUS SAUVE SANS CA,C’EST PAS FACILE.

  • Le 26 août 2013 à 12:12, par Espoir En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

    Vaiment c’est déplorable et inimaginable ce qui est arrivé.mais que dire si la lutte se resume a des coups de pedale contre l’excision que nous voyons a Ouaga.coups qui ne diront rien a Nopoko depuis sa case ronde.les associations de lutte contre l’excision a par leur professionalisme douteux sont devenus des outils de deal.mais ils ont la confiance bailleurs quand meme.l’action sociale qui devait nous hoter l’épine au pied fait pitié.Hohoho renseignez vous voir ? 5 000FCFA de carburant/trimestre dans des services,des plans d’action jamais financés et j’en passe...QUE DIEU NOUS SAUVE SANS CA,C’EST PAS FACILE.

    • Le 26 août 2013 à 14:00, par NABIIGA En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

      Le burkina est un pays de droits et de liberté. Personne n’aime ces petites filles plus que leurs parents. Oui à nos traditions et en avant notre culture. Dites moi si les filles aujourd’hui non excisées sont plus épanouis et mieux intégrés que les autres ? En Inde l’excision se pratique à l’hôpital et c’est légal. personne ne part broncher là-bas. Comme nous sommes des moutons qui avalons tout ce qu’on nous met dans la bouche alors voilà la société des filles non excisés qui s’installe : libertinage, sexualité précoce, grossesses indésiré, paternité douteuse et frivolité, avortement,dépravation des valeurs liés au mariage, infidélité croissantes des femmes et une société en perte de valeur. Acceptons d’écouter un jour ceux qui veule la légalisation hospitalière de l’excision si vraiment nous somme dans une démocratie. Un père qui aime bien sa fille voudrai bien

  • Le 26 août 2013 à 13:34, par kabore, faya En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

    ces vielles sorcière doivent ètre puni sans pitié

  • Le 26 août 2013 à 21:18, par Paquier Annette En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

    Je suis scandalisée et très attristée d’apprendre que l’excision qui est une coutume barbare perdure au burkina-faso ;je pense que si les autorités punissaient celles et ceux qui pratiquent ces actes interdits par la loi,on arriverait à supprimer cette coutume.Il faurt aussi,sans doute éduquer les mères (qui,elles, ont subi ce traumatisme)pour qu’elles refusent pour leur fille,cette atteinte à l’intégrité physique dont elles subiront (si elles n’en meurent pas) les conséquences toute leur vie !
    Nous avions passé dans notre ville,en 2004,le film :"Mooladee"sur l’excision !Il faudrait le diffuser au Burkina ;des africains ayant vu ce film en france ont compris que cette pratique était barbare et ont dit qu’ils refuseraient de la laisser pratiquer sur leur fille . Voilà ma réaction à cette triste nouvelle . J’ai beaucoup d’admiration pour les femmes africaines qui sont la forde de l’Afrique .

  • Le 27 août 2013 à 08:46, par Greenman En réponse à : Excision de 28 filles à Nobéré : L’association JEUNEE/BF interpelle les parents sur leurs responsabilités

    La securité qui arrive a areté et meme a metre hors deta de nuire des bandes entiere de grand bandi,ne peutel pa fair d1 bouché ces gens a la lame ou au coutela ? Manque de volonté ou com dab 1ocaz de deal ?

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